L’Obscurité ? Dunkelheit ? Darkness ? Il buio ? Non simplement un groupe suédois baptisé l’Obscurité, logique, non ? En plus, ils ont un Ep à proposer, sorti chez les incontournables Mass Media Records. A voir la dégaine des gens, ils ont dû écouter pas mal de punk, peut-être bien un peu de rock gothique, de garage ? A l’écoute, ça correspond assez bien, c’est pêchu, sombre, avec un peu de clavier pour ajouter de la mélodie à la fougue et il y a ce chant féminin tendu, rageur, qui par moment se laisse complètement aller (‘You’ll see it’, le final de ‘White/offended’, ‘Let’s get sick’). On songe de loin à une version féminine de The Phantom Limbs, avec un jeu de clavier moins axé sur les touches et davantage sur les accords. Comme les Américains, les Suédois ont le don de vous capter dès le départ de la chanson; ils ont également le talent de varier le feeling à l’intérieur du même titre, alternant instants de tensions, de lâcher prise, voir même de ‘douceur’ (même si ça ne dure jamais longtemps)…Ils peuvent même nous leurrer avec quelques effets twang sur l’intro de ‘Dandelion child’ qui ne débouchera nullement sur du rockabilly. Quatre pièces seulement à s’envoyer sous le croc, c’est trop court, alors on remet le disque parce que franchement, une fois qu’on a commencé, c’est rapidement addictif. Pas obscur au sens traditionnel du terme mais une réussite néanmoins se riant des barrières linguistiques.