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Nortt › Graven

k7 • 6 titres • 42:02 min

  • 1Graven (Intro)01:43
  • 2Gravfred09:52
  • 3Sørgesalmen09:48
  • 4Sidste vers11:33
  • 5De dødes kor07:14
  • 6Graven (Outro)01:52

informations

Enregistré par Nortt "pendant les heures les plus sombres d'octobre et novembre 1999 a.s.".

Sorti en cassette autoproduite. Réédition vinyle en 2002 et 2005, réédition cd en 2004 et 2007. Réédition cassette en 2007.

line up

Nortt (paroles, musique).

chronique

Ce qui est bien, avec les rééditions, c’est qu’on peut écouter de la musique rééditée. Dans la sphère du métal extrême (avec des accents), c’est même passer pour le Petit Poucet qui ramasse les vieilles merdes d’artistes ayant pointé ensuite le bout de leur nez dans des charts ésotériques, comme Nortt, Danois ombrageux qui, usant de l’adage « plus c’est lent, plus c’est triste, et plus je me grime en noir et blanc », a pu conquérir tel un barbare des temps modernes les espaces laissés dans le cerveau des petits mecs d’aujourd’hui, tous vidés par la torpeur, la dépression, les idées suicidaires, le plaisir de se dire que la vie ne vaut d’être vécue que si on se décide de lui chier à la gueule en permanence, le sourire figé. Cette posture décidément très adolescente, mais aussi très romantique, mais aussi très ce que vous voulez, vous la retrouverez donc faite musique sur cette démo (la troisième et dernière avant le grand bain), trrrrès bien produite, qui me semble franchement exister surtout pour combler les creux formés par votre refus d’accepter de larges pans désagréables des réalités s’ouvrant à vous. La dépression sera donc sublimée un instant, jouée par ces accords de guitare bien mineurs et lents et très étirés, accompagnés par le synthé qui pleure, ces growls variés pleins d'écho, ces sons un peu synthétiques et bien saturés, cette ambiance lugubre portant plus à la rêverie dans la cave du château que dans la cuisine de pépé à se bouffer du saucisson et se picoler de la liqueur de verveine. Non, ici, comme vous avez déjà pu le lire dans la prose de Pokemonslaughter concernant ses albums "officiels" hors démo, c’est épais, c’est lent, ce n’est pas bon esprit, ça sent les détritus, ça dézingue l’attention, ça désamorce toute vitalité, tout besoin de se défendre ou d’attaquer, voire même d’être dangereux. Écouter Nortt c’est bien se transformer en champignon de canapé, et en prendre conscience, se vautrer en toute malheureuse somnolence pour comprendre et assumer qu’on n’est rien d’autre qu’un parasite de plus. Si vous jouez le jeu bien sûr.

note       Publiée le mardi 4 octobre 2016

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