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Golem Mécanique › Le Diable

k7 • 2 titres • 31:31 min

  • 1Face A16:23
  • 2Face B15:08

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Golem Mécanique (tout sauf texte)

chronique

Nos hantises nous poursuivent. Nous les prenons au mot, au vol, au jeu… Nous nous en saisissons. Des questions, des trous – manques, gouffres, zones aveugles et sourdes – qu’elles forent, ouvrent, tiennent ouvertes, nous faisons matières. Sujets. Verbe. Compléments. Nous attrapons le cercle vicieux. Nous vivons nos manies et, les livrant aux regards, aux sens – les nôtres compris – nous en faisons reliefs, irrésolues mais non plus enserrées, à présent. Présent et étape. Ouvrages dont le premier usage trouvé, inventé, est de les inventer, de les trouver. Ensuite… Enfin autre chose. De son propre aveu, l’auteure de cette cassette – et du vinyle Chant IV, sorti à peu près en même temps – en a, la chose faite, détruit la matrice, l’empreinte première. Et ce travail – quatre plages ; deux ici, une par face – a été celui d’une "régurgitation de ce que [lui] inspire l’Enfer en général et surtout la notion de Forêt dans l’Enfer". Quinze ans d’une obsession. Un livre "lu et relu jusqu’à la lie. Jusqu’à ne plus être que l'écho du cercle fragmenté, injuste car incomplet". Cet incessant retour s’entend, là comme sur l’autre face. Dans les répétitions incessantes mais espacées, itérations en ordres variés, trompeurs, occurrences dont on finit par douter, dont on finit par croire, pour certaines, qu’on les a imaginées, pour d’autres qu’on a dû les oublier dans l’instant de leur formulation, les manquer à moitié dans un demi-sommeil. Récitation tenue à l’orée du subliminale. Obnubilation, endémique sensible dans la voix elle-même, aussi – par retournement, par ce ton monotone délibéré, comme vidé de toute intention expressive mais qui par son alanguissement nous fait entendre un timbre habité par son objet, envouté… "Trace d’une session spirite imaginée", comme elle le dit elle-même. Il est troublant, à l’écoute, de ne jamais savoir avec certitude quelle bribe a été déjà entendue, une seule fois ou d’innombrables. De ne plus mesurer quand. De suivre pour ne pas se dissoudre dans les sons alentour cette narration sourde, couvée, comme le poète de l’histoire – Dante, qui suit Virgile, l’Illustre, afin que les cercles ne l’aspirent pas… Et qui pourtant chemine encore ainsi dans l’incertain. ("Comment suivrai-je si tu crains, toi qui toujours réconforte mes doutes"). Car ces sons autour se délitent eux-mêmes. Fondent. Glissent et frottent. Attirent, aussi. Des bruits organiques – mouillés, articulés, intimes. Séduisant confortables – plastiquement beaux, simplement – mais inquiétants, inquiets, trop proches. Mêlés – comme elle dit – à la "mélopée". Liée à sa substance, son rythme – presque toujours pareil mais que le moindre souffle change imperceptiblement, juste assez pour que telle ou telle couleur, telle inclination sombre ou devienne saillante. Ce qui enveloppe – drone, son concret, détachement du récitatif – cache et rend sensible, très, trop. "Descendons à présent dans le monde aveugle…". Nos hantises nous poussent aux bords. C’est là que nous y touchons, que nous les donnons à entendre. C’est là que nous trouvons ces bandes liminales.

note       Publiée le vendredi 5 mai 2017

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