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Iggy Pop › Soldier
- 1980 • Buddha Records /Arista Buddha Records – 74465 99660 2/Arista ̴ • 1 CD
cd • 11 titres
- 1Loco mosquito
- 2Ambition
- 3Knocin'them down (in the city)
- 4Play it safe
- 5Get up and get out
- 6Mr Dynamite
- 7Dog food
- 8I need more
- 9Take care of me
- 10I'm a conservative
- 11I snub you
extraits vidéo
informations
Rockfield Studios, Pays de Galles, août 1979
Selon les différentes éditions, l'ordre des morceaux est différent. Certaines rééditions cds proposent deux titres bonus, 'Low life' et 'Drop a hook'
line up
Iggy Pop (chant)
Musiciens additionnels : David Bowie, Glen Matlock (basse, guitare, choeurs), Simple Minds (choeurs), Steve New (guitare), Ivan Kral (guitare, clavier), Klaus Kruger (batterie), Barry Andrews (clavier)
chronique
Aaaah, ces années 80, y vivre son adolescence c’était quelque chose, une époque difficile et super excitante, un peu comme chaque période j’imagine. Certes, musicalement, elles n’ont pas toujours réussi aux artistes confirmés qui alignaient leur dix ans ou plus au compteur (David Bowie, Neil Young, Yes, Genesis…). Et Iggy Pop dans tout ça ? Pas si mal, c’est sympa de demander. C’est con en fait parce que le citoyen lambda retiendra surtout ‘Blah, blah blah’ l’un des rares succès commerciaux de l’Iguane mais clairement pas un bon disque. D’ailleurs, après les deux missiles sous la houlette de Bowie, il démarre la décennie de manière explosive avec ce ‘Soldier’ plutôt boudé par la critique à sa sortie. Un malentendu. Evidemment quand parmi les musiciens recrutés se trouve l’ex-bassiste des Sex Pistols Glen Matlock ou Ivan Kral du Patti Smith Group, certains attendaient peut-être un album punk ? En sachant que Bowie traînait également dans les studio, espéraient-ils le troisième volume de la trilogie cold wave ? C’est sûr que c’est pas la bouille de zombie junkie de l’intéressé qui allait remonter sa cote dans les sondages. ‘Soldier’ n’est ni l’un ni l’autre, plutôt, quelque chose au croisement, un opus pas spécialement novateur mais un parfait tremplin pour laisser l’Iguane faire ce qu’il sait faire et s’éclater un maximum. Ca démarre avec un Iggy en pleine forme: ‘My mama told me if I was a goodie, she’d buy me a rubber dolly’, crie-t-il avant de s’engouffrer dans un bon rock garage aux rythmiques légèrement rocksteady (l’orgue y contribue aussi). ‘Le loco mosquito’, c’est lui, James Osterberg, mais très vite le disque se profile comme nettement plus complexe et profond. le très bon ‘Ambition’ se révèle plus post punk, plus mélancolique dans son feeling, le chanteur se dévoilant un brin fragile et authentique. D’ailleurs, il assure magistralement derrière son micro, alternant gravité sérieuse, hédonisme arrogant, doute, combativité. ‘I need more’, James Osterberg est tout sauf au bout du rouleau et ses musiciens sont bien décidés à l’épauler correctement. Exorcisme sous couvert ? Iggy règle ses comptes (ou une partie) avec la décennie écoulée, la misogynie du rock’n’roll (‘Get up and get out’), la mollesse ambiante (‘Knock them down’), les gens qui le font chier (‘I snub you’ et son petit clin d’oeil au ‘Leader of the pack’ des Shangri-Las) et s’invente l’espoir d’un futur (‘Mr Dynamite’, Loco mosquito’, ‘I Need more’). Ceci explique sans doute le mélange d’influences entre post punk, garage et new wave ainsi que cette alternance entre titres électriques (‘Dog food’, détonant presque avec son retour aux racines Stoogiennes, Knocking them down’, ‘I need more’) et d’autres plus retenus et sombres (‘Mr Dynamite’, Ambition’). Certains se sont étonnés du manque de guitares au mix final (Glen Matlock a raconté que Bowie aurait cogné le guitariste Steve New qui avait flirté avec sa copine de l’époque) mais personnellement, si tel est le cas, je n’y vois aucun problème. La production participe justement à cet aspect post-punk dont je raffole (la basse est particulièrement mise en valeur et les orgues sont de fort bon aloi). Disque sous-estimé qui nous montre l’Iguane en très grande forme, bien parti pour affronter la nouvelle décennie à poings nus. Que des tueries là-dessus et clairement l’un de mes Iggy favoris !
