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The KLF › Chill Out

cd/lp • 14 titres • 44:19 min

  • 1Brownsville Turnaround on the Tex-Mex Border1:47
  • 2Pulling Out of Ricardo and the Dusk Is Falling Fast1:29
  • 3Six Hours to Louisiana, Black Coffee Going Cold3:01
  • 4Dream Time in Lake Jackson2:35
  • 5Madrugada Eterna7:40
  • 6Justified and Ancient Seems a Long Time Ago1:08
  • 7Elvis on the Radio, Steel Guitar in My Soul3:01
  • 83AM Somewhere Out of Beaumont9:24
  • 9Witchita Leneman Was a Song I Once Heard5:56
  • 10Trancentral Lost In My Mind1:16
  • 11The Lights of Baton Rouge Pass By3:34
  • 12A Melody from a Past Life Keeps Pulling Me Back1:41
  • 13Rock Radio Into the Nineties and Beyond1:26
  • 14Alone Against with the Dawn Comming Up0:16

extraits vidéo

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enregistrement

Enregistré "live" au studio Trancentral.

line up

Jimmy Cauty, Bill Drummond

remarques

« The KLF would like to thank Evil Graham Lee, Elvis Presley, Nick Coler, Jesus loves you, Fleetwood Mac, Acker Bilk and other communicators around the world who contibuted to this album ».
Certaines éditions CD présentent une piste unique où s’enchaîne la totalité des morceaux.

chronique

Styles
musique électronique
ambient
house
field recordings
Styles personnels
ambient house > sampladélique > chillout

Le ciel est passé au bleu très lentement, la lumière s'est intensifiée sans qu’on la voit presque venir. La chaleur s’est fait sentir, vague enveloppante. Les gestes se sont alanguis, on est devenu… Bien. On est bien. L’herbe humide exhale une aura, une haleine tiède et bienveillante. Le soleil monte. Nous voilà, teuffeurs debout face aux enceintes, en plein son. Ou bien clubber transporté là dans un flash, depuis le sous-sol, sans prévenir. Soudain un train qui passe et qui s’éloigne et (BÊÊÊÊ !!)… Mais qu’est-ce qu’ils ont, avec ça ?! Ce trip, là, avec les moutons ! Et bien c'est un trip, justement. La bande-son d’un road-movie jamais fait – les bruits de moteurs escamotés ou entendus seulement au dehors, qui passent, la tête et le corps ensemble comme habitacle. Un long flottement qui traverse – si vite, pourtant, en un clin de nuit comme on a dit ailleurs, jadis, d’un autre voyage étrange, d’une drôle d’expérience. On se retrouve dans un halo en plein nulle part, partout, entre mille points d’arrivées, de départs, de transition, dans le sud des États. Des fantômes, des images, traversent – les cieux, encore, ou d’une oreille à l’autre, dedans ; la vibration du studio Sun à Memphis, qui nous attrape, nous aspire dans le lointain ; cette guitare slide qui perle, brille, guide, égare ; ces nappes de synthés qui nimbent tout ; encore ces moteurs, locomotives, véhicules de course… ; vision plus au nord : un gosse paumé dans les bas quartiers de Chicago, violence anesthésiée, distante, mélancolie qui fond, "and his mama cries"… Chill Out est un disque bien spécial. Unique – tout court et dans la carrière des deux zozos de The KLF, illuminés ou vrais malins, accoucheurs ailleurs de flopées de tubes acid-house, bidouilleurs de trance kilométriques, auteurs d’un manuel pour pondre un hit ; ou d’un album dont – après que les représentants légaux du groupe Abba les ait attaqués en justice pour un sample non-autorisé – en ont brûlé les pressages avant d’en jeter les cendres dans la mer du nord ; mettant le feu, encore, une autre fois, à un million de livres sterling en cash... Ici c’est autre chose. Pas de de billevesées. Chill Out est excentrique, certes – mais pas du tout une autre frasque… Ou alors des plus heureuse. Ce disque avale tout – et l’auditeur avec, qui se retrouve immergé dans les couches atmosphériques, les samples qui bougent comme à la dérive, fixent à eux l’attention. Il y a de tout, là-dedans ; des mécaniques, donc, et Elvis ; des chants de gorge, diphoniques ; Fleetwood Mac ; des bouts d’émissions de radio comme piratés par un cibiste insomniaque et ubiquiste : en anglais, en russe… ; des wagons, disais-je ; le Pacific d’808 State (qui de celui-là est le contemporain) ; mille strates, des éclats, des bouts qui s’engloutissent dans le mix ; et ces foutus moutons ! Mais POURQUOI les moutons ?! Peut-être encore pour la douceur. La campagne soudain, au milieu des étendues à perte de vue. La laine qu’on touche, qui empêche qu’on prenne froid. Chill Out ne s’écoute pas forcément couché mais entièrement relaxé – ou alors il induit, il infuse ce calme, s’il n’y est pas d’abord. Un avion passe, et le son des réacteurs est beau – comme les voix pleines d’échos et ces deux notes qui se répètent et ces sons étals dont le volume envahit progressivement et qui se confond, semble être le bruit même de la turbine, récurent et ralenti, tout à coup feu organique ; l’orage strie l’horizon ; on reste calme. On est bien, disais-je. On est… Encore bien. Chill Out n’est pas une bouillie de son – c’est un incroyable montage, un moment d’intuition musical, sonore, relâchement qui miraculeusement trouve la place exacte de chaque détail, ses justes déplacements sur ce plan qui devant nous, autour, trouve le volume, la dimension – troisième… Au moins. Parfaite substance des heures tardive et des états où l’on veut se laisser porter – je ne parle pas forcément de drogues même si bien entendu ces nébulosités là peuvent parfaitement se rencontrer, se compénétrer, fusionner ; même si Chill Out, de toute évidence, a été conçu AUSSI pour le repos, la stase des danseurs galvanisés, entre deux montées tenues des heures, oui… Et je ne doute guère que Cauty et Drummond, qu’ils en aient ou non usé au moment de l’enregistrement, aient été coutumiers, connaisseurs de ces carburants-ci, de ce qu’ils modifient et mélangent, perturbent dans les spectres, les fréquences, la perception. La beauté de la chose, c’est que sans ça, l’ouvrage touche aussi, captive. Qu’il se tient hors du vague dans son espèce d’apesanteur. Qu’il se vaporise et se consume sans qu’en émane – ça tient à bien peu et c’est une part de ce qui le rend si bon – nulle fumerolle new-age abêtissante. Revoilà dans le fond du mix la guitare de Peter Green, hurlante, miaulée, torturée. Elle trace des stries à la surface du son, comme des persistances rétiniennes. On se tient (BÊÊÊÊ) euphorique au milieu de ce champs – on s’y est perdu, oui… Mais on a tout notre temps – car ce petit matin s’étire en éternel.

