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Jéricho › Jéricho (double-LP)

  • 2015 • La Nòvia NÓV 011 • 1 Téléchargement Web
  • 2016 • La Nòvia NÓV 011 • 2 LP 33 tours

détail des votes

Membre Note Date
Dioneo      dimanche 11 décembre 2016 - 02:33
Saïmone      mercredi 26 octobre 2016 - 13:12
Walter Benjamin      mercredi 26 octobre 2016 - 03:36
Khyber      jeudi 8 décembre 2016 - 00:52
Klarinetthor      mercredi 26 octobre 2016 - 14:05

2lp1 • 4 titres • 88:12 min

  • A
  • 1La Mantille/Dia me tu Catinel/Vous entendez les orgues et les trompettes20:52
  • B
  • 2Se siem venguts chantar lo mal/Cant de San Joan/Marche de l’Arabe20:57
  • C
  • 3Complainte d’Henriette et Damon24:38
  • D
  • 4Satan es ben estonat/Là-bas dans la prairie21:55

informations

Enregistré par Yann Gourdon.

Pochette : Élodie Ortega. Conception typographique : Clément Gauthier.

line up

Yann Gourdon (vielle à roue, boîte à bourdons), Jacques Puech (chant, cabrette), Antoine Cognet (banjo), Clément Gauthier (chant, cabrette, ttun ttun)

chronique

On n’en a pas fini avec La Nòvia. Ces gens bougent : encore, toujours, et vastement… Jéricho, sur ce second éponyme, reprend les choses où s’arrêtait le précédent, éponyme également. En terme de répertoire, j’entends – sur La Mantille, c’est à dire. En musique, celui-ci va… Loin, à vrai dire. Très loin. Haut, fort, sur tous ces modes qui leurs sont chers. On pourrait dire : "c’est une somme". Et certes : tout s’y entend – ou peu s’en faut – de ce que les groupes du collectif poursuivent, touchent, modèlent, qu’ils portent et qui les porte depuis le début, au fil des disques et des concerts, en idées et en actes. Les sons tenus, les timbres bourdonnés, dronés, parcourent et impriment, étendent encore l’espace, s’y amassent longuement en charges, nuées, s’égaillent ou tombent, nuages de particules flottées insufflés dans la place, autour de nous, à travers elle dans toutes ses dimensions. Il n’y avait guère, jusque-là, parmi les précédents ouvrages de ceux réunis là et de leur pairs choisis, que le troisième Toad qui ouvrait ainsi la brèche, si grande, si nette, que s’épande en toute-immanence cette matière cosmique – vibrante, vivante. Seulement, ici, il y a la voix – mots et souffle. Les chansons, disais-je qui leur sont familières – d’Auvergne, Centre-France… contrées aux frontières poreuses, mobiles, passées souvent dans tous les sens. Les langues. Celle que j’écris là ; celles moins officielles, dialectales, pas moins articulées, ni plus mal. Les histoires – venues d’un passé, oui, où l’on habitait autrement ; d’autres guerres se menaient ; des amours se nouaient, encontre à d’autres lois, d’autres mœurs, d’autres autorités... Cette fois encore ils n’essayent pas les maquiller "à la moderne". Ils les prennent et les disent – disais-je, disions-nous – là où ils sont, où nous en sommes. Et quelles voix, quels conteurs ! Jacques Puech et Clément Gauthier, ici, entonnent plein-corps, jettent, projettent – le récit, les syllabes, les mots… Le SON. Ils glissent ailleurs en mouvement sourd, couvé – intensité trompeusement étale, lumière basse. Ils se lancent les phrases, les croisent en de curieux canons – retrouvés peut-être, trouvés, inventés. La battue des autres s’affole, s’alentie, s’obstine – vielle et cabrette en rhombes, cordes percutées du ttun ttun, et le banjo d’Antoine Cognet, qui rend fou à tournoyer ainsi sans fin ses motifs brefs. Les voix flottent sur le temps, l’épousent, soudain le scindent, le syncopent, le rendent incomptable. Les glissandi tordent le ton admis – et un intervalle s’ouvre, se dévoile, paraît se libérer. Au cœur du disque survient cette plage extraordinaire, inouïe : la Complainte d’Henriette et de Damon. Le funambulisme à quoi s’adonnent les deux chanteurs, sur cette pièce, les jeux risqués d’un équilibre tenu souvent au bord, de justesse, afin que rien ne s’arrête – et pris dedans, on ajouterait volontiers, en le croyant "jamais, à l’infini" ; cet art de se propulser ou bien de s’immobiliser, presque – alors qu’autour d’eux, sous eux, le groupe tient ferme, emballé au point qu’on finirait par le croire fixe ; et la ferveur qui semblent les tenir tous… Sans exagérer, il n’y a guère que chez Nusrat Fateh Ali Khan avec son Qawwali Party, chez quelques autres soufis souvent des mêmes parages (les fabuleux frères Sabri…), qu’il m’a été donné d’entendre une telle chose. À ceci prêt que là, il est question d’amours toutes terrestres ; de survivre à la poudre et aux pierres à fusil, aux lames ; à ce détail, aussi, que je saisis là chaque mot… Ensuite, pour conclure, c’est comme un retour au calme – là-bas dans la prairie. Un calme limpide, profond, animé encore par l’onde. On n’en a pas fini avec La Nòvia. Je l’avoue pourtant : à l’écoute de ce disque-ci – sa densité une fois appréhendée ; car il faut admettre aussi, son heure presque-et-demie, au début, peut intimider – je me suis demandé comment ils pourraient aller plus loin… Je les ai revus, entre temps, tous – dans une église, toute une nuit durant. Jéricho a joué trois de ces pièces, au moins, et j'ai encore dansé. J’ai dodeliné devant Flux – tard, tandis qu’eux-mêmes luttaient pour garder les paupières ouvertes, la tête loin du sol ou de leurs genoux. J’ai entendu les Violoneuses, au bout de ces heures. Encore d’autres voix à leurs chœurs – angles et gestes à elles propres, chaleur proche et distincte, distinctive. J’ai vu que tous continuaient l’ouvrage. Réécoutant ce disque, je l’ai trouvé hors la mesure trop close des œuvres dites "définitives".

note       Publiée le mercredi 26 octobre 2016

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    Monsieur N Envoyez un message privé àMonsieur N

    Concert hier soir à "Laroque-de-Fa" dans l'Aude. Ils ont joué leur dernier "De Dreit Nien", intégralement, dans l'ordre, et sans verbiage à l'intérieur d'une heure de transe totale...! Très très beau moment.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    C'était juste pour dire que le mashup de la Novia par Puech et Gourdon est totalement dingue, on y retrouve cet esprit Ground Zero qui manque tellement dans ces navets de plunderphonics... (à une place où on ne les attendait pas du tout, et en même temps qui fait parfaitement sens) https://la-novia.bandcamp.com/album/rain-be-for-rain-bo

    Message édité le 05-09-2023 à 10:48 par saimone

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo  Dioneo est en ligne !
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    Bon allez... En fait plus ça va, plus ça finit en 6/6. (Mais ces voix, bordel...).

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    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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    Tu l'avais pas préco ? Quel loser

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    quelqu'un le vend?

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