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- Nicko › Envoyez un message privé àNicko
Alors je précise mes propos. J'y trouve un côté Jane's Addiction dans le chant d'Iggy et dans le côté froid de la production. Mais au-delà de ça, après 2-3 écoutes, je trouve pour l'instant que le niveau a bien baissé par rapport aux 3 précédents disques. A voir sur la longueur...
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- torquemada › Envoyez un message privé àtorquemada
Un disque peu aimé d'Iggy, réhabilité par Guts et à qui plusieurs trouvent un cousinage avec Jane's Addiction ? je fonce... ! et je tombe sur la fanfare de fête foraine de "Loco Mosquito", ça refroidit violemment. Je cherche désespérément la trace de Jane sans jamais la trouver dans ce machin sans queue ni tête où Iggy n'essaie même pas de chanter. Pour ne pas mourir idiot, je scrolle les autres commentaires et tombe sur ces mots pleins de bon sens et de bon goût d'un certain Torquemada, publiés il y a 8 ans : "Étonné par la réhabilitation d'un disque d'Iggy qui ne jouit pas vraiment d'une réputation reluisante, j'ai tenté ma chance et... BEURK : un disque sans ligne directrice, sans inspiration, mal produit. 'Mr Dynamite' surnage au milieu mais le reste est vraiment très laid, avec une palme à 'Loco Mosquito', qui envoie le disque dans le ravin dès le démarrage. Comme quoi les goûts et les couleurs...". Comme quoi à défaut de mémoire, j'ai un peu de constance !
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- Nicko › Envoyez un message privé àNicko
Je découvre cet album d'Iggy Pop ces dernières semaines et avant de lire les derniers commentaires, j'allais justement mettre qu'il y avait selon moi un bon côté Jane's Addiction ! Comme quoi, je ne suis pas seul à trouver cette similitude.
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Je découvre celui-là (le vinyle s'ennuyait dans la collec' de la Compagnonne, je me suis dit "tiens, jamais écouté, lui"). Je vois très bien le côté proto Jane's Addiction qu'evoquait Gulo - en plus crayeux, frisquet, sans le côté smooth-restes psyché californien. J'entends bien le côté post-punk qu'évoque Shelleyan, aussi, et puis comme "parallèle" au punk, ou continuant autrement ce qu'on pourrait appeler "proto punk" - c'est à dire, outre Bowie (obviously), que j'y entends du Stranglers (facile, avec l'orgue), des premiers XTC, du Damned un poil, même du Specials versant AKA/In the Studio voire du Madness, et puis des bizarreries genre Blurt...
J'aime bien, là, ce côté pêle-mêle, et aussi l'aspect Rocky Horror tourné New Wave (au sens large, vague, de tous les trucs évoqués plus haut, entre autres), alors que c'est pas gagné, en général, chez moi, quand ça part "comédie musicale".
Iggy y sonne aussi globalement à l'ouest, en roue libre, mais vocalement, et musicalement plutôt très juste, dans cette optique "on fait tout comme ça vient". Bah j'aime bien, ouais.
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Complètement super cool, celui-ci. Un petit air de proto-Jane's Addiction.