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OvO › Creatura
cd • 11 titres • 41:39 min
- 1Satanam2:49
- 2Eternal Freak3:19
- 3Creatura2:51
- 4Matriarcale6:02
- 5Zombie Stomp2:46
- 6Buco Nero4:51
- 7Buco Bianco6:01
- 8Immondo3:59
- 9Freakout3:42
- 10Bell’s Hells1:15
- 11March of the Freaks3:55
extraits vidéo
informations
Enregistré par Lorenzo Stecconi au Ardis Hall. Mixé par Giulio Favero au studio Lignum. Masterisé par Giovanni Versari à La Maesta.
Artwork : Coito Negato. Dessin original de Stefania Pedretti. Layout : Naresh Ran.
line up
Bruno Dorella (batterie, batterie électronique, synthés), Stefania Pedretti (voix, guitare, field recordings)
chronique
Le démon chope la machine. Ou bien c’est la mécanique qui s’empare de la bête – la créature –, la bouffe, l’avale, la recrache en bouts pixellisés, programmés, bits, brouille numérique, glitches. Ce sont la maladie, les dérèglements, qui se glissent dans le système de sécurité de l’asile – déverrouillent les étages, tournent les passerelles. Bref… Ce disque sent le virus, l’instable, et l’impitoyable raideur de l’électronique. Le serpent et les coques lisses en kevlar, les synthétiques, la digitale et la belladone qui débordent le bosquet, le bois voisin – et envahissent, dépassent, déphasent, faussent les jointures et le portiques. Partis – plus de quinze ans avant ce Creatura – d’une musique purement expérimentale, improvisée, pour tout dire nettement hasardeuse et souvent assez imbitable, les deux d’OvO ont entre temps remis ça, inlassablement. Bossée la bizarre chose. Dépassé le stade des couinements sur fond de tôle approximativement défoncée. Rehaussé – ou abaissé vers un pire plus efficace, plus méchant ? – le rôle de l’électronique dans leurs mixtures. À un stade ou l’autre de la pérégrination, du processus – un, deux, trois albums avant celui-là… avant, moins perceptiblement ? – ils ont dû… Comment dire ? Pactiser ? Embrasser finalement l’Autre, là – le puant, le vecteur, celui, ce-qui-fait-basculer ? En un rituel sérieux ? En un sincère Grand-Guignol… En tout cas, laissé sourdre, remonter en flot gris-noir, pétrolé, boue odorante, cette lave gelée du black metal – brute, brutalité, panique, hurlements arrachés, sa tétanie et sa torsion. Sa saleté – nature et moteurs –, pollutions, ébriété, intoxications. Ça fait surgir maintenant des cathédrales de dégueulasse obsidienne, ça creuse des caves pour autels vides mangés par les grimpantes. Stefania Pedretti – son mètre cinquante sous des dreads aussi longues, qui fouettent autour quand elle s’agite (et elle s’agite) – braille son fond de gorge sorcière, ulule puissant et glaire et autres effusions de plaies, de coupures, de ruptures. Elle riffe sommaire, ou bien, et puis cassé – mais le son de sa guitare passé dans des effets qui la font sonner comme l’assaut ou l’agonie, le soubresaut d’un bulldozer, robot piqué d’une fièvre en pleine tâche au cordeau de déforestation. Gare, toi, dans la citée : les transmissions grondent vers toi, le plastron cabossé s’est couvert de mousses et de rouilles – mais les chenilles toujours usinent, roulent, la couche de caoutchouc à peine éclatée, par places. Bruno Dorella, debout, carrure de commis boucher-marbrier, cogne. Primaire et compliqué de pièges, lui aussi – avec ce pad, parmi les éléments, qui balance des sons industriels, des samples coupés à chaud dans les vapeurs de pneus qui fondent. C’est quelque chose de sommaire et d’abouti – de plein et d’abîme. On entend rôder l’animal – on le respire, encore, pelage et poussière, sueurs, haleine, trace des arbres frottés et des eaux traversées. Il observe, guette depuis le toit de la friche ou par la fente de la cave dans la ruelle humide ou par celle du cellier à la lisière du village écrasé de soleil. Il gronde et ça rayonne aussi, ça irradie. L’humain mordu, s’il n’est pas laissé pour mort, voudra mordre à son tour – et la sororité, la fraternité, l’entente nouvelle, seront peut-être les noms de sa contamination. Ou bien alors plus tard, se relevant de la crise, il sondera encore, tranquille, regard plongé dans l’interstice.
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- Tallis › Envoyez un message privé àTallis
Ah oui, il "trimballe" un sacré univers, ce duo-là.
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Oui, Abisso repassera par ici bientôt, aussi... À l'époque où j'écoutais beaucoup les deux je le préférais aussi d'un même infime poil, mais même pas sûr que ce soit encore le cas !
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- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Je te crois volontiers, sur "bien" et sur "pas étonnamment. Mais j'aurais ptèt plus envie de retourner vers Abisso. Genre d'un quart de poil, hein. A faire prochainement.
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Voilà un truc qui vieillit bien, tiens - j'allais dire "étonnamment bien" mais en fait non, pas tellement, c'était déjà assez "autonome" au moment de sa sortie, je dirais, pas si marqué "époque" que ça... En fait, bah : plaisir intact, tout simplement, de se renvoyer ces secousses là !
Message édité le 07-05-2025 à 19:51 par dioneo
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- Procrastin › Envoyez un message privé àProcrastin
Il convient tout à fait quand se fait sentir une envie de Godflesh celui-ci!
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