Akosh S. Unit › Lenne

Concernant la trilogie en elle-même, chaque album représente une ambiance, une atmosphère, un concept, une idée : Kebelen, le premier, qui signifie « coeur » ou « sein », est, vous l’auriez deviné, le plus « traditionnel » d’entre trois ; Lenne, le second, qui signifie « avenir », ou « ce qui pourrait advenir », est le plus direct, le plus frontal – la formation sur celui-là est réduite au Quintet, avec comme invité l’algérien Mokthar Choumane au ney ; Vetek, enfin, « l’erreur », « le péché », est le plus noir, le plus osé, le plus expérimental pourrait-on dire. Au pire, si vous avez du mal à retenir, regardez les splendides pochettes, elles parlent d’elle-même . L’enchaînement des trois est importants, quoique long : un paysage traversé dans un vieux train, usé par le froid, rongé par le soleil, la rouille se disputant la fin, le vin se disputant la trouille – la trouille des espaces vides, des visages burinés, des soupes trop lourdes. Les instruments sont à l’avenant : outre le ney que j’ai déjà cité (flute d’origine persane, faut-il le rappeler, bien qu’elle soit très populaire en Afrique du Nord) et son cousin le kaval (turc, lui), on y trouve le gardon (sorte de vièle hongroise), la bombarde, le kalimba, etc.