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Gas › Nah und Fern

  • 2008 • Kompakt KOMPAKT CD66 • 4 CD

cd • 68:32 min • gas

cd • 68:57 min • zauberberg

cd • 64:57 min • königsforst

cd • 66:11 min • pop

informations

1996-2000

Les pistes n'ont pas de titres - Il s'agit d'un coffret regroupant dans l'ordre chronologique inversé les 4 albums de Gas à ce jour :Pop (2000), Zauberberg (1998), Königsforst (1997) et Gas (1996)

line up

Wolfgang Voigt

chronique

Avant la naissance, il ne se passe rien. On suppose de notre point de vue de terrien qui a horreur du vite, que nous (enfin moi, enfin ils, enfin nous tous) flottons dans une sorte de chaos indistinct et éthéré. C’est ça que m’évoque la musique de Gas, et certainement pas l’opacité des enchevêtrements de branches nues des forêts allemandes évoquées par le beau packaging. Quand je lis que Wolfgang Voigt prétend réintégrer l’héritage classique allemand (Wagner, on suppose) dans la techno minimaliste de Detroit, et que c’est ça qui explique les photos de forêt bleutées, je me dis qu’on fait vraiment gober n’importe quoi aux allemands. Et c’est bien à Arte et à Tracks et à leurs trouvailles sans cesse plus proches du regretté vidéo-gag (vous allez y arriver, les mecs) que je pense, hein. Déjà, de techno, ici, il n’est pas question. Si il suffisait de mettre un kick étouffé toutes les 2 mesures en fond pour faire de la techno, alors tout le disco serait de la techno, et "Alexandrie Alexandra" écoutée à fond par mon voisin pendant que j’ai la tête sous l’eau dans la baignoire, c’est de l’ambient-techno aussi. Non. Ensuite, il faut quand même une sacré mauvaise foi pour entendre quoi que ce soit d’allemand dans ces nappes de cordes désintéressées et mornes, si ce n’est une danse de lueurs pénombrales qu’on pourrait qualifier de polaire ou de nocturne, mais qu’il est plus sage d’écarter de toute référence naturaliste trop facile. Avec sa production et sa densité sonore particulièrement soignée et subtile, Gas a une manière bien à lui de nous forcer à écouter de près, de discerner les différences de profondeur entre les beats assez lo-fi et très cotonneux et les divers substrats sonores qui forment la surface, et tout ce qu’il y a entre le fond et la surface. Une mer de brume, d’azote, de ruminations, mais certainement rien de végétal, ça c’est certain. Ma préférence va assez nettement à Königsforst et surtout à Zauberberg moins extrême dans leur minimalisme et plus ambigus, entre linéarité rassurante et coulées de cordes ou de cuivres lointains plus menaçants que climatiques. L’idée est qu’un ambient cyclique, basé sur des beats, est forcément moins anxiogène qu’un ambient plus drone ou évolutif, et que peu importe les couches de nappes ténébreuses qui recouvrent le battement de base, celui-ci reste une cordée permettant de traverser à peu près n’importe quelle turbulence sans avoir l’impression de perdre le fil. Aussi on regrettera que Gas reste dans l’ensemble archi-timoré et ne sorte jamais de cette production faussement brouillonne. Le côté crade et monolithique m’incite quand même à mettre l’étiquette Dark Ambient. Pas la peine de sortir vos k7 de groupes-hommages à l’humour belge, je sais que c’est trop inoffensif pour les ¾ du style.

note       Publiée le vendredi 10 mars 2017

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    M-Atom Envoyez un message privé àM-Atom

    typiquement le genre de projet qui selon les conditions d'écoute paraitra fabuleux un jour et ultra chiant le lendemain. ceci dit j'aurai quand même tendance a rejoindre goingon sur le coté lisse et plat du truc. coté minimaliste et répétitf y'a largement plus bandant. y'a certaine desintegration loops de basinski qui fonctionnent franchement pas mal par exemple...

    Note donnée au disque :       
    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    c'est pas tellement fait pour être analysable, changeant, raffiné. je le vois vraiment plus comme une expérience dans la durée, de la musique répétitive. Leurs compil interminables, avec pistes numérotées, pochettes répétées... tout ça participe. Il n'est pas vraiment question d'intensité.

    Note donnée au disque :       
    22goingon23 Envoyez un message privé à22goingon23

    Suis très bon client en musique électronique, les chapelles et coteries diverses sont les bienvenues ; en revanche ce projet teuton Gas sonne pour moi comme une grosse fumisterie, sans mauvais jeu de mot. Une distillation creuse et terne d'idées absentes, de boucles stériles sans relief, de structures fades. Aucune profondeur, aucune grandeur et aucun espace d'investigations. Tout le contraire par exemple des géniaux Consumed ou Artifakts de Plastikman, ou de son talentueux homonyme anglais.