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Y.A.S › Arabology

  • 2009 • AZ 531 767 7 • 1 CD

détail des votes

Membre Note Date

cd • 12 titres • 39:43 min

  • 1Aräbology1:14
  • 2Get It Right4:02
  • 3Yaspop3:03
  • 4Oloulou2:54
  • 5Da2:44
  • 6Azza3:03
  • 7Coït Me3:45
  • 8Ma Rida3:43
  • 9Gamil4:06
  • 10Fax3:48
  • 11Mahi2:52
  • 12A-Man4:29

informations

Enregistré par Mirwais Ahmadzaï à V-Studio + Stéphane "Alf" Briat à Bleep Studio. Produit par Mirwais Ahmadzaï (sauf "Da" produit par Mirwais & The Slips).

Photos : Stéphane Sednaoui

line up

Mirwais Ahmadzaï (guitares, claviers, programmation), Yasmine Hamdan (chant), François Poggio (guitares 4, 6, 9, 11), The Slips (claviers et programmations 5)

chronique

  • electro pop arabe

(recommandation pour une lecture agréable : munissez vous d’une bouteille de n’importe quel alcool fort qui vous sied et mettez l’album à tourner, à fond. A chaque fois qu’apparait le mot « Arabe » : paf, un shot.) L’expérimentation n’est pas toujours là où on la pré-conçoit. Je n’aurais pas la mufflerie d’expliquer qu’il est mille fois plus difficile de composer et écrire une très bonne chanson pop que de tartiner du harsch noise au kilomètre, d’ailleurs il ne s’agit pas du problème soulevé ici. En terme d’expérience, ce que Yasmine Hamdan et Mirwais se proposent, c’est de voir si, à la fin des années deux mille, il est possible de faire passer sur les radios et dans les clubs de l’électro-pop en Arabe. Attention, pas de l’arabic pop au sens où on pourrait l’entendre, avec ce kitsch inhérent aux productions moyen-orientales commerciales. Simplement, de l’électro pop en langue Arabe. Pas de la musique du monde, surtout pas. Ni de l’électro branchouille ou arty. De la bonne grosse électro-pop comme en font Madonna ou Kylie Minogue, à ce détail près que le chant serait en Arabe. L’Arabe, ça n’est pas une langue neutre dans ce qu’elle véhicule de clichés et de préconceptions, surtout à l’heure du terrorisme international islamique. La langue Arabe est méconnue et mal-aimée. Yasmine, la libanaise, aime l’Arabe. Les langues Arabes, d’ailleurs. Elle n’en démord pas, c’est ainsi qu’elle doit s’exprimer. Mirwais, Taxi Girl loin derrière lui, sait produire ce genre de musique. Il l’a déjà fait pour Madonna justement, et pas ses plus mauvais morceaux. Ironie du sort, alors qu’elle était encore à Beyrouth, Yasmine avait refusé un contrat de gros label qui voulait faire d’elle une sorte de Madonna libanaise, elle aurait alors du chanter en anglais, une exigence du marché (ah, les exigences bidons du marché…). Et voilà qu’elle prend son refus à revers en jouant enfin la diva électro-pop fantasmée, mais en Arabe. Le retournement est beau. Et même si ce n’est pas foncièrement son univers personnel, pour cela se tourner vers le meilleur de SoapKills et surtout son premier album solo, une petite merveille, Yasmine fait partie de ces chanteuses à qui on pourrait donner l’annuaire à lire et fermer les yeux en étant assuré d’être transporté. Alors de l’électro-pop bien sexy, bien club, ça glisse tout seul sur le dancefloor. Autre précision importante, même si, de par ses origines, Mirwais pourrait apporter une touche moyen-orientale à ses productions, il n’en fait rien, où alors de façon subliminale. Un son pop et club qui n’essaie pas de rallier un public indé-de-bon-goût. Bon, bien sûr c’est chiadé, c’est le très haut du panier du genre. Intro en collage de sons, de voix, puis montée de beats ! Y a pas, l’Arabe sur le dancefloor, ça marche. Aucune raison de lâcher deux trois mots d’anglais sur le premier titre, d’ailleurs le plus molasse du lot. Autant dire que ça gagne en puissance ensuite au fil de petites bombes (pas d’amalgame bande de cons) où la voix de Yasmine suscite autant transpiration qu’ondulations, même quand elle passe au filtre d’un vocoder electro-house. Parfois ça part gentiment, ça gratouille de la guitare acoustique avant de lancer de la boucle de claviers discoïdes et arpèges à facettes. Sans jamais se déparer d’élégance, même quand fleurtant parfois avec les productions les plus putasses de Goldfrapp (compliment assumé). Y a de quoi chauffer une libido défaillante comme le ferait Kylie à son plus racoleur, les gimmicks vocaux de « Da », co-produite avec les anglais de The Slips, assurent une hausse de fièvre instantanée. Comme une provocation de plus, Yasmine ressort aussi le « Coït Me » de l’époque SoapKills, ici réécrit tout en Arabe, s’assurant ainsi une nouvelle fois la censure probable dans les pays les moins enclins à laisser des incitations à la débauche passer sur les ondes. Pourtant, voilà un album qui mettrait bien le feu à Beyrouth autant qu’au Caire. Ou à Paris. Le beat est bon, ah le petit hommage à celui de « Blue Monday » sur l’électro-disco « Ma Rida », la chanteuse est bonne, sexy as coït et aussi à l’aise en diva du dancefloor qu’en sirène trip-hop ou subtile chanteuse d’anciennes mélopées. Y a des idées qui ne visent pas qu’à l’efficacité, l’habillage en sautillantes ritournelles de claviers de « Gamil », le rétrofuturisme un peu baroque de « Fax » évoquant les sonorités de Kraftwerk, d’ailleurs repris littéralement sur « A-Man », Yasmine chaloupant sa sombre silhouette féline sur une boucle immédiatement reconnaissable. Non mais sérieusement, l’Arabe, c’est beau, c’est dansant, c’est sexy. L’électro-pop en langue Arabe, ça tourne, ça marche. Ouais ! Vive l’Arabe ! (si vous ne dansez toujours pas, c’est que vous êtes déjà mort)

note       Publiée le mardi 13 septembre 2016

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