Airsculpture › Vanishing Point Volume 3

En complément aux deux excellents premiers chapitres de Vanishing Point, la gang d’Airsculpture met à la disposition de ses fans un 3ième chapitre offert en format téléchargeable uniquement et à un prix plus que raisonnable. Sauf pour "Diastole", qui est un titre d’ambiances lourdes où mugit, râle ou rêvasse une tempête de vents sombres et de mélodies sibyllines, “Vanishing Point Volume 3” propose 2 titres de Vanishing Point Vol.I dans des formats différents.
À lui seul, la version complète de Ranger Station vaut le débours! Une introduction entière qui totalise près de 8 minutes pour une savoureuse extension d’une structure de rythme confortablement installée dans son cocon minimaliste de plus de 25 minutes, "Ranger Station (complete)" est du vrai bonbon pour les fans du trio anglais qui s’en donne à cœur joie en saupoudrant de petits multiples de trésors en tonalités et effets électroniques qui rehaussent la déjà grande notoriété des synthétiseurs. Idem pour une structure de rythme qui gambade et résonne allègrement dans une intense, faut le dire, mosaïque sonore qui borde les frontières du psychédélisme nocturne. "Diastole" nous plonge dans une intense mosaïque de ululements, de mugissements, de vents ou de brises sombres. C’est comme un long voyage à travers un labyrinthe sépulturaire où la colère des habitants se traduit par une armada de battements et de cognements, un peu comme des spectres qui veulent faire fuir les intrus. L’enveloppe sonique est riche et les ambiances sont un peu dérangeantes. Et Airsculpture continue de nous gâter avec "You’ve got Necrophonic Mail" qui extirpe son chaos de cette portion rythmique très atypique qui faisait de Necrophone la pièce de résistance de Vanishing Point Vol.I. Sauf qu’ici, il y a point d’ombrages ni de nuances à ces tam-tams qui tambourinent une sorte de transe tribal amérindienne. Appuyé des tonalités d’un autre monde qui ont été trouvées sur le répondeur de John Christian, le trio veut recréer les ambiances d’une promenade sans but dans un cimetière désert et en décomposition. Je dirais que c’est plus le cas avec "Diastole", mais nous n’en sommes pas tout à fait loin ici, surtout lorsque la finale se rapproche. La rythmique minimaliste trône sur 20 des 26 minutes avec un maillage de séquences à la Schulze, période contemporaine, des cognements sourds et de percussions qui cognent et déraillent dans une atmosphère tissée par des effets et arrangements qui pourraient nourrir une paranoïa latente mais surtout avec ces lignes de synthés aux harmonies spectrales qu’il faut chercher tant les effets d’ambiances et de percussions alimentent la démesure d’un titre que les fans d’Airsculpture ne voudrait rater.
Nécessaire ce “Vanishing Point Volume 3”? Ça dépend du quel côté que l’on se place. Pour les fans de MÉ structurée, pas vraiment! Mais pour les amateurs de ces longues messes soniques improvisées qui finissent toujours par aboutir et exploser, peut-être quoique "You’ve got Necrophonic Mail" soit un monument en soi. Mais pour les fans d’Airsculpture? La question ne se pose même pas!