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The Knife › Shaken-up versions

cd • 8 titres • 00:00 min

  • 1We Share Our Mothers' Health (Shaken Up Version)
  • 2Got 2 Let U (Shaken Up Version)
  • 3Bird (Shaken Up Version)
  • 4Without You My Life Would Be Boring (Shaken Up Version)
  • 5Pass This On (Shaken Up Version)
  • 6Ready To Lose (Shaken Up Version)
  • 7Stay Out Here (Shaken Up Version)
  • 8Silent Shout (Shaken Up Version)

informations

il s'agit d'une compilation de remixes du groupe, couvrant ses trois albums studio principaux

chronique

  • album de remixes

The Knife, c’est fini. Que retiendra-t-on d’eux ? Pas mal de choses au final. Un statut ambigu entre groupe innovant au style indéniable et grosse sensation crossover, seul groupe rescapé de la mode electroclash, qui a filé par la trappe des oubliettes de l’histoire aussitôt que le rimmel a coulé. Au final The Knife aura réussi à être populaire et à se faire aimer d’un public pas forcément amateur du style, mais qui est séduit par la proposition du groupe, à une époque où la vraie nouveauté ne court pas les rues, quand elle ne rime pas avec « nouveaux plug-ins du logiciel X ». Au-delà de la respectabilité indie (le mot est devenu caduque à mesure que The Knife dépassait allègrement ce cadre), le duo suédois a réussi à plaire alors que c’était pas gagné d’avance, avec son obsession des sons déformés, de la laideur digitale, de l’ambiguïté et du dégoût. De plus en plus expérimental et politique, il semble se livrer à la première facilité de son histoire avec cette dernière sortie : un album de remixes ! On démarre par un grand coup de corne de brume façon invasion des vahinés cannibales, pensez colliers de canines de smilodon, peaux de bêtes et boules à facettes dans caverne préhistorique. Karin et Olaf ont abandonné l’orthographe débile The Kni?e, et semblent faire amende honorable après un album assez pauvre en titres dancefloor, eux qui avaient jusqu’ici toujours livré leur quota par album. Sauf que contrairement à ce que son titre et artwork peut laisser penser, il n’y a que 3 remixes de Shaking The Habitual ! Et si ceux-là donnent en effet un coup de fouet bienvenu à ces titres abstraits et pâteux, le reste enlève une bonne part de l’aura migraineuse et délicieusement chimique des originaux. Logique, car quand un titre est bon et qu’on le remixe, il a tendance à y perdre. Les constantes sont sans surprise les point forts de la musique du groupe : les cris de synthés vigoureux et dissonants, les étincèlements aigres battus en brèche par des rythmes essoufflés, la voix de Karin, qui contrairement à ce qu’un estimé chroniqueur a pu dire, ne doit rien à Cindy Lauper mais tout à la chanson des chats siamois dans La Belle Et Le Clochard (« The Siamese Cat Song » par Peggy Lee en V.O.). Je n’invente rien, allez vérifier, je me suis bien coltiné Cindy Lauper (pas si mal, mais purée faut être d’humeur) pour constater que ça n’avait rien à voir avec la froideur dédoublée de The Knife, comme vue à travers une vitre recouverte de verglas… Ils sont forts quand même, arriver à nous faire écouter un remix de « Pass This On » (ça se remixe, une chanson pareille ?), qu’on s’apprête à détester passées les 20 premières secondes de boum-boum décérébré, avant que ne surgisse la voix de Olaf Dreijer, sans effet, parfaitement dérangeante, une voix de rescapé des camps, à laquelle succède celle, aigrelette et durcie par l’accent suédois à couper au couteau de Shannon Funchess, seule et sans l’effet de la version Deep Cuts. Du squelette de l’original, il ne reste quasiment rien, tout est concassé et contraint de filer sous pression dans une tuyauterie de plastique dur. On en dira pas autant de la tentative de faire de l’introspectif et ultime Silent Shout une scie techno pour festival de gros beaufs qui cuvent leur MD les bras écartés. Une fin adéquate pour un groupe qui ne sera pas remplacé de sitôt, tant il est viscéralement marqué du sceau des pas drôles et fragiles années 2000. Maintenant place à Die Antwoord et à moult autres qu’on écoute sur l’ordi et jamais dans sa chambre.

note       Publiée le mercredi 3 août 2016

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    Cera Envoyez un message privé àCera

    la version tech-house de leur titres emmène dans une autre ambiance....club. tout en conservant les sons et le fond qui font la personnalité de the knife. Ca fonctionne plus que bien.

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    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Tu n'aimes pas danser drogué, c'est ton droit ; mais The Knife n'est pas non plus qu'un groupe à écouter avec son cerveau.

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    putain, j'ai vécu au moins 10 scènes plus cool que celle-là sur cette chanson, et pourtant à l'époque j'avais pas une vie trépidante. c'est dire si ce film brasse du vide par généreuses lampées (et pourtant je l'ai bien aimé, c'est de l'artisanat touchant avec une caméra...)

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    De The Knife, il restera pour moi la plus emblématique séquence des Amours imaginaires de Xavier Dolan (formidable jusqu'à son Almodovarisation hélas précoce), où "Pass This On" accompagne un dialogue très goutu s'achevant par le classique "C'est pas parce que c'est vintage que c'est beau" que je replacerai encore à tout bout de champs jusqu'à ce que mort s'en suive. Et allez, faites vibrer les steel-drums une dernière fois.