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Ariel Pink's Haunted Graffiti › Pom Pom

  • 2014 • 4AD CAD3440CD • 1 CD digipack

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Membre Note Date
Raven      mardi 15 février 2022 - 19:30
Copacab      lundi 17 janvier 2022 - 16:29
Dariev Stands      mercredi 3 août 2016 - 02:10
sergent_BUCK      mercredi 3 août 2016 - 11:45

cd • 17 titres • 67:03 min

  • 1Plastic Raincoats In The Pig Parade
  • 2White Freckles
  • 3Four Shadows
  • 4Lipstick
  • 5Not Enough Violence
  • 6Put Your Number In My Phone
  • 7One Summer Night
  • 8Nude Beach A Go-Go
  • 9Goth Bomb
  • 10Dinosaur Carebears
  • 11Negativ Ed
  • 12Sexual Athletics
  • 13Jell-o
  • 14Black Ballerina
  • 15Picture Me Gone
  • 16Exile On Frog Street
  • 17Dayzed Inn Daydreams

informations

Enregistré par Samlir Kholija et Philip Haut à Seahorse Studios, Joe's Downtown, Jacks McCarthur et The Escarpment, Los Angeles, CA

line up

Don Bolles, Ariel Pink, Joe Kennedy, Kenny Gilmore, Jorge Elbrecht, Shags Chamberlain, Justin Raisen, Tim Koh, Cole Greif Neill

chronique

  • ersatz torve > pop dépassant les bornes

En rire. S’esclaffer de décrépitude. Trouver matière à s’amuser là où tout pousse à pleurer. C’est la grande force du cas unique Ariel Pink, exception dans paysage indie infesté de discrets petits faiseurs. Lui raconte des histoires, c’est pas compliqué. Son art est celui de la loose transfigurée par l’obsessivité, celle qui ne laisse de toute façon pas assez de temps libre pour se lamenter. Tout cela est très humain, et Pink ne force jamais le trait, tout au plus s’autorise-t-il ici un disque qui lui ressemble, sans cette distinction indie pop (peut-être la raison de l’abandon du nom "Haunted Graffiti", alors qu’il s’agit toujours bien d’eux ?), sans respiration artificielle. Ici, musicalement on est dans la new wave la plus cannibale et infectée. Niveau format, on est au digital, 68 minutes sans aération, c’est trop chargé, trop foutraque dans la production, trop bizarre pour prétendre au statut d’album accessible comme Before Today. Mais devant le vide sidéral des sorties pop, le public continue de s’éprendre d’Ariel Pink, c’est même un petit carton, jusqu’à l’anecdote de Madonna faisant appel à lui pour lui écrire un titre, par staff interposé (avant que Pink ne soit éconduit pour avoir rappelé l’évidence : Madonna c’est nul). L’antithèse d’un carriériste, Pink continue ici d’ignorer superbement l’hénaurmissime tube qu’il vient de pondre – en réalité une chanson de 2007 dé-lo-fi-lisée à grand coup de bouilloire sur le sachet de nouilles instantanées – j’ai nommé Lipstick. Pas de clip, pas de mise en avant, rien. Et pourtant, Lipstick est un infernal tourbillon à hooks, à accroches mélodiques, assez pour y accrocher toute la garde-robe de Michael Jackson. Qui, si il avait pu jouer les Marty McFly, aurait tranquillement repris ce titre sur Thriller, et aurait fait un clip à base de mec qui danse dans la rue, mais qui ETEINT les réverbères et les dalles lumineuses au lieu de les allumer. Trop de choses passent à l’écoute d’un tel chef d’œuvre pour les nommer. Si l’absurde pouvait se faire musique, il aurait cette teinte-là, celle du vide nocturne qui laisse en suspens toute vanité pour mieux laisser penser, le temps de 3 minutes aussi épaisses qu’une VHS, qu’on est dans un film et qu’on va tranquillement passer à la scène suivante, et que ça ne sert à rien de dramatiser. Peut-on dire d’un morceau qu’il est trop accrocheur ? Pink est une redoutable machine à fabriquer de l’addictif. "Why can’t I write the hooks", répète-t-il sur Goth Bomb, qui n’a rien de goth et tout d’une pochade glamouze 80’s pour pom pom girls poudrées, dans un clin d’œil presque machinal (le stade du malicieux est passé depuis au moins 10 ans) au "Why Can’t I Write a Hit" de R.Steevie Moore. L’autre hymne inaltérable du lot, autant l’évoquer dans la foulée, c’est Black Ballerina (dont le clip est… hem, finalement il aurait mieux fallu qu’il n’y ait point de clip), lui aussi gravitant autour d’une citation d’R. Stevie Moore, que Pink tient dans sa main, poing serré, comme un talisman contre le néant dans lequel il se camoufle désormais comme un caméléon travelo. Je passe sur l’embarrassant extrait de dialogue central, me contentant de dire que c’est le meilleur ersatz torve de Prince et Gainsbourg depuis Midnite Vultures de Beck. Ceux qui ne doivent pas se sentir concerné par cette phrase peuvent ignorer tout l’album : Pom Pom ce n’est que ça : cruauté, concupiscence et banane disco-funk en dépit de l’étouffante solitude new wave qui imprègne chaque seconde. Ariel sonnait déjà lointain sur tous ses albums, ici il est carrément désabusé, aussi peu frais qu’un gardon qu’on aurait oublié hors du frigo pendant six heures sous le soleil de Beverlywood (le quartier au nom de cauchemar climatisé où Pink a grandi pour de bon). Un truc comme Four Shadows ne peut avoir qu’un vague air de ressemblance avec ses inspirations, la date de péremption étant elle-même invisible sous la couche de moisi. Oublier une part de pizza sur le sol, c’est moche. Mais quand la dite part se pare de mousse blanche, de poils hérissés et de pattes anguleuses et se met à avoir sa vie propre dans un coin de la cuisine, c’est presque beau. Enfin, tout dépend de votre degré de perversion. Pom Pom a le parfum de l’isolement choisi, intégré comme mode de vie, comme protection face à la déchéance culturelle qui rampe comme la part de pizza évoquée plus haut (vous croyiez pouvoir vous en sortir comme ça et oublier cette image aussitôt passé à la ligne ?). Alors le dénommé Ariel Rosenberg a beau s’entourer depuis 2007 de surdoués comme Cole M.G.N. (Nite Jewel, sorte de Glass Candy feutré) ou Kenny Gilmore (dont la première vraie sortie sera à scruter vu le côté prometteur de ses chansons laissées sur la toile), il a beau avoir rajouté Jorge Elbrecht de Lansing-Dreiden à son line-up, et même réussi à faire reprendre du Kim Fowley par Azealia Banks via "Nude Beach a Go-Go" (ledit Kim Fowley ayant co-écrit les 3 titres les plus blaguesques sur son lit d’hôpital avant de passer l’arme à gauche peu après la sortie de Pom Pom), eh bien il n’en reste pas moins un gars isolé, complètement isolé, ne serait-ce que par cette cruelle, cette intolérable, inexplicable malédiction : Ariel Pink a une âme, et sa musique raconte des choses. Ayez pitié de cet inadapté.

note       Publiée le mercredi 3 août 2016

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    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Je découvre Ariel Pink avec son nouvel album "Dedicated to Bobby Jameson" et ça me donne vraiment envie de découvrir le reste de sa discographie...