Pour ceux qui ne connaissent pas encore Need New Body, groupe ricain vaillamment introduits par notre monstre belge, je vous invite à aller écouter la paire d’albums enregistrés par le groupe au début du millénaire. Le premier était une copieuse bouffée d’oxygène multicolore, un véritable gaz euphorisant émis par un groupe qui s’était fixé pour limite de n’en avoir aucune. UFO, le deuxième, poursuivait sur cette voie du foutoir fun, mais toujours réglé comme un coucou suisse. En gros, vous l’aurez compris, NNB était le genre de groupe à suivre de près, dont on pouvait espérer une bonne dose de créativité à chaque sortie. Qu’en est-il de Black Ben, le troisième et dernier enregistrement de nos amuseurs agréés ? Dès la première piste, on sent que quelque chose manque… plan funk plan-plan, sorte de parodie de Beck à moitié convaincu. De l’humour oui, c’est un ingrédient qui a toujours été au cœur de leur musique ; sauf que là ça ne fait plus rire qu’à moitié, et un peu lourdement (quand on repense aux fous rires communicatifs sur le premier album, ça rend triste). Puis voilà, les titres s’enchainent, et on regarde sa montre. Moins de folie, plus de pantoufles : que le groupe essaye de balancer de l’énergie dans ses morceaux, d’intégrer des plages expérimentales, ou de déconner un peu, ça sonne forcé. Need New Body essaie de faire du Need new body… sans inspiration ! A l'écoute, on pense à la classique bande de potes qui se retrouve le week end après le boulot pour déconner et se détendre, mais surtout sans trop se la donner… et à part un sursaut d’intérêt sur le tout dernier titre on peine à retenir un moment fort dans ces quarante minutes. Bilan : non. Where’s Black Ben n’a pas grand-chose pour lui. La magie s’est dissipée, et le groupe l’a finalement bien compris, puisqu’ils n’ont pas donné suite. Album à éviter.