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Theoreme › Sur la Falaise

cassette • 8 titres • 30:42 min

  • Face A
  • 1Leverkühn Pretentions2:30
  • 2Obrecht et le Liebe4:00
  • 3Je Sens Bien2:42
  • 4Rave Party6:00
  • B Face
  • 5Walpole sur la Falaise4:35
  • 6Vampire3:14
  • 7Vaudou L’Orange4:16
  • 8Recorder in the Hand in Glove3:25

informations

Enregistrée à la maison-manoir à Varenne-sous-Dun en 2013.

Cassette tirée à 80 exemplaires.

line up

Maïssa (instrument à valve électronique)

chronique

Tiens ! De la musique autonome. C’est assez rare, au vrai. Soyons clair… Je ne prétends pas que les huit plages de cette cassette seraient sans racines aucunes – musicales et autres –, sorties de nulle-part toutes-entières et sans traces. Je dis qu’en l'espèce on s’en fout quelque peu. Que c’est secondaire, cette fois. Qu’on se posera la question plus tard si ça nous chante. Pas au moment des les découvrir. Pas durant l’écoute… Je ne vous parle pas non-plus d’éditions – tirages, canaux de productions. Ce n’est pas, là – le trip artisanat DIY, objet de milieu, tout le folklore – ce qui m’épate. Puis justement : ce n’est pas une question d’épate ; de cirque, de nouvelle sensation du moment fut-elle approuvé indé, alterno mondial ou de ton spot à végans local et préféré. Theoreme se campe tout de suite comme un en-soi, présence détachée. Pas une adresse complice à l’auditeur ; pas une "communication". Une forme foutrement expressive, oui – mais de quoi ? Allez savoir. Elle-même – Maïssa, ici seule en ses œuvres – saurait-elle le dire autrement, expliquer, débrouiller ? Joue-t-elle, sous ce nom-ci, à Pasolini – s’attaquant, lui, à Sade ? Nous promet-elle comme chien de sa chienne Cent Vingt autres Journées, programme machiné de son propre chef ? Encore une fois – et blague dans le coin – pour ce coup-ci, on s’en tape, des programmes, lignées, autres accointances. Ou peu s’en faut, autant que possible… Il y a sans doute un élément de délire, oui, dans ces chansons – parole en roue libre au moyeu vrillé. Une forme de froideur – d’hostilité ? – dans cette voix cassante. Quelque chose de moqueur, de claquant ; dans le verbe, dans l’attaque, dans les bouts que malgré tout on identifie : repris, tranchés, assemblés, malaxés, hachés. Reste sur la scène, reste sur la scène, reste sur la scène/Comme une machine à se-xeu… Comme une machine à se-xeu. (Tu la sens comment, là, Brother James ?). Bien-sûr, il y a dans ces chansons des morceaux de films vus, de sons entendus, phrasés, littératures – que sais-je ! Des boîtes à rythmes curieusement funky. Des enveloppements dub qui répercutent du bruit glacial. De la guitare qui crie no wave pour dire encore une fois – table-rase ou pas – qu'elle se tient toute seule ; et qui bizarrement énonce comme ça des mélodies – tordues mais précisément taillées, incisions finies au petit poil. C’est monté en dur, on n’entre pas comme ça. On se cogne au truc si on arrive tête baissée, pas attentif. Comme chez SIDA, tiens – où la même Maïssa braille dans d’autres cahots sans pareille eux aussi sans pareil – c’est aussi cet aspect presque verrouillé, pas amical, hérissé, qui pourtant attire et retient, d'abord, tout de suite. Une espèce d'algarades, de soliloque aux termes disruptifs – discontinus mais articulés. Et la parole, la diction, pas noyées ici dans les cris et crissement, les fracas de tôles – comme elle peut l'être lorsque les autres s’en mêlent. Le point commun, aussi, c’est cette manie qu'ils ont, elle, eux, de vous fixer sans sourire – le reflet dans l’œil qui l’air de vouloir vous suriner ; ou peut-être de vous inviter à pousser tout autant, à jouer pareil ; vous n'êtes plus sûr ; l'art, de marteler les nerfs, de tourner comme si vous n’étiez pas là ; comme si le mieux c’était que vous décarriez – mais en vous gluant à la coulée, en même temps, dans les tours, la mécanique. Rave Party… On le sait. Elle le sait… Ça ne va plus quitter nos crânes, encore, de la soirée – peut-être bien des jours durant, ça va nous agacer le cortex et les tissu en dessous (… « complètement a-mou-reûûû-seee »… Aaah ! voilà : c’est foutu !). Ça marche comme ça. C’est ainsi singulier. Brut-de-soi-même, quelque chose comme ça – j'espère qu'on voit ce que par là j'entends. Guettons – un jour ou l'autre…– un de ses coups qui sera pire. L'empreinte qui s'en gravera sur un objet moins que ça planqué.

note       Publiée le vendredi 12 août 2016

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    a mon avis vu le nombre de K7 qu'il sort c'est pas le temps qui lui manque de mettre ca sur un camp, lecteur,... mais l'envie. Mais oui 80ex. a l'autre bout du monde commandable pour 16c$ port compris, choix surprenant.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Malheureusement pas... Cette cassette m'est arrivée dans les mains par rebonds et je n'ai effectivement pas trouvé d'extraits "certifiés mêmes versions". Tu peux écouter - avec exactement les mêmes durées que celles créditées pour celles d'ici (d'après discogs) - Je Sens Bien, Vampire et Vaudou l'Orange sur Distorbution Génrérale, sur son bandcamp... Mais avec la différence de son selon les supports, je ne saurais t'assurer à 100% que ce sont les mêmes "prises"... (Et comme dit en fin de chro, j'espère qu'on pourra vous causer dans pas trop de temps d'un truc d'elle un peu moins confidentiel/inaccessible. Jacta est etc., quoi. Peut-être qu'il y a moyen aussi d'en savoir plus quant au où-ça-s'écouterait via Isolated Now Waves - par exemple en passant par sa page facebook (il semble que le label soit en fait un seul mec, Nick Hugues - incidemment chanteur/guitariste de Shearing Pinx dont je causais tout à l'heure dans le topic des écoutes).

    Note donnée au disque :       
    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    je suis tombé sur d'autres sorties a droite a gauche, pas evident de savoir a priori que c'est bien ce Theoreme-ci; si ce n'est la voix de Maissa bien reconnaissable. Mais pas cette K7 canadienne. Un lieu d'ecoute, une mediatheque, une compil souterraine, un freenowavearchive.org pour celui-ci?