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Sopor Aeternus And The Ensemble Of Shadows › A strange thing to say

cd • 6 titres

  • 1A strange thing to say
  • 2Polishing silver
  • 3The urine song
  • 4Stains of you
  • 520.000 leagues under the sea (or the history of Steampunk ... abridged)
  • 6Oh, Chimney Sweep

dvd • 1 titre

  • 1A strange thing to say

informations

Il s'agit de l'édition limitée incluant un mini-livre richement illustré de photos, textes et dessins, une broche, un aimant, des cartes postales, le tout emballé dans un petit sac de dentelle noire et signé par Anna Varney.

chronique

  • dark wave baroque

Sur Guts of Darkness, on n’écrit pas les chroniques à la commande; parfois cependant, les demandes et suggestions de lecteurs et lectrices sont de précieux atouts pour se (re)plonger dans l’univers de certains artistes. Voilà des lustres que j’avais (à tort) délaissé Anna Varney et ses prestigieuses éditions certes très esthétiques mais pas évidentes lorsqu’il s’agit de bourse délier. Il me restait néanmoins quelques pièces non chroniquées telles que ce EP (qui totalise quand même plus de 30 minutes de musique). Franchement, quel bonheur de me replonger dans cet univers si singulier, baroque, faussement ludique, mélancolique mais pas toujours autant qu’on le croit. Car ce n’est plus un secret, Anna Varney est dotée d’un solide sens de l’humour (un peu macabre ou du moins atypique mais cela colle au personnage, regardez ‘The urine song’ et sa poésie pot-pot). ‘A strange thing to say’ est frais, pleinement inspiré et résume plusieurs des facettes du projet, à l’image du morceau-phare. Intro légèrement grave puis envolées baroques limite primesautières mais là encore l’art des masques et des faux-semblants fait son office. A peine s’habitue-t-on aux clavecins, clochettes et autres violons que sans crier gare, la chanson opère un retournement plus dramatique se doublant d’une accélération du rythme et de modifications du chant qui se montre plus agressif et torturé. Anna Varney est actrice du timbre oscillant entre sensualité, tristesse et beaucoup d’ironie, un peu à l’image de la musique elle-même, jamais statique, riche en cassures, modifications, climaxes, plongées de tout poil. Toute personne familière du groupe ne s’en trouvera nullement surprise, c’est là monnaie courante; peut-être même certains et certaines croiront avoir déjà entendu mille fois ces structures tiraillées entre opérette, cabaret, musique de chambre funèbre et pop gothique (je me dis que, d’une certaine manière, le projet doit beaucoup aux Beatles). Et pourtant, oui pourtant, surprise et magies opèrent encore et toujours. Cet aspect théâtral mieux assumé sied finalement très bien à l’art de Sopor Aeternus, l’empêchant de sombrer dans une auto-flagellation un peu ampoulée que le groupe n’évitait pas entièrement à ses débuts. J’en veux pour preuve ‘The Urine song’ qui fait cohabiter violons flamboyants, mélodies sautillantes vaguement médiévales et poésie scatologique mais surtout le splendide ’20.000 leagues under the sea’ dans lequel Anna Varney nous livre non sans malice sa vision du roman, soit Nemo et Aronnax convolant libres et heureux à bord du Nautilus tout en envoyant par le fond les navires de guerre lancés à leur poursuite. Ambiances steampunk/cabaret à la fois bouleversantes et mutines, apaisantes et légèrement funèbres. Anna Varney y est au sommet vocalement, s’amusant de sa version iconoclaste et l’assumant parfaitement (elle en rit presque en évoquant le Nautilus(t)). Et que dire de ‘Oh Chimney sweep’ et ses airs de nursery rhymes, avec un ramoneur qui montre sa bite, pleine de varicelle ? Au final, un excellent travail d’un Sopor Aeternus moins tragique, plus en recul avec son propre art, dans une ambiance très ‘Opéra de quat’ sous' écrit par Jules Verne, fraîche et séduisante mais non dénuée d’émotion sincère. Et moi de me replonger avec bonheur dans la discographie de cet atypique combo...

note       Publiée le vendredi 10 mars 2017

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    Je l'adore, ce dernier. Chronique bientôt

    Note donnée au disque :       
    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    J'aurais dit Brett Anderson, mais ça marche aussi.

    Richard Envoyez un message privé àRichard

    Le petit dernier Death and Flamingos vient de sortir, il est tout chaud. Anna Varney se prend pour Rozz Williams, ça surprend un peu au début mais ça le fait bien quand même.

    Arno Envoyez un message privé àArno

    L'album Mitternacht est vraiment magnifique. C'est celui que j'écoute le plus souvent avec Dead Lover's Sarabande I. Les arrangements sont si beaux. Le tuba !!!. Et Anna Varney qui nous conte ses petits malheurs, ça réchauffe le coeur...

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    En voilà un que je n'attendais pas à voir chroniqué ! Dans les "récents" (Disons post-Fleur du Mal) je lui préfère Sanatorium Atriosa et son incroyable 'Consider This'. Là passé les deux bons premiers titres je décroche, du coup ca fait léger. Après je n'ai pas les froufrous signés, peut-être que cela joue... :)

    Je suis d'accord aussi pour dire que sa nouvelle mouture humoristique lui va comme un gant, il y a toujours eu un décalage palpable, mais tant qu'à faire du grand-guignol autant s'assumer - ce qu'Anna fait parfaitement depuis quelques temps. Les pièces plus posées n'en sont que plus appréciables (Mitternacht et Poetica). Toujours aussi à part son affaire, une bacchanale paraphiliaque vendue comme produit goth et "misanthrope" alors que ca ne parle que de baise et de bites (et de pisse, et...)

    Note donnée au disque :