Tout commence par une intro de guitare aux aspects contemplatifs, puis ça dérape d'un coup et nos oreilles perdent le contrôle. Les sens sont assaillis de toute part ! On continue le travail commencé sur le premier EP là où il avait été laissé, mais en poussant tout, absolument tout dans le rouge. Le cerveau ploie sous la complexité de cette musique. Des performances de batterie délirantes... des parties de cordes tout aussi impossibles, et par dessus ça des voix très fun, parfois enjouées, parfois qui nous engueulent, souvent les deux à la fois. Tout le Magic band sans son Captain, groupé et compacté en une quarantaine de minutes et trois individus... De temps en temps un peu de silence, entre les morceaux en fait, pour reprendre son souffle. Puis tout repart aussi sec dans une sauvagerie hallucinante. Mais sous cette incroyable densité à couper au couteau électrique, on trouve sans se forcer d'imparables mélodies. Ainsi, des morceaux comme la 2e ou la 4e parviennent à rendre ce capharnaüm appréciable dès la première écoute, du moins pour les habitués de ce genre de foutoire orchestré... Pari tenu ! Pour les autres, attendez-vous à un mal de tête bien calibré au bout de quelques secoooondes !!!... Quand ça s'accélère, on comprend encore moins ce qui se passe. Quand ça ralentit, on aimerait que ça reparte plus vite pour pouvoir passer à la suite... quand ça répète deux fois le même riff, on croit que le disque saute, et quand ça se finit brutalement, on se demande si tout ce barouf n'était pas juste une crise de délire passagère... et on remet l'aiguille sur le premier sillon pour être vraiment sur d'avoir entendu ce que l'on vient d’entendre.