Vous êtes ici › Les groupes / artistesBBérurier Noir › Souvent fauché, toujours marteau

Bérurier Noir › Souvent fauché, toujours marteau

détail des votes

Membre Note Date
taliesin      mardi 26 mars 2024 - 10:21
Storm      lundi 25 mars 2024 - 16:55
dimegoat      samedi 23 mars 2024 - 06:24
asharak      mardi 4 juillet 2023 - 21:28
ProgPsychIndus      jeudi 10 novembre 2022 - 12:24
Klozer      mardi 1 décembre 2020 - 16:14
Shelleyan      lundi 7 novembre 2016 - 19:02
Dead26      mardi 8 novembre 2016 - 12:47

cd • 11 titres

  • 1Scarabée
  • 2Deux Clowns
  • 3Camouflage
  • 4Soleil Noir
  • 5Carnet De Route
  • 6Ainsi Squattent-Ils
  • 7Quesako
  • 8Protesta
  • 9Djebel
  • 10La Danseuse De L’Orient
  • 11Clockwork Beru

extraits vidéo

informations

Studio Minuit, France

line up

François (chant), Loran (guitare, choeurs, tambour), Masto (saxophone, tambour), Jean-Mi (rythmes)

Musiciens additionnels : Tonio 'La Main Noire' (trompette), Zoubida, Laïla, Zaïa, Samia (youyous)

chronique

  • anarcho-punk

C’est très personnel, quand même, un disque des Bérus. A première écoute, il semble si évident d’en parler et pourtant…On pourrait bien entendu rejouer le côté de la biographie en parallèle de la situation de l’Hexagone mais c’est lassant et puis mon collègue Raven l’a résumé d’une manière brillante dans sa chronique…Non, le truc c’est que cette putain de pulsion primitive forgée à base d’une boîte à deux balles, d’une guitare et de quelques éclats de cuivre, sans oublier le chant, dégage, évoque, des tonnes de choses bien des années après. On songe au passé forcément, à sa jeunesse, au circuit des squats, aux concerts mais on compare aussi avec le présent. Raven l’avait bien compris, Bérurier Noir, au delà du message, c’est avant tout un sentiment de frustration pareil au personnage de Robert de Niro dans ‘Taxi Driver’, avec cette petite touche cruelle du Alex de ‘Clockwork Orange’. Si elle s’était dissipée quelque peu au travers du regard posé sur l’Orient, elle est très présente sur ce ‘Souvent fauché, toujours marteau’, de manière moins rugueuse que sur ‘Macadam Massacre’ mais toujours opaque, avec une touche mi-figue mi-raisin à l’arrière-goût franchement amer. Les morceaux ne sont pas les plus cités, il sont pourtant très bons, notamment ‘Carnet de route’ au message on ne peut plus actuel malheureusement, ‘Soleil noir’, le puissant ‘Djebel’, un ‘Clockwork Beru’ (tiens, tiens) légèrement plus expérimental, ‘Ainsi squattent-ils’ mêlant le punk rock brut avec une ligne de guitare évoquant Indochine (si, si) ou encore ‘Quesako’ avec ses discrets scratches bien amenés. Le cuivre propose également des parties riches et séduisantes, sur ‘Scarabée’ , ‘Protesta’ et ‘Deux clowns’ notamment. ‘Souvent fauché, toujours marteau’, un disque des Bérus, un bon, donc pas si facile à raconter, une sorte de rage aujourd’hui teintée de tristesse qui crispe les poings et donne des fourmis dans les jambes…C’est peut-être pour ça que Dr Marteens ne coque plus ses bottes ?

note       Publiée le lundi 7 novembre 2016

chronique

Cette histoire pas claire débute avec des scarabées qui dévorent les yeux du p’tit mendiant aux yeux bandés. Ensuite vient Rico, le clown rigolo alcoolo qui s’est pendu sous le grand chapiteau. Zeppo, fou de douleur, tue son premier gosse et part dans la forêt. Camouflage, justement, dans le béton, dans les bois, titre à jamais gravé comme ouverture du film-concert Viva Bertaga, juste après la terrifiante et grotesque mise en image de la tragédie des deux clowns. Sous le soleil noir, encore, les enfants dansent avec la mort, toujours un peu plus fort et Fanxoa appuie chaque syllabe comme un coup de matraque. Dans cette dernière salve avant autodestruction, Bérurier est donc plus noir que noir mais n’oublie pas qu’il est aussi un peu zinzin, parfois maladroit, à la limite du gênant. Car Bérurier est aussi candide que lucide. Le regard tous azimuts, vers l’intérieur de son propre estomac et de la France qui se tordent de conserve, mais aussi vers l’ouest, du nord au sud et même à l’est, dans un joyeux merdier anachronique. Un regard conscient et potache, plein de contradictions et de biais cognitifs. Casser les prisons, émasculer les violeurs, rompre les rangs, porter des treillis, singer les dictateurs et l’ultra-violence dans un grand éclat de rire sardonique. La candeur, c’est aussi celle d’un jeune homme fils de keuf qui fantasme sur une vie de squat et d’aventure et qui se retrouve connement enfant de l’État sans vraiment se battre contre ça. « Ainsi squattent-ils » est le moins connu des hymnes des Bérus mais il marque comme une cannette sur le nez d’un CRS, avec une mélancolie de copains qu’on n’a jamais eus et de bastons qu’on n’a jamais vécues. Cette capacité à forger des chants révolutionnaires à la fois très référencés et universels a forgé les Bérus en mètre étalon du punk français, aujourd’hui adoubé par les institutions les plus doctes. Mais cela m’est bien égal parce que cet album bancal, éruptif, bréviaire de poétique bordélique et politique, au son étonnamment propre et aux rythmes moins squelettiques depuis l’abandon de la DRM16 canonique, c’est mon album de collégien, celui que j’ai choisi « évidemment » parmi cinq mille chroniques. Pas de départ pour l’aventure gothique mais un retour aux sources et on pourrait en écrire cinq mille autres juste sur les Bérus parce que, tu l’as dit Shelleyan : c’est très personnel, quand même, un disque des Bérus.

note       Publiée le samedi 23 mars 2024

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Souvent fauché, toujours marteau" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Souvent fauché, toujours marteau".

    notes

    Note moyenne        8 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "Souvent fauché, toujours marteau".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Souvent fauché, toujours marteau".

    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Raaah qu'est-ce que j'adorais "Deux clowns"... et le clip qui allait avec !

    Note donnée au disque :       
    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
    avatar

    Ouh celui-là a bien bercé mon adolescence. Pas leur meilleur, loin de là, avec quelques passages qui foutent un peu le frisson de la honte (célébéru quoi) mais dans mon petit coeur de rocker il garde une vraie belle place.

    Note donnée au disque :