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Killing Joke › Pandemonium

cd • 10 titres

  • 1Pandemonium
  • 2Exorcism
  • 3Millenium
  • 4Communion
  • 5Black moon
  • 6Labyrinth
  • 7Jana
  • 8Whiteout
  • 9Pleasures of the flesh
  • 10Mathematics of chaos

informations

Produit par Youth. Mixé par Ron St-Germain. « Various invocations at : York street studio (Auckland, new-zeland) ; The king’s chamber, great pyarid (cairo, egypt) ; Hani Mehana studios (golden music centre) et Emi studios (soulet hob-cairo-egytp) ; Butterfly studios, Townhouse studios & Metropolis studios, London. »

line up

Killing Joke

Musiciens additionnels : Hossam Ramzy (percussions), Musiciens invités Said El Artist (percussions) ; Aboud abdel al (violon) ; Kowala in cairo by Ibrahim Kowala ; Matt Austin & Paddy Free (programmations).

chronique

« Pandemonium » est une ville… Jaz Coleman et ses complices nous la montrent, dressées de guitares lourdes, de mélodies sombres, de textures techno et indus omniprésentes qui tissent leur toile et multiplient les épaisseurs, les matériaux, murs de sons, des patterns en boucle à la répétitivité technoïde et hypnotisante lors de morceaux de pur martelage sophistiqués (Exorcism, Whiteout, Mathematics…), et aux couches sonores successives, jusqu’au sabbat inévitable… hantée par la voix tour à tour humaine ou titanesque du seigneur Coleman… enfin, c’est une ville totalement imprégnée et grouillante des violons, percussions, flûtes et harmonies orientales que le très cultivé et passionné Jaz a ramenés de ses voyages musicologiques en Égypte. Durant sa remarquable carrière, Killing Joke a pratiqué la noise inaudible, la new-wave… « Pandemonium » n’oublie rien et frappe fort… la ville nous impressionne, nous saisit, nous engloutit. La densité sonore particulière vient des synthés, boîtes à rythmes, arrangements égyptiens sophistiqués, et de guitares qui jouent autant du riff lourd que des harmoniques saturées et stridentes, « traitées » à l’indus. À travers les chants parfois lointains et lugubres du clavier, nocturne, dans l’effet dramatique des mélodies, des arrangements tout en travail de sons et superpositions en arabesques, Killing Joke continue d’élever sa musique de sa dimension gothique, qui s’incarne toute entière dans le merveilleux «Black moon», hard-gothic aux accords fascinants et synthé de nuit pure. Techno-indus : avec des pièces telles « Whiteout » à la progression sonore magnifique et à la violence électronique répétitive et plurielle, le maître Killing Joke faisait passer, avant l’heure, les Prodigy à venir pour des potes à Alphaville. Coleman gueule et tousse, il crache, il chante ou nous balance sa voix redoutable de bûcheron mort vivant. Lourd et mid-tempo, lignes droites à pleine vitesse, invocations… et il y a toujours en arrière-plan la richesse insoupçonnée d’une partition orientale complexe, qui nous évoque bien moins les déserts merveilleux, que les rues étroites et surpeuplées d’une casbah labyrinthique et mal famée. « Pandemonium » fourmille, mais un seul dieu l’habite… de la dark-wave nostalgique transfigurée en refrain de désespoir de «Jana» à la cérémonie sacrificielle et nocturne de « Communion », fleuve noir de guitares, percussions en transe, violons et ney incantatoires, la voix de Jaz Coleman nous cloue le bec et nous saisit à la gorge par la profondeur incroyable de son larynx de fou furieux. Qu’il s’adonne à cette voix soudainement noire, démente… et l’on voit alors se dresser le prêtre aux yeux hallucinés qui s’apprête à toutes les épouvantes au nom d’un culte obscur… dans lequel la densité ambiante nous a plongé malgré nous. « Labyrinth », ou une vision de la démence mélodique, voix extrême et stridences de guitares, lead de clavier oriental déconstruit et hypnotisant. Ce monde est sombre, pesant, prégnant, sordide et éprouvant, il est aussi riche et bigarré, constitué de premiers plans et de soupçons lointains, silhouettes fugitives, fond de cour, ruelles, et de 50 matières et sons. Les lumières y sont multiples et filtrées, atténuées ou directes : un moucharabieh musical à travers lequel les effets sont démultipliés, affinés, enrichis et transformés. Du métal lourd, mais déjà très arrangé de « Pandemonium » jusqu’à la techno-indus-noisy purement transe de « Mathematics of chaos », cet album est une très grande réussite. Une multitude d’influences, une expérience, une carrière, une approche, une passion et à l’arrivée une seule vision grandiose et chaotique du son et du noir. Toute une ville, dense et belle, étroite, immense et sordide : Pandemonium.

note       Publiée le vendredi 19 juillet 2002

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Note moyenne        58 votes

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nicola Envoyez un message privé ànicola

Ça tabasse, ça tabasse.

No background Envoyez un message privé àNo background

Je crois que c'est le premier que j'ai entendu et je n'avais vraiment pas accroché. Cette fois je l'ai écouté sans problème mais c'est vrai qu'il est trop riche, et je suis pas fan de la voix "à la Lemmy", ni du son trop metal indus, ni des sons electro du dernier morceau. C'est dommage parce qu'il a un gros potentiel, mais peu digeste.

Panzer Frog Envoyez un message privé àPanzer Frog

Je viens de le récupérer en vinyl, je l'avais pas écouté depuis une éternité, Force est de reconnaitre qu'il vieilli bien, toujours aussi dense, indus, tribal.. Et surtout, toujours aussi Jaz!

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vargounet Envoyez un message privé àvargounet

Excellent pour se bouquiner un Burrough malgré le côté monolithique et terrassant j'y trouve un côté oriental et complètement perché assez intéressant. Ca m'évoque une version plus metal du Outside de Bowie, pour l'ambiance que ça dégage en fait.

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Seijitsu Envoyez un message privé àSeijitsu

Pharaonique.

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