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L'armée des 12 › Cadavre exquis

cd • 17 titres • 70:02 min

  • 1Liquide de génèse2:37
  • 2Les 124:30
  • 3Messagerie vocale3:59
  • 4Gin & jus5:28
  • 5Bouche à oreille4:14
  • 6Studio Session (skit)1:26
  • 7Encre sanguine4:47
  • 8Delirium 844:19
  • 9Ils m'observent5:03
  • 10Un séducteur de trop dans la crackzone3:25
  • 11Rez-de-chaussée (Skit)0:25
  • 12L'ascenseur4:38
  • 13Hélium liquide4:24
  • 14Cavale sans issue4:44
  • 15Strictement inutile4:18
  • 16Néons et pierres précieuses3:47
  • 17Delirium 84 Megamix7:58

informations

line up

Teki Latex (MC), Tido Berman (MC, production), Cuizinier (MC), Hi-Tekk (MC), Nikkfurie (MC, production), Saphir le Joaillier (MC)

Musiciens additionnels : James Delleck (MC 3), DJ Duke (prod 1), DJ Fab (prod 3), Killa Kella (prod, MC 5), Mouloud (voix 6), Para One (prod 13), Octobre Rouge (MC 15), Buck 65 (MC 16)

chronique

  • abstract électroïde

Dans un supergroupe, en général, le tout n’est pas égal à la somme des parties. Et encore moins supérieur. Ce serait trop simple. L’armée des 12 était un collectif avant d’être un supergroupe. Un regroupement collectif super. TTC, La Caution et un dénommé Saphir, déjà sur la même rampe de lancement via le label Kerozen et ses mixtapes. Une affinité pour les productions électroniques tortillées et une écriture semi-automatique. Du coup, bien plus que l’album de L’atelier, l’autre fameux collectif du hip-hop félé de l’époque, ce « Cadavre exquis » a une cohérence interne, une logique dans le n’importe quoi. Moins qu’une collision de MC singuliers aux univers parallèles, une créature hexocéphale dont la logorrhée se déverse de multiples bouches comme d’autant de bulles de personnages de bande-dessinée. C’est vrai qu’aucun n’a l’air réel, même les sorties narquoises de Nikkfurie sur son appartenance sociale, pas toujours très fines, ont un côté pulp, comics, bariolé et pour tout dire, un chouya adolescent. Faut pas compter sur Cuizinier et son flow étranglé de kéké exaspérant pour relever le niveau du débat : le mec veut du cul et de la chatte. Pas illégitime, mais un peu bas du front. Comme dans tout collectif, y a toujours un ou deux MC qui portent le truc, ici Teki Latex et Hi-Tekk, aux flows aussi malléables qu’imprévisibles. Reste Tido Berman et sa coolitude de seigneur de la jungle urbaine, arrogance nonchalante, et Saphir en Cautionneur-light. Ca fait du monde à se passer le mic. Trop de mots, pas facile à digérer. De quoi s’épuiser. Il aurait fallu trancher dans le mou parce que les gros morceaux sont bien là. Le rap de club passé dans la dimension X électroïde de « Gin & jus », on apprécie le clin d’oeil franchouillard; l’absurde succession de messages vocaux en absence où se glisse l’inévitable James Delleck, à son aise dans cet univers de beats pulvérisés et d’énoncés sans dessus-dessous; un track entièrement bruité à la bouche, un électro-funk bien booty dans un ascenseur, y a un peu plus, je laisse ? Impression vague d’être enfermé avec une bande de nerds, mi-fantasmeurs mi-branleurs mi bidouilleurs brillants de mots et de sons de récup sur disquettes. Oui, ça fait trois moitiés, mais rien n’a vraiment de sens là-dedans. Les histoires sans queue ni tête parfois ne vont tellement nul part qu’on s’en lasse à force. Ils en tiennent une bonne couche, en empilent trop dans leurs mille-feuilles électroniques. Mais y a cette atmosphère comme projetée hors de l’écran d’un jeu vidéo cosmique, une irréalité dessinée par des samples futuristes et des MC aux flow hors-lignes, voir transmutés par les machines comme sur « Helium Liquide », magistral prod spatiale de Para One. Noisy-le-Sec ou Paris re-décorés par une équipe de film de sci-fi un peu bis avec une bande de héros malotrus. Insaisissables comme des expériences de labo, L’armée des 12 reste un prototype, comme tout bon one-shot de hip-hop devrait l’être. Pour autant de résultats à remiser à la corbeille, il y a parfois la réaction en chaîne, l’alchimie aussi parfaite qu’elle reste en déséquilibre constant, « Ils m’observent » et c’est la paranoïa qui change de vitesse à chaque nouveau MC, samples qui sifflotent avec insistance dans le crane et orgue d’église immédiatement identifiable qui passe et repasse comme la station spatiale dans un ciel coloré pourpre, où l’abstraction trouve sa forme la plus lisible, où les paradoxes temporels déroutent et envoutent. Là, le tout est supérieur à la somme des parties. Mises à l’exposant 12. Mais pour en arriver là, ou à la ténébreuse « Cavale sans issue », avec ses guitares malaxées jusqu’à la dissonance et un Teki particulièrement en verve, faut se taper aussi quelques migraines. Faire le tri, dire à certains amis d’amis de la mettre en veilleuse, viser la substantifique moelle uniquement.

note       Publiée le dimanche 4 juin 2017

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