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Ivar Bjørnson & Einar Selvik's Skuggsjá › Skuggsjá: A Piece for Mind & Mirror

cd • 10 titres • 60:07 min

  • 1Ull kjem02:17
  • 2Skuggsjá06:37
  • 3Makta og vanæra, for all tid10:28
  • 4Tore Hund03:46
  • 5Rop fra røynda - mælt fra minne05:43
  • 6Skuggeslåtten06:45
  • 7Kvervandi06:26
  • 8Vitkispá05:21
  • 9Bøn om ending, bøn om byrjing10:32
  • 10Ull gjekk02:12

extraits vidéo

informations

Enregistré au Fimbulljod Studio et au Peersonal Sound Studio. Mixé au Sikskittet Studio par Iver Sandoy, Ivar Bjørnson et Einar Selvik. Masterisé au Fascination Street Studio par Tony Lindgren.

Illustration par Costin Chioreanu. Sorti en cd, vinyle, version téléchargeable (bandcamp).

line up

Ivar Bjørnson (guitare, voix, basse, claviers, boucles), Einar Selvik (voix, taglharpa, kravik-lyre, bukkehorn, neverlur, flûte, percussion, électronique)

Musiciens additionnels : Cato Bekkevold (batterie), Grutle Kjellson (voix), Lindy-Fay Hella (voix), Eilif Gundersen (neverlur), Olav Luksengård Mjelva (hardingfele).

chronique

  • allonzenfants folk metal

Vous aimez le vent qui souffle. Les paysages qui moutonnent sous le regard bovin des astres fatigués d’attendre que quelque chose se passe. Vous vous baladez chez un disquaire - pardon, vous avez branché l’internet, et vous tombez sur ceci, et vous vous dites : « pourquoi pas. Il me faut un peu d’oxygène. De verdure, d’espace. De retours aux goûts des choses simples. ». En tout cas, moi j’ai pris le temps de commander ce disque tout récent pour, allez, donner la chance à des chansons qui valent le coup, pour s’immerger, du coup, dans un tourbillon de sensations pures. Pourquoi ? Parce que j’aime bien la folk, j’aime les natures, Bergen c'est beau, j’aime les guitares en bois ; j’aime aussi le black metal, parce que j’aime la nature, Bergen c'est vraiment pas mal, et j’aime les guitares laquées noires. Mais alors le folk mâtiné de black metal, parfois, je n’aime pas trop. Pourquoi ? Parce que c’est trop sérieux, souvent. Ce que j’aime bien dans le black metal, c’est au contraire cet aspect bien trop étrange pour être programmé sur Arte à 20H30. Eh bien ici, sur ce projet, j’ai bien peur qu’il faille bel et bien se dire que ce monde est sérieux, que la Norvège, c’est sérieux, et, sérieusement, le nationalisme norvégien, c’est très très sérieux comme nationalisme, mais aussi très musical, cf. le black metal norvégien, ou la folk norvégienne. Si pour vous ce présupposé est trop dur à avaler, je vous souhaite alors une bonne nuit. Pour les autres : oui, alors j’ai dans les mains deux mecs, pardon, la production de deux mecs, il y a leurs noms sur le disque pour ceux qui ne suivent pas. Ces barbus kiffent les nattes et les runes et les vieux instruments de musique et les vieilles histoires (pour rappel, les vikings, c'est finito officiellement au XIe siècle, pour raisons diverses. Et variées). Niveau CV, l’un a monté un groupe de néo-folk ayant passablement cartonné (Wardruna), est une sorte de néo-barde si je peux dire, présent à la fois dans le black metal et la folk locale depuis quelques années, et l’autre a monté il y a déjà pas mal de temps un groupe de black metal dit « viking » ayant considérablement cartonné (Enslaved). Vous prenez donc ces deux gusses, vous les mélangez dans un bol, et ça vous donne un escargot tout chaud, à savoir une jolie BO pour un reportage des plateaux norvégiens vus à dos d’oies sauvages. Alors qu’un renard vient couiner sous ma fenêtre, je peux vous affirmer que la campagne, la nuit, recèle beaucoup moins de lyrisme que ces trompettes, cris, envolées de mots norvégiens, chœurs habités, trémolos, et spoken words tristes. Les morceaux sont en tout cas trèèès répétitifs, le kouglof trop sec top moumoute number one étant "Makta og vanæra, for all tid", où les voix de crapaud asthmatique dits « black metal » vont s’allier à de grandes incantations habitées par une voix très grave (la Norvège, c’est viril), avec un plan très « duo » de dix secondes qui va se répéter, euh... bien trop de fois. Voici le grand péril à l’écoute de ce disque, très démoralisant, parce que, sinon, les morceaux sont très planants, très vaporeux, bien comme j'aime lorsque j'ai envie d'oublier quoi que ce soit, et faire des siestes oniriques... sinon, ce disque a été écrit à l’occasion des 200 ans de la constitution norvégienne. Et comme toujours dans ce genre de grand messe, cf. 1989 en France pour ceux qui s’en souviennent, le pouvoir en place et les relais médiatiques ou culturels à ce moment-là vont faire en sorte de mettre en relief ce qui plait par rapport à tel ou tel aspect de l’histoire officielle. Ici, c’est l’artisanat, car dans le black metal, on aime les instruments. C'est aussi la poésie, la musique, et c'est surtout "oh, ici c'est chez nous, et chez nous ! C'est la Norvège ! Oh !". Impossible donc pour moi d’enlever cet aspect très figuratif, très officiel, très sérieux de cette musique nous montrant donc une Norvège qui crie, qui psalmodie, qui aime les nappes de musique enveloppantes, avec des mélodies très choupinettes, un spleen palpable, une sorte de saudade du nord, qu'on retrouve finalement assez souvent chez ces groupes très nostalgiques d'un certain passé mis en forme aujourd'hui à coups de tambour et d'odinisme. À déguster donc avant un bon vieux Guy Béart et ses vieilles chansons si vous voulez ensuite chanter la France. Ma foi.

