Akosh S. Unit › Vetek

Plus qu’une simple coloration, il s’agit d’un relief ; et s’ils sont surtout présent dans le premier volume (et pour cause), à aucun moment on ne ressent cette impression, trop présentes chez d’autres, d’avoir à faire avec des artifices, des petits plus. Les instruments sont au service du tout, loin de cette oppressante idée du solo – des solos il y en a, mais ils appartiennent à cette unique famille dans laquelle ils ont leur place, à savoir le jazz, le free jazz. Et si la clarinette, pays de l’Est oblige, y occupe une grande place, c’est dans un esprit klezmer plus que Brotzmannien : celui des contorsions festives, des petits cris de joies, des lentes lamentations plus que de la crise catatonique incontrôlable. Rappelons quand même que l’album est une fine combinaison entre des enregistrements live et studio – entre libération et contrôle, capture, release, on n’y voit que du feu. L’ensemble, d’une durée de deux heures (soit à peine celui d’un album des Swans), n’est pas épargnée par les longueurs, vous imaginez bien – surtout qu’il ne s’appuie à aucun moment sur la facilité de la répétition (supposée transcendantale) pour étirer le chrono (ou délayer la sauce) ; la concentration est peut être simplement trop sollicitée, la mémoire aussi, et les nerfs n’en parlons pas. Prévoyez donc un siège moelleux.