note       Publiée le dimanche 27 novembre 2016

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Note moyenne        5 votes

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vigilante Envoyez un message privé àvigilante

J'ai craqué sur ce disque dès que je l'ai entendu. Je ne connaissais pas le principe. Les field recordings OK, mais pas ce mélange. C'était propice à la rêverie et à la coolitude, y avait moyen de signer.
Et pourtant comme beaucoup KLF pour moi à la base c'était juste "KLF hanhan..." sur MTV. Comme quoi on a tous droit à une seconde chance.

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Tiens, au moment où je suis plongé, depuis quelques temps, dans Dr Who (la série - les saisons des années 2000), alors que jusque là j'étais passé complètement à côté (merci la Compagnonne...), je tombe là-dessus !

Faut admettre que quand ils ne faisaient pas dans le registre de ce (toujours fantastique, j'insiste) Chill Out, les mecs avaient un sacré sens des dérives sur la frontière entre variété-dance génialement cheesy et total-troll exponentiel...

Note donnée au disque :       
Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

http://thequietus.com/articles/21674-the-klf-justified-ancients-of-mu-mu-bill-drummond-jimmy-cauty

Pas mal, ça permet de voir clair dans la chronologie...

dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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KLF se reforme eux aussi, tout fout le Kamp ma bonnne dame. http://thequietus.com/articles/21514-klf-jamms-to-return-slam-film

edit : ah ben j'avais pas cliqué sur le lien twitter (je clique jamais sur les liens twitter), en fait, ça disait la même chose... ça va bien avec mon comm récent sur Prince... "1987 What the fuck is going on", qu'ils disaient...

saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Ke la famille ?