Bon
      
Publiée le dimanche 11 septembre 2016

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    commentaires

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    nicola Envoyez un message privé ànicola

    Oui, je pensais à ça puisqu’on en cause mais aussi à d’autres èssèmeries. Je modifie mon message.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    @nicola : tu dis ça pour le Avale ? (Si c'est le cas la blague est pas mauvaise mais... cette suite de coms va devenir complètement incompréhensible dès que cette page-ci sera invisible. C'est con).

    Message édité le 15-10-2022 à 14:58 par dioneo

    nicola Envoyez un message privé ànicola

    L’ondinisme, c’est à côté.

    Message édité le 15-10-2022 à 18:27 par nicola

    Sartoris Envoyez un message privé àSartoris

    Je suis en train d'écouter le dernier Wardruna, Kvitravn - Fisrt flight of the white raven - et la fin de la chronique résume très bien l'affaire :

    ... cette musique nous montrant donc une Norvège qui crie, qui psalmodie, qui aime les nappes de musique enveloppantes, avec des mélodies très choupinettes, un spleen palpable, une sorte de saudade du nord, qu'on retrouve finalement assez souvent chez ces groupes très nostalgiques d'un certain passé mis en forme aujourd'hui à coups de tambour et d'odinisme.>

    Alex999 Envoyez un message privé àAlex999

    Suivant de près Wardruna et Enslaved depuis ses débuts - ça ne me rajeunit pas - je l'ai pré-commandé après avoir écouté le morceau Vitkispa et j'ai été tout de suite séduit. Je lui mets 5/6, il les mérite largement. Le côté "officiel" ne me gêne pas. Quand le ministère de la culture invitera Belenos à célébrer notre passé celte, on pourra faire une comparaison.