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János Komives (1932-2005) › Pop-Symphonie; Recitativo; Rallye

  • 1979 • Metropole 2599 010 • 1 LP 33 tours

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Membre Note Date
DukeOfPrunes      vendredi 28 avril 2017 - 16:20

lp • 3 titres • 37:43 min

  • 1Pop-Symphonie (1972)20:13
  • 2Recitativo (1967)10:50
  • 3Rallye (1973)6:40

informations

Détail du triptyque de Jérôme Bosch "Le Jardin des Délices" au recto de la pochette.

line up

János Komives (1932-2005) (composition, direction), Orchestre National De France (face A), Orchestre Symphonique De l'O.R.T.F. Alsace (face B)

chronique

La pop (au sens large) qui s’invite dans le domaine sérieux de la musique classique (au sens large) serait presque une spécialité française. Tendance claire à l’amorce des années 70 : la fusion psyché-concrète de Pierre Henry ou la relecture du Floyd par Casterède jettent des ponts d’hommages vers les genres populaires comme le rock et le jazz. D’origine hongroise, Janos Kömives se situe dans la continuité de cette exploration des possibilités compositionnelles qu’offre le vaste cercle pop. Sa vision traverse un prisme de références moins étriquées que ses aînés, désireuses d’un public imagin’actif, cherchant même à défendre (voire favoriser) l’individu-musicien au sein du groupe-orchestre. L’élève de Milhaud crée ainsi en 1972 sa "Pop-Symphonie" en trois mouvements à la demande de l’O.R.T.F. inspirée par une expérience de concert de Sun Ra au Théâtre du Châtelet : chaque membre de l’orchestre bénéficie d’une exposition frontale, amplifiée, dans un cadre à l’éclairage psychédélique. Hormis les contraintes techniques évidentes (acoustique de la salle, balance sonore, jeux de lumières), Komives se penche sur une dimension artistique faisant du neuf avec du pas-si-vieux : des sections ouvertes, pseudo-aléatoires (écho à la musique indéterminée de Cage), auxquelles s’ajoute une donnée essentielle, la mise en question de la sensibilité de chaque interprète. Chacun doit "composer" avec l’effet d’intensification de son instrument, autant que l’auditoire redécouvre à son échelle le concert classique (avec ses thèmes et variations, ses rondos, etc.) dans une forme adaptée au mode de consommation du plus grand nombre – saturation, fort volume permis par le disque haute-fidélité. Cette composante donne à la partition des volumes et des reliefs saisissants, un sentiment de fuite, de méli-mélo qu’on retrouve dans le "Recitativo", dont l’histoire quasi-épique a pour objectif de prendre racine dans l’imaginaire de chacun. On pourrait reprocher au disque de ne pas embrasser une folie furieuse, ou de bousculer suffisamment les habitudes comme le ferait l’ivresse d’un Jean-Claude Vannier ; en tout cas, jusqu’à l’arrivée du "Rallye" pour cordes de 1973, pièce étonnante dans sa texture, qui aborde bien mieux le virage des seventies et chatouille allègrement les sorties de route atonales. Cette semi-perte de contrôle, bien négociée par le chef d’orchestre, fait crisser les violons comme des pneus à l’abord de problèmes propres à l’écriture contemporaine. Les initiatives personnelles font traverser le cockpit dans des paysages sonores divers qui ne manquent pas de surprendre alors que le disque en lui-même, ragaillardi, franchit la ligne d’arrivée avec les honneurs.

note       Publiée le vendredi 28 avril 2017

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