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OvO › Creatura

  • 2016 • Dio Drone DIODRONE 040 • 1 CD digipack
  • 2016 • Dio Drone DIODRONE 040 • 1 LP 33 tours
  • 2016 • Dio Drone DD040 • 1 EP 45 tours

détail des votes

Membre Note Date
Procrastin      lundi 3 mai 2021 - 13:58
merci pour le fusil...      samedi 15 avril 2017 - 20:23
Scissor Man      mercredi 5 avril 2017 - 20:54
Dioneo      lundi 3 avril 2017 - 16:22
born to gulo      vendredi 16 février 2024 - 14:49
Klarinetthor      lundi 3 avril 2017 - 16:40

cd • 11 titres • 41:39 min

  • 1Satanam2:49
  • 2Eternal Freak3:19
  • 3Creatura2:51
  • 4Matriarcale6:02
  • 5Zombie Stomp2:46
  • 6Buco Nero4:51
  • 7Buco Bianco6:01
  • 8Immondo3:59
  • 9Freakout3:42
  • 10Bell’s Hells1:15
  • 11March of the Freaks3:55

extraits vidéo

informations

Enregistré par Lorenzo Stecconi au Ardis Hall. Mixé par Giulio Favero au studio Lignum. Masterisé par Giovanni Versari à La Maesta.

Artwork : Coito Negato. Dessin original de Stefania Pedretti. Layout : Naresh Ran.

line up

Bruno Dorella (batterie, batterie électronique, synthés), Stefania Pedretti (voix, guitare, field recordings)

chronique

Le démon chope la machine. Ou bien c’est la mécanique qui s’empare de la bête – la créature –, la bouffe, l’avale, la recrache en bouts pixellisés, programmés, bits, brouille numérique, glitches. Ce sont la maladie, les dérèglements, qui se glissent dans le système de sécurité de l’asile – déverrouillent les étages, tournent les passerelles. Bref… Ce disque sent le virus, l’instable, et l’impitoyable raideur de l’électronique. Le serpent et les coques lisses en kevlar, les synthétiques, la digitale et la belladone qui débordent le bosquet, le bois voisin – et envahissent, dépassent, déphasent, faussent les jointures et le portiques. Partis – plus de quinze ans avant ce Creatura – d’une musique purement expérimentale, improvisée, pour tout dire nettement hasardeuse et souvent assez imbitable, les deux d’OvO ont entre temps remis ça, inlassablement. Bossée la bizarre chose. Dépassé le stade des couinements sur fond de tôle approximativement défoncée. Rehaussé – ou abaissé vers un pire plus efficace, plus méchant ? – le rôle de l’électronique dans leurs mixtures. À un stade ou l’autre de la pérégrination, du processus – un, deux, trois albums avant celui-là… avant, moins perceptiblement ? – ils ont dû… Comment dire ? Pactiser ? Embrasser finalement l’Autre, là – le puant, le vecteur, celui, ce-qui-fait-basculer ? En un rituel sérieux ? En un sincère Grand-Guignol… En tout cas, laissé sourdre, remonter en flot gris-noir, pétrolé, boue odorante, cette lave gelée du black metal – brute, brutalité, panique, hurlements arrachés, sa tétanie et sa torsion. Sa saleté – nature et moteurs –, pollutions, ébriété, intoxications. Ça fait surgir maintenant des cathédrales de dégueulasse obsidienne, ça creuse des caves pour autels vides mangés par les grimpantes. Stefania Pedretti – son mètre cinquante sous des dreads aussi longues, qui fouettent autour quand elle s’agite (et elle s’agite) – braille son fond de gorge sorcière, ulule puissant et glaire et autres effusions de plaies, de coupures, de ruptures. Elle riffe sommaire, ou bien, et puis cassé – mais le son de sa guitare passé dans des effets qui la font sonner comme l’assaut ou l’agonie, le soubresaut d’un bulldozer, robot piqué d’une fièvre en pleine tâche au cordeau de déforestation. Gare, toi, dans la citée : les transmissions grondent vers toi, le plastron cabossé s’est couvert de mousses et de rouilles – mais les chenilles toujours usinent, roulent, la couche de caoutchouc à peine éclatée, par places. Bruno Dorella, debout, carrure de commis boucher-marbrier, cogne. Primaire et compliqué de pièges, lui aussi – avec ce pad, parmi les éléments, qui balance des sons industriels, des samples coupés à chaud dans les vapeurs de pneus qui fondent. C’est quelque chose de sommaire et d’abouti – de plein et d’abîme. On entend rôder l’animal – on le respire, encore, pelage et poussière, sueurs, haleine, trace des arbres frottés et des eaux traversées. Il observe, guette depuis le toit de la friche ou par la fente de la cave dans la ruelle humide ou par celle du cellier à la lisière du village écrasé de soleil. Il gronde et ça rayonne aussi, ça irradie. L’humain mordu, s’il n’est pas laissé pour mort, voudra mordre à son tour – et la sororité, la fraternité, l’entente nouvelle, seront peut-être les noms de sa contamination. Ou bien alors plus tard, se relevant de la crise, il sondera encore, tranquille, regard plongé dans l’interstice.

note       Publiée le lundi 3 avril 2017

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Note moyenne        6 votes

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Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

Il convient tout à fait quand se fait sentir une envie de Godflesh celui-ci!

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

frais d'aujourd'hui: https://ovomusic.bandcamp.com/

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Eh eh, oui, de toute façon c'est tout court pas très "zone de confort", OvO ! Et bah de rien, ça fait toujours plaisir de lire "j'y suis allé voir" vu que oui : c'est le but, après tout.

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Richard Envoyez un message privé àRichard

Merci Dioneo encore une fois pour toutes ces découvertes bien stimulantes et celle-ci plus particulièrement. Cette dernière est bien loin de ma zone de confort musical (suffit de voir mes post...) mais y'a comme un petit truc qui ne me laisse pas insensible.

born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Franchement, du black pour ma part j'en "entends" que dans un certain esprit, certainement pas littéralement, je trouve ça bien plus franchement indus/darwave, quelque part entre Gnaw et Diamanda Galas, mais effectivement traduit en borborygmes pour danse du feu cavernicole... et en l'écrivant j'ai l'image de John Tardy qui me vient en tête, va savoir pourquoi ; probablement pour une certaine similitude physique avec Alan Dubin, et aussi à cause de "Zombie Stomp"/"Redneck Stomp". Bref, death techno des cavernes bien plus que black metal, pour moi, ou alors black metal d'abruti des forêts, comme Ride for Revenge : zélateur de Celtic Frost, et donc d'Obituary, j'aime quand c'est cohérent.

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