Allez, aujourd’hui, c’est leçon de choses, citez-moi des spécimens de la faune groenlandaise: boeuf musqué, flétan, moustiques, baleine, renard arctique, phoque, sterne…Bien, très bien, mais vous oubliez le rhinocéros ! Il est vrai qu’il n’en existe qu’un seul exemplaire mais c’est du lourd. Imaginez, un premier album vendu à 3000 copies dans un pays qui compte 50.000 habitants et une popularité intacte aujourd’hui encore à l'heure des concerts de reformation. Originaire du Nord du Groénland, ce groupe doit son étrange nom ainsi que les paroles des ses chansons (lesquelles traitent toutes d’animaux exotiques) au voyage effectué par l’un des membres au Zimbabwe qui lui a permis d’observer un bon échantillon de cette faune si différente de chez lui. Musicalement, à l’image de presque tout combo un peu heavy groenlandais (exception faite des plus extrêmes X-IT et The Perfect Mass ), Siissisoq aime à puiser dans pas mal d’influences: Metallica, Pearl Jam, Soundgarden, White Zombie, un zeste de punk et de rock pur… Tout en conservant une approche musclée et directe, les musiciens ne rechignent pas à une certaine technicité en variant les climats, non seulement d’un morceaux à l’autre mais également à l’intérieur d’un même titre (‘Orpimmiuakassak’, ‘Imarmiutarsuaq’, ‘Inuttuumasoq’) en proposant des accélérations, des cassures, de faux redéparts, un fugace plan jazzy par-ci, une bonne explosion par-là, des soli heavy…Pour être honnête, ma préférence va aux chansons les plus musclées telles que ‘Orpimmiutakassak ‘, ‘Zebra’, le torturé ‘Puuluki’, Nersussuaq’, éventuellement ‘Inuttuumasoq‘ qui me paraissent les plus incisives et crédibles vocalement. je suis nettement moins fan de ‘Kakilisak’ dont je trouve la mélodie trop niaise, idem pour l’instrumental ‘Hiisti’, trop rock et démonstratif niveau guitares à mon goût. Difficile d’éviter ce genre d’écueils dans le rock metal du pays, un genre plus populaire que l’on pourrait le croire mais pas si représenté…Et hors du pays des Icebergs ? C’est plaisant, bien produit, bien exécuté avec la touche spéciale due non seulement à la langue mais également aux intonations du chant et le mélange des genres moins couru aux USA ou en Europe. Un incontournable pivot de la scène groenlandaise aujourd’hui largement épuisé que Siissisoq aura peut-être la bonne idée de rééditer un jour…Greenland vs Africa ?