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Nazoranai › The Most Painful Time Happens Only Once Has It Arrived Already... ?

cd • 4 titres

  • 1You Should Look Closely Those Shattered Spells Never Attaining Embodiment As Prayer They Are Born Here Again
  • 2Will Not Follow Your Hoax Called History
  • 3Who Is Making The Time Rot
  • 4The Most Painful Time Happens Only Once Has It Arrived Already..?

informations

line up

Oren Ambarchi (batterie), Keiji Haino (guitare, voix, synthés, "drum machine"), Stephen O'Malley (basse)

chronique

Nazoranai, deuxième saison. Après l’effondrement sur elle-même de la supernova Fushitsusha, qui laisse place à un trou noir au moins aussi lourd que le poids de la mort de son bassiste originel, avec des albums hésitants, faiblards et franchement fébriles, l’ombre d’elle-même, la force dans les fonds, du nouveau trio, fantôme, double miroir expatrié, rejeton fiston mémoire histoire, continue de développer ce que le padre a laissé tomber dans les larmes d’un deuil impossible. Sans lumière frontale, probablement même sans public, la nouvelle offrande (il n’y a pas d’autres mots moins téléphonés) pousse la formule free rock méditatif dans ses retranchements à personnalité multiples. Sans doute ragaillardi par une première saison en tout point remarquable, les deux acolytes de Keiji Haino prennent plus d’assurance, et font preuves d’une présence plus marquée, plus personnelle : la basse est désormais plus traînante, plus spectrale, plus massive aussi, comme on avait l’habitude de la retrouver dans les autres projets de monsieur O’Malley ; la batterie est elle aussi plus volage, plus assumée – j’irais même jusqu’à pousser le vice à lui trouver des ressemblances avec la folie cymbale de sa fameuse composition "Knots", sauf qu’ici la cymbale laisse place à toms rebondis - et viens à nouveau prouver que c’est bien derrière des fûts qu’Ambarchi excelle le plus. Et si Keiji Haino reste absolument fidèle à lui-même (ce serait con de lui demander de faire autre chose, quarante ans que ça dure), les regards désormais sûrs et croisés de ces lascars aguerris, moins impressionnés peut être, donne un nouveau relief au projet, à la fois encore plus enchainés à ses influences (Fushitsusha, et désormais des choses comme Khanate, KTL, Sunn o))) bien sûr, ou Burial Chamber, Gastr Del Sol – ouais !) et toujours plus émancipés. Ce nouveau Nazoranai (qui semble avoir été enregistré live en studio, un doute subsiste) est ainsi bien plus "rock’n’roll" que le précédent ("metal", même, allons-y carrément), plus dynamique disons, malgré cette ambiance que vous devinez brumeuse, brouissailleuse (au sens Richepinien) et humide ; les plus malins iront jusqu’à prononcer le mot gothique, et ma foi ils auront raison, tant sa luxuriance et son dandysme arty souffreteux dépassent de loin la volonté improvisatrice de la sauvagerie. Les types sont vieux, fini les coups de poings dans les murs, place au matériel de location. Eh oui, car malgré toute la bonne volonté du monde, on ne détruit pas une maison avec un marteau.

note       Publiée le mercredi 30 novembre 2016

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    Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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    Sont quand même chiants ces groupes qui te sortent des machins pareils à l'arrache sans travail au préalable. A croire que tout leur est facile. C'est agaçant!

    Note donnée au disque :       
    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    En gros, ce n'est pas de l'improvisation, mais de la non-répétition : Haino cherche vraiment à esquiver ce genre d'étiquettes (comme "noise" ou "avant-garde") et, à mon avis, c'est tout l'intérêt d'un concept, c'est qu'on peut le résumer simplement mais qu'un sens plus profond existe. Je suis persuadé que Nazoranai veut dire "je ne répète pas ET ne me répète pas". Ce qui résume parfaitement son rapport à la musique, même si honnêtement, ça m'évoque plus un idéal impossible.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    De ce que j'ai compris du documentaire, "non répétition" est à prendre au pied de la lettre, c'est à dire de la musique qui n'a "pas été répétée avant" (au sens de la répèt' du groupe de rock comme je l'indiquais dans la précédente chro) plutôt que "qui ne se répète pas", mais je peux me tromper

    Note donnée au disque :       
    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    Je connais encore mal Nazoranai, mais à première vue, le disque précédent me paraît meilleur. Ce qui me semble important de souligner, aussi, c'est la signification du nom de ce groupe. Très important pour Haino : "non-répétition" en réaction aux termes occidentaux qui qualifient souvent (mal) sa musique. A méditer ;)