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Kyo Itachi & Lucio Bukowski › Kiai sous la pluie noire

  • 2015 • Modulor MODLP059 • 1 LP 33 tours

vinyl 33t • 13 titres • 30:33 min

  • 1Premières cendres00:56
  • 2Arte Povera2:24
  • 3Notes d'un souterrain2:54
  • 4Grand Roque2:29
  • 5Pâtes au beurre2:28 [feat. J.P. Manova]
  • 6Kiai sous la pluie noire2:53
  • 7Kokyu1:14
  • 8Jean, 2, 13-212:38
  • 9Transmigration des ânes2:39
  • 101%3:30 [feat. Ruste Juxx et Skanks]
  • 112Pac, Molière et les licornes2:31
  • 12Transitoriis quaere aeterna2:43
  • 13Après la pluie1:09

informations

Enregistré, masterisé et mixé par Tony Tandoory.

line up

Lucio Bukowski (textes, voix), Kyo Itachi (composition, beats, samples)

Musiciens additionnels : Nestor Kéa (scratches)

chronique

  • rap de traboules

L'hyperproductif Ludovic Villard, maquisard du rap sur la pente ascendante, est un type surprenant aux avatars multiples. Haymaker/Louise Kabuki/Lucio Bukowski baignent dans un univers nourri de multiples influences dont MF DOOM et Frank Zappa apparaissent comme des figures tutélaires. La présence du célèbre moustachu des Mothers est un premier indice quant à la personnalité de Lucio, lui qui travaille autant le son que le texte, matériaux de soudure de diverses collaborations. Avec Kiai sous la pluie noire, posant son flow sur des beats mijotés par Kyo Itachi, il distille avec énergie du hip hop de trentenaire biberonné aux vers de Solaar et à l'école d'un micro bien connu ; mais l'héritage de RZA et de Nujabes a beau être évident, le disque attire des commentaires imprécis. Les "sonorités asiatiques" vantées çà et là entretiennent un flou artistique type Wu-Tang, accentué par la pochette style ukiyo-e piquée à Utagasa Kuniyoshi. Or, en prêtant bien l'oreille, les samples ont plus à voir avec les BO italiennes qu'avec Shohei Imamura - en attestent le thème de Franco Micalizzi pour Stridulum sur "Transitoriis Quaere Aeterna", ou une version speed d'Armando Trovajoli ("Jean, 2, 13-21"). Musicalement, ce délicieux boom bap à l'ancienne puise dans des instrus easy listening rappelant celles croquées par Daniel Dumile en début de siècle (en plus d'une certaine passion pour la bouffe), tout particulièrement dans "1%" feat. Skanks, où résonne le poème de Dylan Thomas popularisé par Interstellar de Nolan. Reste qu'on ne peut qu'adorer la façon avec laquelle Lucio Bukowski jongle avec ses inspirations : Bresson, Bashung et Rothko trempent dans son encrier, à côté d'une bouteille de Chimay. On pardonne volontiers les rimes suffisantes et quelques métaphores gratos ("Le temps n'est qu'un mari jouissant sur le sein d'une autre" ?) pour ne retenir que la belle qualité d'écriture de ce grand angoissé, révolté contre les squatteurs de canap', les zonards clubbers, bref, les dégonflés du cortex qu'il clashe avec bonheur en parlant de "Transmigration des ânes". Le travail sur les allitérations est jouissif, surtout dans "2Pac, Molière et les licornes", sans jamais desservir le propos : ou comment un mec qui usait ses jeans à la Guillot' nous expose ses interrogations et ses idées noires, en crachant sur l'idiocratie ambiante dans laquelle naîtra bientôt son fiston. Un grand miroir sombre, pur produit du 6-9. L'enfer, c'est les gones ?

note       Publiée le vendredi 3 février 2017

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Tiens, le Lucio passe au marché-gare (à Lyon) dans pile un mois... Peut-être l'occase de l'écouter enfin, c't'labum... ? (Bien que j'aime pas du tout cette sale mais bon... C'est une autre question).

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ouep, Guillot' - sans article en effet - c'est vrai qu'on l'entend aussi. (Et en passant, "la Guille" il me semble que j'ai lu ça jusque chez Calaferte... faut donc croire que l'usage de ce "diminutif" ne date pas d'hier ! Bon, peut-être sans remonter jusqu'à Louise Labbé, OK...).

    J'écouterai le disque bientôt, allez (d'ailleurs il a déjà fait sa flacque dans mon disque dur donc bon... Hum) !

    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    La Guille oui, mais en l'espace de deux ans, j'ai beaucoup entendu Guillot' à Lyon city. J'aurais pas dû utiliser l'article défini par contre... Pélo, le disque envouaille du lourd. Moins convaincu par Oderunt Poetas, mais ça reste au-dessus du lot.

    Note donnée au disque :       
    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    (On dit plus volontiers : "La Guille"... Pointillerie de vieux gone, hum).

    À part ça intrigante pochette, intrigante chronique, MF Doom + Zappa + la bonne bleue évoqués entre plein d'autres choses et individus... Encore un truc qu'il va falloir que j'aille y mettre l'oreille, quoi. Ben ouais pélo.