Déjà des mâchoires serrées…Douleur ou colère ? Les deux ? Le symbolisme des dents crispées parait donc avoir obsédé Michael Gira depuis belle lurette (oui, d’accord, une seule pochette chez les Swans mais leur t-shirt officiel le plus vendu)…Car nous n’en sommes pas encore aux Swans; pour l’heure, le jeune Gira affute ses armes au sein d’un combo post punk: Circus Mort. Car c’est bien de post punk dont il s’agit ici, nerveux, obsessif, quelque part entre Wire, Gang of Four, Joy Division même peut-être un (tout petit) peu mais avec un chant plus écorché. Comme souvent dans le style, la rythmique est mise en avant, histoire de poser la narration, une narration un peu surréaliste tant ladite rythmique paraît avoir du mal à se contrôler, toujours prompte à vouloir accélérer, improviser avant de regagner le ‘droit chemin’; viennent ensuite les guitares en renfort et puis un drôle de synthé maladif qui lui aussi semble complètement sous drogue, avide de suivre ses propres obsessions. Le chant maintenant. On est loin des rugissements de psychopathes de ‘Filth’ mais les vocaux ne respirent pas l’équilibre mental; ils dégagent une touche déjà malsaine, tendue, retenue, épileptique. Quatre chansons de malade qui frisent le sans-faute tant leurs mélodies et leur ambiances sont prenantes; il faut dire qu’outre Gira, le groupe compte en ses ranges Josh et Dan Braun des Del-Byzanteens (combo post punk allumé dans lequel jouera un certain Jim Jarmusch) ainsi que Jonathan Kane futur-Swans (et collaborateur de La Monte Young pour n'en citer qu’un)…Circus Mort, tout repose (version 'ci-gît') dans le nom.