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Lords of Acid › Lust

cd • 15 titres • 62:13 min

  • 1Take Control4:41
  • 2Rough Sex4:51
  • 3Let’s Get High5:16
  • 4The Most Wonderful Girl4:46
  • 5I Sit On Acid (Original)5:52
  • 6Spacy Bitch5:32
  • 7Pump My Body to the Top5:08
  • 8Mixed Emotions4:27
  • 9Lessons in Love4:21
  • 10Hey Ho!4:42
  • 11I Must Increase My Bust4:31
  • 12I Sit on Acid (Remix)6:22
  • 13The Wet Dream*3:47
  • 14Paris France*3:33
  • 15I Sit on Acid ‘96*4:24

informations

Enregistré et mixé par Carl S. Johansen et Oliver Adams. Produit par Jade 4 U, Oliver Adams, Praga Khan, Agaric, Bhab et Jachri Praha.

Les titres marqués d’un * sont des bonus de la réédition Never Records (CD) de 1996. Il existe également une version instrumentale – baptisée Lust… Stript – de l’album, sortie en 2001, également par Never Records (NR6070).

line up

Oliver Adams (synthétiseurs, programmation), Jade 4 U (voix, synthétiseurs, programmation), Praga Khan (voix, synthétiseur, programmation)

chronique

"Chéri.e viens lààà(la-lère)/Prends-moi par derr/BOUM-TAC BOUM-TAC"… Ça vous pose un groupe comme entrée en matière ! Le reste des paroles, sur ce tout premier morceau du tout premier single, I Sit on Acid, repris tel quel sur ce premier album, tient pour info – ou pour mémoire, si certains y étaient ; ne niez donc pas, on le sait bien que certains y étaient – en cette seule ligne, pas moins à l’essentiel : "M’asseoir sur ta gueule/je vais m’asseoir sur ta gueule". Ah si : puis quelques oooh, aaah, et variantes de doublage porno. Voilà. Et l’autre face, c’était Hey Ho – titre de plage badin, badaud, Balli-Ballo… Vous m'excuserez d’insister mais voilà : c’est qu’il faut bien comprendre le parti-pris de ces gens ! Pas difficile, d'accord... Pas de finesses, quoi. DU CUL ! – à tous les étages, dans tous les sens, entre tous les sexes et tous les genres si ça se présente. Toutes sortes de dopes, aussi – rien que ce nom de groupe, c’est explicite (comme le titre de l'album, d'ailleurs, concernant l'optique fesse). Bon... Il y avait aussi du plus poudreux et quelques sacs de comprimés aux jolies couleurs. Sans doute. Sans AUCUN doute… Et puis du BEAT. J'y vais en capitales oui, et en anglais, ce coup. J'essaye de bien vous faire sentir à quel point cette musique exhale des relents de boîte de nuit interlope internationale : sueur, fumée, alcools bon marché (vendus BEAUCOUP trop cher), et puis – donc, j’enfonce – défonces en tout genre. Tournis. Vomi probable le lendemain, mal au crâne. Et ne-pas-y-penser. Le ne-pas-y-penser – au lendemain, aux conséquences, à sa santé, aux parasites et autres transmissibles – comme seul art, de vivre, de passer le temps, de… S’éclater.

