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Fushitsusha › Purple Trap

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Saïmone      dimanche 11 décembre 2016 - 10:06
DukeOfPrunes      vendredi 9 décembre 2016 - 16:30

cd • 5 titres • 54:57 min

  • Allurement
  • 1The Nameless One23:56
  • 2Purple Maze5:24
  • 3-Here, +There4:34
  • 4Beauty So Great That One Can Still Go Insane3:09
  • 5Great Dizziness17:54

cd • 3 titres • 39:54 min

  • You Within Me
  • 1Code10:03
  • 2Overthrow17:54
  • 3(Not at All Wanting To) But Has Become11:57

informations

Enregistré au Disobey Club de Londres.

Sous-titré "The Wound That Was Given Birth To Must Be Bigger Than The Wound That Gave Birth".

line up

Keiji Haino (guitare, voix), autres musiciens non crédités.

chronique

  • grand huit expérimental

En matière de psychédélisme, la musique alternative du Japon représente certainement l’une des mannes les plus profondes et les plus riches qui soient. Encore faut-il savoir à quelle branche psychédélique on cherche à s'accrocher. Pour beaucoup, deux courants majeurs se dessinent : le rock/folk psychédélique sauce US au jeu "à l’occidentale" où souvent, la drogue précède le trip halluciné - et la noise psychedelia japonaise la plus intransigeante, où la musique elle-même fait entrer dans un état de transe. Une dichotomie qui divise un peu trop simplement cette ramification du grand arbre-monde psychédélique, forçant à jeter dans le même sac à patates Onna, White Heaven, Kousokuya et bien entendu l’inévitable super-groupe Fushitsusha. Ne tombons pas dans le piège violet tendu par Haino : la toile spectrale tissée par ses exploits guitaristiques souhaite autant nimber nos oreilles d'un coton de bruit qu'ébranler nos convictions par de violentes secousses. Purple Trap, c'est encore un double album ouvrant un trou abyssal à défier les lois de la physique spatiale. Un pèlerinage à destination d'un colossal vortex d’improvisations bruyantes et distordues qui, un beau soir, propulsèrent les quelques curieux du Disobey Club hors de leur corps, et vinrent souvent les arracher à leur transe sans préavis. Le rock de Fushitsusha suit ici une trajectoire elliptique en orbite no wave. Au souffle continu de riffs-météores ravageurs, succèdent des attaques soniques qui implosent et font retomber le rush d'adrénaline comme un soufflé. On ne sait plus sur quel pied danser. Matière et antimatière entrent en collision pour mieux s’anéantir dans des espaces de néant ou plus rien ni personne ne bouge. Après les deux légendaires live de PSF, Purple Trap est une blessure vive presque aussi essentielle car moins limpide. Psychédélire brut de décoffrage, déflagration traumatisante qui fait percuter les amplis de plein fouet ; holocauste sonore devant une foule figée, bouche bée d’incrédulité. Grande décadence atonale. Performance démentielle, gravée par Blast First par devoir de mémoire. Ne pas oublier le carnage de cette puissante déflagration, déclenchable en toute impunité via n'importe quelle chaîne stéréo. Rien n’indique que les enceintes puissent survivre à ce chaos pour peu qu'on pousse le volume. Ma foi, c’est un risque à prendre...

note       Publiée le vendredi 9 décembre 2016

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    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    Haha, c'est une vanne ;) Haino joue de la guitare, des percus, des instruments électroniques, issus des quatre coins du monde ; il mixe, il sample ; il chante, il hurle, il susurre ; c'est doux, c'est violent ; dynamique ou lent ; saturé ou éthéré... bref, tu vois où je veux en venir. Il n'y a rien de psychédélique dans la plupart de ses disques ou de ses perf' mais Fushitsusha est un peu à part à de nombreux égards, il s'en réclame plus. Et puis, tout se mêle, tout est confus, là encore "Purple Trap" est un bon exemple : à la fois nom d'album, de groupe (chez Tzadik) et de label... Nazoranai groupe et concept... C'est éminemment personnel comme approche, il voudrait juste qu'on dise "c'est de la musique d'Haino", sous-entendu un style vraiment à part entière. Et je crois qu'il a réussi à s'imposer comme tel. Si je peux comprendre ton point de vue pour ce mec - comme pour Jandek par exemple, Les Rallizes Dénudés c'est quand même beaucoup plus proche du psychédélisme que tu ne voudrais l'admettre. La différence se fait surtout entre un son chiadé et mesuré, et du son brut à volume décuplé. On pourrait en débattre longtemps !

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    "Musique autiste", c'est exactement ça (pour l'avoir vu sur scène...). "impro autiste", souvent... Le Velvet et le psyché, vaste sujet, oui ;) J'ai pas écouté tout haino, il a peut etre fait des machins à la "Venus in Furs"... Et effectivement, c'est l'étiquette la plus galvaudée du monde - parce que presque toujours appliquée a posteriori, ce qui est toujours délicat. Il y a ceux qui la voient partout parce qu'ils ne comprennent rien, et puis ceux qui se gaussent dès qu'ils entendent le mot, par rejet épidermique, ce que je finirai presque par comprendre (même si c'est guère plus malin que la première attitude). Mais "Autiste" pour parler de Haino et des Rallizes, ça me parait irréfutable et très très juste !

    microbe666 Envoyez un message privé àmicrobe666

    Ouais carrément un plaisir, avec en ce qui me concerne un fort taux de skeud écouté/skeud chroniqué (certes, seulement 24 chroniques à ce jour mais bon... Un peu deçu de ne pas pouvoir tester arboleda au passage... Mais ravi d'avoir pu donner une nouvelle chance au pathétique du projet dont il est ici question, que je délaissais depuis plus de 10 ans). Et puis il y a aussi les découvertes par écho, dont nazonarai et catch-wave de kosugi !

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    Ouais on s'en fout, c'est un plaisir de t'lire

    Note donnée au disque :       
    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    Oui ! C'est clairement compliqué de trouver un style sur lequel s'accorder et contenter tout le monde (pas sûr que "musique autiste" soit mieux accepté, tu imagines). En lisant bien ma chronique, on devrait percevoir que ce terme ne me satisfait pas. Pour beaucoup, le Velvet Underground verse dans une sorte de psychédélisme - puisque c'est tellement vaste comme terme, un vrai fourre-tout. J'ai connu des mecs qui se foutaient ouvertement de la tronche de ceux qui disaient "c'est psyché" à toutes les sauces. Voilà pour le grand huit expérimental... Acid no-wave ? Rock expérimental ? Improvisation saturée ?... Nazoranai !

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