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Fikret Kızılok › Not Defterimden

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cd • 16 titres • 34:41 min

  • 1Kerem Gibi4:20
  • 2Her Yerde . Her Şeyde2:59
  • 3Uyusana Düşüncem1:14
  • 4Denizi Duyuyorum1:12
  • 5Gece Gelen Telegraf3:22
  • 6Ne Zaman1:05
  • 7Kalbim Yine Çarpıyor2:09
  • 8Belki Ben2:10
  • 9Bilerek . Bilmeyerek1:17
  • 10Küçük Kirli Bulut1:54
  • 11Sefaletin Ziyafeti1:24
  • 12Spartakus4:13
  • 13Piyer Loti1:31
  • 14Kırlangıç Şarkısı1:43
  • 15Obur Piton2:05
  • 16Trum Tiki Tak2:03

informations

Enregistré entre 1968 et 1970.

Tous les morceaux sauf "Spartakus" et "Obur Piton" sont des poèmes de Nâzım Hikmet.

line up

Fikret Kızılok (chant, guitare, piano)

chronique

Fikret Kızılok rencontre Nâzım Hikmet. Il n’est pas le seul, dans la scène anadolu pop en effervescence, à se frotter à un des plus grands poètes turcs modernes, longtemps emprisonné puis contraint à l’exil, figure de résistance et rénovateur de la poésie turque. D’autres auront repris et mis en musique ses poèmes, de Cem Karaca à Edip Akbayram, mais aucun n’aura été aussi littéral dans l’interprétation poétique. Kızılok, figure majeure du folk-rock turc, admirateur du troubadour Aşık Veysel, enregistre entre 1968 et 1970 ces textes de Hikmet, parfois chantés, plus souvent dits, avec un accompagnement musical minimal, constitué pur beaucoup d'un martèlement de piano atonal, de glitchs électroniques, d'une contrebasse fantomatique. Oeuvre la plus expérimentale liée à la scène pop anatolienne, Kızılok ne déclame pas, laisse couler les mots, souvent simples, de Hikmet, sur ses accords de piano et claviers tirant vers la musique répétitive, le jazz ambient, en somme une forme d’abstraction, ne soulignant jamais d’intentions. Même sans comprendre les poèmes, dont il existe un formidable recueil traduit en français, « Il neige dans la nuit », la langue turque, la langue du poète mêlée à ces instrumentations ténues, par la voix expressive et délicate de Kızılok, enchante et emporte littéralement. Intégrant quelques vers chantés, les poèmes se déroulent dans un espace cotonneux, dégageant une sorte de suavité grave et légère à la fois. En matière d’exception, « Kerem Gibi » a droit à un traitement de folk spectral, c’est avec une certaine douceur que Kızılok lance le cri de révolte du poète communiste : « Si je ne brûle pas, si tu ne brûles pas, si nous ne brûlons pas, comment les ténèbres mèneront-elles à la clarté ? ». Sur « Piyer Loti », texte venimeux contre l’auteur de l’exotique « Aziyadé », une flute voluptueuse laisse flotter les rumeurs de cet orientalisme reproché avec ardeur, voire violence, par le poète turc à l’écrivain français. Mais la plupart des morceaux son lovés dans une atmosphère atonale, un peu dissonante, une impression d’espace magique, irréel, comme sur « Kırlangıç Şarkısı » évoluant parmi des scintillements étoilés. Bien sûr, la maitrise de la langue garantirait une expérience d’autant plus belle, tous les poèmes de Hikmet étant des merveilles, et c’est bien là la seule limite de l’écoute pour celui qui n’entend que des sons. Pourtant, écouter Nâzım Hikmet, même sans un livret, dit par Fikret Kızılok dans ces ambiances de crépuscule, c’est comme entrer dans une sorte de rêve. Seuls deux textes ne sont pas signés du poète : le très inquiétant « Spartakus » à l’atmosphère embrumée résonnant de grognements animaux, de percussions guerrières et de glissements malaisants de contrebasse, et « Obur Piton », au fond dark jazz de chambre bourdonnant. La voix, la langue, les instruments, le silence, tout confère à une hypnose poétique qui se matérialise dans le tic-tac et les deux notes basses en boucle du dernier morceau, au texte tout juste sussurré, souffle de flute du bout des lèvres. Avec ou sans le sens, un moment sublime qui tombera sous le coup de la censure peu après sa sortie. Enfin ressorti deux décennies plus tard, disponible en format numérique aujourd’hui, le plus singulier témoignage d’une des voix les plus importantes de l’anadolu pop.

note       Publiée le vendredi 3 novembre 2017

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