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Cober Ord › Le Revers Du Soleil

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merci pour le fusil...      vendredi 15 juillet 2016 - 09:40
born to gulo      vendredi 15 juillet 2016 - 09:07
Wotzenknecht      jeudi 14 juillet 2016 - 22:42

cd • 8 titres

  • 1Le Revers Du Soleil 17:13
  • 2Cimetière Chimères 2:52
  • 3Brume 4:08
  • 4Forêt V Cathédrale Glas I 7:39
  • 5Le Même Arbre Se Répète 3:07
  • 6Danse Pierre 4:09
  • 7Sortiarius 2:10
  • 8Metempsûkhosis 4:52

informations

Digipack format A5. Existe aussi en K7 limitée.

line up

Yan A, Yann H.

chronique

Il faut que je vous raconte une anecdote personnelle qui, à défaut d’être passionnante, va me servir à illustrer mon propos : l’an passé, j’ai failli me faire tuer par une vache. Je ne suis pas prêt d’oublier ces quelques minutes de marche arrière à l’orée d’une forêt dans laquelle ma compagne et moi n’étaient manifestement pas les bienvenus. Tout était réuni pour une catastrophe : le temps orageux, la présence de petits, un chemin trop étroit. Leur espèce de garde du corps était une énorme bête noire avec laquelle s’en est suivi un duel silencieux, à reculons, en essayant de deviner où se trouvait le chemin sous mes pieds tandis que je comptais les dernières secondes de ma vie, me rappelant mentalement les statistiques morbides sur le nombre de gens tués chaque année par ces « placides » monstres cornus de plus d’une demi-tonne. J’en viens à mon propos, qui concerne les musiques qui se veulent animistes, rituelles, atavistiques - et cela inclut certains groupes que j’apprécie néanmoins : il manque à la plupart cette dimension immédiate du danger. On oublie vite que la nature, ce miroir déformant que l’on aime tant à décrire selon des termes anthropocentriques se fiche bien de nous, quoi qu’en dise le mythe d’Orphée. Qu’on la détruise ou pas n’emmerde que nous – moralement, entendons-nous, la réalité étant qu’avant de l’avoir subjuguée, elle nous en a bien fait baver. Et les groupes qui sont capables d’exprimer cette peur instinctive et primordiale, qui fait tant défaut dans nos contrées aseptisées dont les problèmes sont tout autres, ne sont pas légion. Il y a peut-être Crash Worship, même si plus festif, et Arktau Eos, même si plus cérémoniel. Une chose est sûre : à présent, il y a Cober Ord. Et du danger, il n’y a que cela dans ce disque monolithique, qui renvoie aux caves d’Archon Satani dans lesquelles, ici et là, les larsens et les silences de Khanate ainsi que les syncopes asthmatiques des Swans circa 1986 auraient trouvé refuge sous un aspect bestial, cet ineffable X dont parlait Nietzsche pour décrire cette force qui se moque tant de notre intellect. C’est qu’il n’y a pas vraiment de musique, ici. Ni de bruit. Il y a des murmures, des échos, et puis, il y a ce rythme – un battement, parfois étalé sur plusieurs secondes, parfois plus rapide. Puisque l’on parlait ici tantôt de musique préhistoriques, de qui de l’œuf ou de la flûte ; Cober Ord répond par une pulsation qui, dès ‘Brume’, ne nous lâchera plus. On trouve encore, dans les grattements, dans les écorchements, dans les bruits de chaînes ou de gongs un peu du Bön réactualisé de Phurpa. Il y a également, et j’ai plaisir à le dire, un vrai refus de l’ordre comme du chaos ; à l’instar du quatuor finnois Gunk qui se sabote dès qu’un semblant de musicalité entre dans ses improvisations, Cober Ord n’opère qu’entre deux mesures, dans un monde tantôt vide et asphyxiant, tantôt plein et assommant. Après, et c’est un peu dommage, l’idée se répète tant et si bien que plusieurs titres sont interchangeables. L’expérience est révélée sans fioritures, avec une production tranchante rare dans ce type de musique. La bête noire, pour en revenir à mon analogie, c’est autant ‘Danse Pierre’ et ‘Sortiarius’, martelants de larsens et de hurlements que ces hiérophantes de l’abscons qui ornent la pochette. On ne s’étonnera pas de trouver un membre de Habsyll sous un des masques ; peut-être un peu plus d’en trouver un de Stille Volk sous l’autre, au vu de la distance stylistique. C’est tout à son honneur, car voilà un projet à la qualité et l’originalité tranchant dans le lard d’un genre pourtant bien saturé. Soyons vaches (ho ho) du coup, et disons qu’on en attend encore plus pour la suite tant ce premier essai s’avère prometteur. 4,5 qui flirte avec le 5.

note       Publiée le jeudi 14 juillet 2016

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    Je viens de l'acheter...c'est waow ! Pas évident de trouver des mots, on croirait que ça a été enregistré dans la caverne de la pochette...Occulte, rêche, terrible, un peu redondant certes mais impressionnant niveau ambiance...

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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    cette pochette est sublime !

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Depuis que je sais qu'il y a des loups dans les Hautes Alpes, je ne vois plus "nos" montagnes pareil... (La fameuse Meute du Saixe).

    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    ah oui, toujours avoir un bâton sur toi, tu dois quand dans les alpages tu traines. Sinon, la chronique donne envie de se faire peur. (ps : les clébards affamés aussi, brr. Mais la vache de garde du troupeau reste quand même au top. Les meuglements qui disent "je vais te buter". Pas besoin d'arènes. pps : Sinon Tarines, Salers, Limousines, Aubrac = bonheur aussi)

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Salers et Ferrandaises iraient à mon bonheur, des grosses bêtes à gros ventre, ces mamans silencieuses. (n'empêche il m'est arrivé moi aussi de faire un détour sur sentier de montagne pour ne pas trop m'en approcher, elles ont pafois un air mauvais)