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Orchestral Manoeuvres In The Dark › Dazzle Ships
cd • 12 titres
- 1Radio Prague 1:18
- 2Genetic Engineering 3:42
- 3ABC Auto-Industry 2:06
- 4Telegraph 2:57
- 5This Is Helena 1:58
- 6International 4:26
- 7Dazzle Ships (Parts II III & VII) 2:21
- 8The Romance Of The Telescope 3:26
- 9Silent Running 3:33
- 10Radio Waves 3:44
- 11Time Zones 1:49
- 12Of All The Things We've Made 3:23
informations
line up
G. A. McCluskey, M. A. Holmes, M. H. Cooper, P. D. Humphreys
chronique
Phaéton a son chariot, Icare son soleil, OMD son Dazzle Ships... vous l'aurez compris, ils se sont bien cramés sur cet album. Leur ambition, ou peut-on parler d'hubris, était de leur propre aveu de devenir à la fois ABBA et Stockhausen, d'impressionner le chaland après la réception jugée insatisfaisante du classieux Architectures & Morality, et de s'embarquer encore plus loin dans l'angoisse politique en s'attaquant à la guerre froide de plein front (de l'Est). Car la partie “Stockhausen” du bastringue, c'est surtout de l'autre côté du rideau qu'ils sont allés la puiser, parfois dans des recoins franchement glauques et qui feront couler beaucoup d'encre, comme pour cet 'International' et son reportage sur une jeune fille aux mains tranchées par les milices du Nicaragua. Perdus dans cet univers de Kraftwerk de Merseyside (avec la dégaine et les déhanchements du dadais Andy McCluskey, la comparaison vaut son pesant de cliquetis), six petits titres se présentent comme de véritables chansons : 'Genetic Engineering' aussi imparable que stressant, mais aussi et surtout 'Telegraph', plus 1980 et naïf dans l'esprit ; deux lancinantes ballades, 'The Romance of the Telescope' et 'Silent Running' les placent là en espèce de New Order-wannabe, et enfin le surf asthmatique de 'Radio Waves' et le final so british 'Of All The Things We've Made' dont la rythmique se résume à un coup de caisse claire nous rappellent qu'il s'agit là encore d'un groupe de synth-pop dans tout ce qu'il a de plus anglais et gominé. C'est bon à savoir, parce que les expérimentations sonores qui envahissent le reste l'album ont eu raison de leurs fans à l'époque : presque partout peut-on entendre bip-bips, click-clicks, tac-tac-tacs ; les télégraphes, les dictées magiques, les imprimantes, les transmissions radio remplissent l'album comme les fonds sonores de THX 1138. Et au milieu de ce brouhaha paranoïaque s'en vient le titre éponyme qui à lui seul résume le torpillage de leur carrière, littéralement : en deux minutes d'une bizarrerie extrême, le groupe tente de retranscrire le torpillage d'un bateau de guerre par un sous-marin. Mais loin d'un field recording, les sons qu'ils manipulent ont une vague ressemblance avec des voix humaines et l'effet acousmatique est si dérangeant que beaucoup avouent être physiologiquement incapables d'écouter ce titre. Malgré sa réhabilitation tardive de par sa réédition en 2008, Dazzle Ships par ses expérimentations si magnifiquement maladroites et complètement hors de propos (on ne parle pas d'un compositeur du GRM mais bien d'un groupe qui explosait régulièrement les charts anglais) restera un trou d'air dans leur discographie dont ils ne se remettront jamais vraiment.
note Publiée le dimanche 9 février 2020
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- taliesin › Envoyez un message privé àtaliesin
Je me suis justement repassé cet album ce matin et de fait, l'écoute du titre "Dazzle Ships" - surtout à fort volume sur une bonne installation - est assez "inconfortable"...
- Note donnée au disque :
- dariev stands › Envoyez un message privé àdariev stands
Super, j'ai lu la chro, je l'ai réécouté et retiré de ma liste de vente (pour l'instant), merci Wotzy ! De toutes façons lire guts nuit au compte en banque, quelque soit la façon dont on examine la question... Y'a un truc, y'a un truc... Marrant, je voulais y voir un côté YMO raté aux premières écoutes (la fascination du bloc Soviétique, les cliquetis, le gros boucan steampunk sur les passages les plus chargés), et là ce qui m'a frappé c'est à quel point ça fait penser aux Sparks période N°1 In Heaven/Terminal Jive, en mieux (j'aime pas trop ces deux disques)... si tu connais pas déjà, Wotz.
- Aladdin_Sane › Envoyez un message privé àAladdin_Sane
Excellent album dont le très bon single "Telegraph" est l'arbre qui cache la forêt.
- Note donnée au disque :
- Shelleyan › Envoyez un message privé àShelleyan
Je n'avais jamais entendu parler de celui-ci. Hop ! Commandé.