Ministry › Filth Pig

Après une bombe comme 'Psalm 69', difficile de ne pas être exigeant. Ministry ayant maintenu un status quo sur la pérennisation du projet, on attendait presque plus rien. 4 ans séparent ainsi 'Psalm 69' de ce 'Filth pig', précédé fin 1995 du single 'The fall'. 'Filth pig' reste du Ministry comme on l'aime : sale, lourd, irrévérencieux, unique. Le court 'Reload' qui ouvre l'album est à peu près la seule incursion dans le rock speedé, rythmiques syncopées, guitares crades noyées sous les machines, un son un peu trop aigu mais c'est devenu récurrent chez les Américains. Le morceau titre qui suit démarque une tonalité plus sombre que sur le précédent opus : un hymne pachydermique, basse en avant, guitare heavy et lancinante et un chant plus 'clair' (et même de l'harmonica sur le premier break ! si ! si !). Dans le registre bien monolithique et efficace on retrouve le terrible 'Lava' (mon Dieu, ces lignes de basses arrrgrhhh !), ou le très très lourd 'Crumbs'. Les surprenants 'Useless' ou 'Gameshow' se veulent plus rock emo un peu à la manière d'un Fugazi, de même que l'excellent 'The fall' navigue aux confluents de la musique gothique (ambiance glauque, envolée de piano) avec une réussite indéniable. Petit gag de l'album, une reprise du 'Lay lady lay' de Bob Dylan, à l'origine ballade plutôt moyenne (du moins pas une des plus grandes réussites du nain folkeux), en version Ministry-pop ironique mais bougrement entraînante ! Bien que boudé à sa sortie, 'Filth pig' reste du très bon Ministry, certes aux antipodes d'un 'Psalm 69', mais le refus du groupe de céder à la facilité est tout à son honneur !