Parce que oui – va pour un anglicisme générique de plus – Lords of Acid étaient FUN. Écervelés, décervelés, tout-corps-plongé-dans-un-lipide, etc., excessifs comme pas-possible mais… FUN ! Pas une seconde de graves grimaces. Pas de six-pieds-de-long façon EBM – ou d’évocation d’autant-des-mêmes-sous-terre. Leur musique avait encore alors – ça ne durerait pas ou plutôt ça irait trop loin par là, à mon sens, plus tard ; j’y reviendrai – la puissance de ces genres-là, pourtant. Frappée, martelée. L’efficacité sans neurones mais capable de vous gifler – ou gicler – ceux-là pour l’exaltation, faire circuler en dessous dans la machine les fluides. Indubitablement BELGE, je dirais, quitte à donner dans le cliché – pas de scrupule, vu l’usage qu’ils en faisaient, eux-mêmes, de ceux-là. Versant nuques longues et fringues fluo, ou latex moulant – oui, c’est très latex, en fait, Lords of Acid, fetish, déviant ; ça n’allait pas s’arranger ensuite, de ce côté là ; libertin avec l’accent flamand et giga-kilowatts de projecteurs asservis et de tours et de grappes d’enceintes. À vrai dire, c’est simple : sur ce premier album, Lords of Acid étaient TECHNO, HOUSE – strictement et à tous vents, à tout-va. Avec ce mépris total pour les questions de bon goût ou pas qu’avaient au départs ces genres – la ghetto house de Chicago ou des types genre AUX88 à Detroit, vous croyez vraiment que ça s’encombrait d’afféteries ou de juste-mesure, avant qu’un temps quelques magazines d’ici se mettent à les trouver "respectables", dites ?! Oh… Bon. Mais tout ça, oui, en version européenne. Belge, disais-je. En fait, là presque… Non : carrément NEW BEAT ! Oui oui – "horreur et damnation" – ce son de l’époque et de là-bas, qui reprenait les sus-cités pionniers américains, leur pillait des boucles et les ralentissaient, les salissait encore (rappelez vous One O One Electric Dream et leur Rock to the Beat, allégrement piraté à Kevin Saunderson sans même changer le titre ; avec ce clip cauchemardesque à hommes-poissons-pâte-à-modeler… toute une génération en frémit encore, à sa seule évocation). Même… Pire que tout : c’était, ça reste purement, sur ce Lust, de… L’EURODANCE ! Crasse, alors ? Eh oui. Mais voilà. Il faut ici remplacer les smileys jaunes par de vraies faces réjouies, extatiques et vraiment suantes. Il y a disais-je aussi des odeurs. Ça pue le corps pour de bon, et ça couvre les fragrances de sac-à-dos-panda-avec-la-bouteille-de-minérale-prudente-dans-la-poche – c’est quoi d’ailleurs, ça, "de l’eau" ? Le truc où on dilue les gouttes d’LSD, là, vous voulez dire ? Oui, c’est prenant, le corps, ça enivre. Et ces types et cette fille savaient y faire. Surtout, ce total lâcher-prise, cette constante course au "trop", tournait encore à ce moment là complètement au purement permissif – musicalement, cette fois, j’entends. Pas d’école exclusive. Derrière les pochades – I Sit on Acid, donc ; ce n’est pas la seule, je vous laisse en juger à l’écoute – quelques pistes mieux que bien senties, décharges d’énergie béates et frénétiques – prenez Mixed Emotions, tiens, ou Spacy Bitch, avec leurs foutues montées aci(iiii)d. La mixture qui tourne à l’expérimental parce que tout simplement, rien n’est interdit. On essaye. Si ça fait mal – j’y reviens – à l’heure après le laps de blanc plus ou moins long durant quoi on ne se rappellera plus ce qui a pu advenir, il n’y aura qu’à en remettre une dose, pas besoin de tergiverser.

Curieusement, là – ça tient même parfois du petit miracle – il se trouve que ça prend encore, et tout le long à mon sens. En excluant toutefois les inutiles pistes bonus – remixes agaçants d’I Sit on Acid et autres, qui sans qu’on puisse forcément cerner ce qui y déborde mal, donnent soudain l’impression qu’ils essayent trop fort, que ça devient un genre, que ça joue encore la surenchère mais cette fois comme d’un programme plutôt que comme d’une idée sincèrement – même, j’ose, dans un sens : brillamment – saisie. Pour le reste – sur les dix titres d’origine – tout ça reste d’une fraîcheur (oui) assez miraculeuse, vue l’ambiance de cervelle re-frite et de viandes vautrées sur le grill, plein stroboscopes ; et même quand ça cause de se toucher (en se trouvant si belle) ou du caractère crucial d'une augmentation mammaire. Je m’épargne les ridicules roucoulades en français de Paris France, tiens.. Je retourne au tube, plutôt ! …

"M’asseoir sur ta gueule, je vais m’asseoir sur ta gueule", répète encore sans se lasser la nommée Jade 4 U. Son vrai nom, c’est semble-t-il Cornelia "Nikkie" Anita Dominika Van Lierop. Ça vous a quelque chose d’épais et de goûtu – puis un accent, je disais. J’en reprends. Ça m’a l’air bien choucard. Je me tortille et je me tais, allons ! (Et puis il est notoire – voyons ! – qu'on ne parle pas la bouche pleine).

note       Publiée le lundi 11 juillet 2016

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    No background Envoyez un message privé àNo background

    Y a un truc qui m'échappe, I sat on acid 2000 est sorti après 1999, date de sortie d'hey boy hey girl non ?

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Ah ouais c'est plus que flagrant. Pour peu les Chemical l'aurait samplé.

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    'I Sit on Acid 2000' a été outrageusement plagiée par les Chemical Brothers pour leur fameux 'Hey Boy Hey Girl'. Marrant, moi qui adore cette dernière, j'ai appris ca sur le tard. La ressemblance est frappante, LoA aurait pu leur foutre un procès au cul sans ménagement : https://www.youtube.com/watch?v=vU_qhJCC-7s

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Oui voilà... Comme on dit tous, en fait : c'est pas du tout fait pour être subtil. Et... ça y arrive très bien.

    Note donnée au disque :       
    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Ben c'est ce que je disais : acid house bourrine = oxymore. Mais c'est du belge, donc c'est plus rentre-dedans, comme le veux la tradition d'outre-Quiévrain.