Girls Under Glass › Humus

Couverture noire et blanche, un crâne, ce titre, ‘humus’, les crédits et basta, rien d’autre. Le reste, c’est la musique qui l’exprime. Grâce à la piqûre de rappel qu’a constitué la réédition de la première démo du groupe chez Brouillard Définitif, je me suis replongé avec délice dans la noirceur dépressive du premier album de Girls Under Glass, sans doute le meilleur à ce jour. ‘Humus’, c’est la bande-son d’une promenade dans les marécages à la tombée de la nuit, un climat torve, légèrement poisseux, où avancer coûte de l’énergie, de la volonté…Non pas que ce disque soit mou, bien au contraire (‘Armies walking’, ‘Wall of sound’), il est simplement enveloppé dans une chape de plomb brumeux qui alourdit les sens. Autant certains groupes évoquent-ils des caveaux, autant ‘Humus’ se teinte-t-il de quelque chose que je qualifierais d’organique au sens toxique. Le groupe est au top de ses capacités, avec cette identité typique des formations allemandes, plus émotionnelles peut-être dans le chant qui exprime colère et désespoir. En guise de conclusion, le combo nous présente deux reprises, l’une des Sisters of Mercy et c’est plus surprenant peut-être, des Talking Heads. Toutes deux sont de bonne facture; les musiciens respectent l’intention de base tout en y injectant leur propre patte. ‘Humus’ porte bien son titre finalement, une matière en décomposition d’où jaillit la vie.