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ZeN › Bakırköy Akıl Hastanesi'nde

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Scissor Man      mercredi 30 août 2017 - 18:25
Dariev Stands      vendredi 5 mai 2017 - 20:54

cd • 7 titres • 54:22 min

  • 1Bü Dunya Benim Dünyam8:47
  • 2Mazhar, Neyzen ve Köpeği6:45
  • 3Burda Bizden Baskası Yok8:53
  • 4Arkadaşım Ateş12:40
  • 5Dut Ali5:04
  • 6Bakırköy Havası5:29
  • 7Birozdan6:44

informations

Enregistré le 23 Juin 1998 à 14h30 à l'Hopital Psychiatrique de Bakırköy, Istanbul, dans le hall Mazhar Osman Uzman.

line up

Levent Akman (def, zilli maşa, percussions, petit sampleur), Murat Ertel (voix, saz électrique, guitare électrique), Emre Onel (darbuka, çalpara, sampleur portatif, percussions), Fahreddin Fahri Aykut (percussions), Merih Nafi Öztaylan (voix, gros sampleur, batterie, percussions), William Macbeth (contrebasse, basse, écho, sampleurs divers)

chronique

Une musique de dingues. Souvent, ça se dit, c’est de la métaphore un peu facile. Mais là c’est carrément le titre : « De l’hôpital psychiatrique de Bakırköy ». La troupe de Ertel & Akman est allée donner un concert dans le Hall Mazhar Osman, du nom du père de la psychiatrie moderne en Turquie et fondateur de l’établissement en question, dont des extraits de ses fameux traités ornent le livret et inspirent les paroles. Aspiration à la folie pour le groupe ZeN ? Folie douce, d’abord. Du jam, comme du jazz, des samples siffloteurs éclatants en multiplicité de bulles à la surface du son, de la marée musicale montante, de la poussée de fièvre qui ne tarde pas. « Ce monde est mon monde ! » finit par crier la voix grisée de filtres, libérant une énergie de vie par-dessus la lente mais indubitable hypnose de ce folk psychoïde où résonnent les percussions turques d’une formation prête à emmener leur auditoire de docteurs et d’infirmières au delà du miroir. ZeN semble improviser sur de longues dérives, mots parlés plus souvent que chantés, évocation des travaux de Mazhar Osman et ses personnages, sujets d’études peut-être, Ateş et Ali, mélodies s’extrayant entre les lignes sur des temps dilatés de ces riffs de guitare et saz électriques, surgissement de sons étrangement sous-marins, lâchés de tubes à essais, de décharges électriques, traitement au choc et contrebasse qui rebondit sans cesse sur ces milles frappements venus de tous les coins, ils sont quatre à s’y coller. Les morceaux parfois s’enchâssent sans distinction, liés par cette pulsation incessante. Et des voix traitées électroniquement en direct, rendues aussi anguleuses que le jeu de Murat Ertel, des bouts de phrases lancées en l’air, pas comme des mots, comme des sons revendicatifs qui jouent avec les basses et les percus, tout un dialogue polyphonique et polymorphe qui goûte les larsens et les dissonances. De la musique pour les fous. Une dernière ordonnance bien sévère délivrée par l’équipe des Dr. Ertel & Dr. Akman, officiant bientôt définitivement au sein du très expérimental mais beaucoup plus controlé BaBa ZuLa. Ce concert à l’hosto, c’est un peu la dernière séance des Docteurs Maboul d’Istanbul, finir en beauté dans un lieu emblématique de la rive Européenne bien digne de ce groupe de fondus qui aura marqué l’underground musical des années quatre-vingt dix, sonné le réveil du rock psychédélique turc si productif vingt-cinq ans plus tôt. Encore une bonne tranche de spirale infernale sur les douze minutes de « Arkadaşım Ateş », folk-rock de freaks orientaux mâtiné de blues Beefhartien sur fond de projections sonores en trois dimensions, turkish freakout pour tout le monde, c’est offert par l’institution ! Tombez les camisoles, videz les cellules, tout le monde sur la piste pour la danse de Bakırköy ! Open bar dans les labos. Encore en peu de chimie dans votre cocktail ? Pour planer bien gentiment au rythme d’une basse aux rotondités d’oreiller, choir dans des accords de saz pris d’échos dub. Pour enfin se plonger dans un rêve éveillé. « Tout le monde a une place ? Tout le monde a un lit ? Tout le monde a un rêve ? » demande la voix du Docteur ZeN en fin d’intervention alors que toute l’équipe entame une ballade bonhomme à deux temps, un souffle d’appareil aux tempes. « Dışarda günesh var günesh » : dehors, le soleil brille. « Ouvrez les fenêtres. Regardez. » ZeN, l’éveil en douceur sur l’autre monde. Le notre, de monde.

note       Publiée le vendredi 5 mai 2017

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    Scissor Man Envoyez un message privé àScissor Man

    Vraiment génial ! Autant je me suis lassé un peu vite de Baba Zula, autant ce live en HP, véritable Turkish psychedelic jam me met dans un état impossible à définir.

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    chuuuuuut

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