‘Des p’tits trous, toujours des p’tits trous’ dans les discographies que je tente de combler au mieux en profitant de mes vacances. Dans le cas de Zadera, c’est plus simple, elle n’est pas si étendue que ça mais il n’est jamais évident d’en parler comme je l’exprimais dans ma précédente chronique. Globalement, le groupe a fait moins alambiqué cette fois-ci même si on retrouve ce paquet d’influences du punk au gothic rock en passant par le post punk, le tout assemblé de manière jamais réellement conventionnelle; laissons-lui cette justice, il ne copie pas stérilement. Pour simplifier, il sonne plus direct, dans les parages de Hans-A-Plast ou New Days Delay pour les connaisseurs. Pas une si mauvaise idée mais les musiciens ne se refusent pas pour autant quelques passages plus tranquilles (‘The narrow shell’, celle où Zadera refuse de se laisser piéger ?). L’album sonne quand même très allemand, il n’y a qu’eux qui soient ainsi capables d’évoluer entre pop, punk, kitsch, noirceur, d’une manière qui passe ou qui casse hors de leurs frontières. Même les sonorités se rapprochent davantage d’une formation keuponne ou indie: le son de batterie axé sur la caisse claire avec un son très pur, quelques riffs de guitare plus power pop que gothiques, le chant féminin mélodique. Attention, c’est pas la joie au paradis non plus, les moments pesants sont bien présents ainsi sur ‘Venom’ ou ‘Blackbox’ mais je dois bien avouer que cet aspect Nena punky est un peu spécial. Après tout, c’est leur style et ils s’y sont tenus en épurant les lignes pour les rendre plus directes en accentuant le côté pêchu (‘Lizzie’, efficace avec les répons masculins). Nul doute qu’il y a quarante ans, on se serait moins cassés la tête en parlant de punk rock, un point c’est tout !