Le temps, le temps seul rend justice…Et parfois la passion et la bonne volonté de certain(e)s passionné(e)s. Delirium, obscur combo grec s’offre ainsi une seconde jeunesse sous forme d’une cassette, eux qui n’avaient enregistré qu’un seul morceau en studio lors de leur brève existence au milieu des 80’s. Un excellent morceau d’ailleurs dans une veine post punk écorchée à la Joy Division. Il est ici accompagné d’une poignée d’enregistrements capturés en répète dans des conditions plutôt acceptables et qui permettent d’en profiter. C’est pas 100% parfait dans l’exécution (on note quelques pains dans la rythmique) et c’est très bien ainsi, ça dégage cette petite touche spontanée, punk DIY, typique de l’époque. L’élément à retenir, c’est ce feeling à la fois triste et plein d’énergie se dégageant des mélodies, cette fougue héritée du punk déjà obscurcie par une forme de spleen existentialiste. En plus de leurs compositions propres, le groupe propose une reprise des Wipers (c’est suffisamment inhabituel pour être signalé) plutôt réussie. Il est certain qu’une telle réédition s’adresse à un cercle de mordus mais nul doute qu’ils sauront apprécier un potentiel qu’on aurait vraiment pu souhaiter voir se développer. Le destin en aura décidé autrement, les musiciens s’impliquant dans moult autres projets artistiques. Grâce au label Paranoiac Activity, nous n’aurons au moins pas tout perdu. Merci à eux, surtout vu le bel emballage de ladite cassette.