Je la trouve savoureuse cette expression de ‘drama queen’ qui, en anglais, désigne une personne (homme ou femme) excessivement dramatique, à faire une histoire de tout et rien. Rien à voir avec la musique de ce combo grec, sincère et tout sauf affectée. Sa chanteuse, Cleopatra Kaidou, a ce qu’on appelle une voix, laquelle dégage une assurance passionnée mais sobre qui va littéralement porter les mélodies composées par les musiciens. Se profilant dans la veine de All about Eve (en beaucoup mieux), Ghost Dance ou Skeletal Family, les chansons dévoilent des influences cold wave (le grain froid des guitares), gothic rock mais également légèrement indie. Privilégiant le mid-tempo (malgré quelques titres plus rapides), le groupe tisse un groove fluide, un peu hivernal, permettant au chant de s’exprimer pleinement tout en distillant une forme de mélancolie sécurisante et nocturne à la fois (‘Echoes’, This room had lights’) sans s’y complaire jamais entièrement de par une énergie sous-jacente et omniprésente, même dans les instants les plus déprimés (magnifique rythmique par moments). Des compositions telles que ‘Humans’, ‘Nightmares’ ou encore ‘Strange times’, à l’image de la pochette, prouvent qu’au bout de l’obscurité la plus complète une lueur subsiste. Tout ici n’est que sincérité, beauté, questionnement existentiel, à des années lumière de tout caprice de diva.