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Derek Bailey, Joëlle Léandre, George Lewis, Evan Parker › 28 Rue Dunois Juillet 1982

détail des votes

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Saïmone      samedi 24 septembre 2016 - 15:36

cd • 5 titres • 00:00 min

  • 11er set
  • 21er set
  • 31er set
  • 42nd set
  • 52nd set

informations

Recorded in 28 rue Dunois during July 1982 (sans déconner ?)

line up

Derek Bailey (guitare), Joëlle Léandre (contrebasse, chant), George Lewis (trombone), Evan Parker (saxo tenor et soprano)

chronique

  • musique improvisée

Derek Bailey avait cette idée géniale concernant les témoignages discographiques de ses improvisations : des disques à n’écouter qu’une fois. Car la nature même de l’improvisation n’autorise pas la reproduction : tout se passe dans l’instant, celui qu’on anticipe et qu’à peine pensé, qui s’évanouit. « Toute improvisation est vouée à être instantanément oubliée ». Oui, une ôde à la nature immatérielle, volatile, impalpable et temporelle de la musique, à l’époque de sa commercialisation et de sa fétichisation (et de sa reproduction, bien entendu). Une improvisation ignore le concept de « perfection » - tout comme un disque studio ignore le concept de « dialogue ». C’est la différence entre une conversation en face à face et par sms : ça n’a rien à voir. Le témoignage du fameux concert de Derek Bailey, Evan Parker, Georges Lewis et Joëlle Léandre paraît trente deux ans après sa performance, et c’est typiquement le genre de disque qu’on aimerait n’écouter qu’une fois. C’est possible, me direz-vous, c’est d’ailleurs ce que j’ai fais. M’auto-discipliner pour une concentration maximale durant l’écoute. Ne pas répéter un passage pour analyser, les moments de génies ou les erreurs – tout ça fait partie d’un tout. Derek Bailey y apparaît bavard, et Joelle Léandre, faisant ses premiers pas dans la musique improvisée (et quels pas !), est magistrale d’inventivité. Il se passe un sacré paquet de choses bizarres, quand même, où parfois on ne sait plus quel instrument joue quel son (Evan Parker est définitivement un génie). À aucun moment il ne règne une ambiance de « chaos », comme on peut parfois le ressentir dans les autres témoignages de Bailey : tout semble fluide, mesuré, pointilliste. S’il s’égare parfois dans la micro hystérie assez caractéristique de l’improvisation libre, on regrette surtout les écarts vocaux de Joëlle, qui pense être avec Gérard Grisey – une vilaine habitude qu’elle n’a jamais lâchée. Malgré tout, l’écoute est un vrai plaisir, qui, au regard de sa relative radicalité, n’en appelle pas à une seconde. Il faut le prendre comme tel : un témoignage d’une chose à laquelle on n’a pas assisté. Une inspiration plus qu’une identification, donc.

note       Publiée le samedi 24 septembre 2016

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saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Haha, non, c'est la chronique qui est basée sur la première écoute, comme ça devrait l'être ! Le disque je l'ai payé quand même, donc il repassera sûrement, mais ce sera pas la première fois que je n'écoute un disque qu'une seule fois - ou presque (surtout dans les trucs electroacoustique, il faut savoir rester sur une bonne impression je crois, surtout que, d'une, ils coûtent en général peau de balle, et deux, ils sont souvent gratuits cf insub, et trois, ne sont pas conçus pour être "gravés"). En fait la semaine dernière je me suis téléchargé illégalement le catalogue "live" du label Otoroku (de la fameuse salle Oto) qui fait jouer le gratin de la scène improvisée et qui sors les concerts au format digital - ils attendent leur unique écoute ; le point faible de ce système c'est que, probablement, si l'enregistrement déchire totalement, il repassera sans doute entre mes oreilles. C'est donc une contradiction. Merde.

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Nicko Envoyez un message privé àNicko
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Concept intéressant, mais qu'as-tu fait du disque après son écoute ? Le ranger pour ne jamais le remettre ?