Shock Therapy › Santa's little helper: rarities, oddities and other festive diseases

C’est bien sympathique ‘Hate is a four letter word’ mais Shock Therapy n’a pas sorti que ça de bon (ok, c’est leur meilleur album, c’est pas un secret), il y a notamment dans la liste ce ‘Santa’s lilltle helper’, à mon sens très représentatif du panel des possibilités musicales du groupe. Parfaite offrande de Noël du psycho clown qui propose à l’auditeur de le jouer si fort que les voisins en seront bien contrariés. ‘Quand ils viendront se plaindre, ça vous donnera une raison parfaite pour peigner leurs cheveux avec de la chevrotine comme ce ‘veinard’ de Kurt Cobain’…Ambiance, avec petits lutins cornus, rennes aux dents de vampires et un père Noël qui pourrait bien transporter des morceaux de corps humains dans sa hotte…Sacré Itchy, un grand sensible derrière son masque de tordu. Pour ouvrir les festivités, un des plus injustement méconnus morceaux du groupe, ‘The golden calf’ avec magnifique rythmique tribale, ambiance limite mystique, mélodie tueuse. Mais ce n’est pas tout car ce skeud regorge de belles choses, variées dans les ambiances ainsi ‘The bells of Saint Clint’ mi-expérimental, mi-mélancolique au synthé, ‘Xmas time gain’ du pur post-punk pour losers, ‘Here we are’ dont l’intro évoque des échos de ‘Baba O’Riley’ alors que le ton général flirte carrément avec le gothic rock, idem pour ‘Everyone hates me’. Certains disques de Shock Therapy sont rêches, pas celui-ci; malgré ses déclarations d’intentions peu engageantes, il se révèle prenant, soigné dans ses mélodies, balançant entre gothic rock pur, post punk, new wave et une larme d’énergie expérimentale. Voilà un des aspects que j’apprécie chez Shock Therapy, pas besoin de se la jouer pour prouver quoi que ça, Itchy peut même s’essayer à une chanson pop wave (bien tristounette) comme ‘I can’t let go’ avec la même crédibilité que sur ‘Blood on your hands’ qui s’approche des terres de Nine Inch Nails et Marilyn Manson ou ‘Pee Pee the Sailor’ s’achèvant en pleine déluge noisy-punk. Affirmer un décalage entre le fond et la forme serait tromper le lecteur car à l’écoute, on réalise à quel point ce groupe est barré mais il est vrai que Itchy ne rechignait pas à laisser la mélodie pénétrer la noirceur de ses mots et de son univers, notamment de par son goût des synthés et de la new wave. C’est également ce qui a fait la richesse de sa musique. Après tout, ce n’est pas un hasard si le Père Noël est vêtu couleur sang, ‘les enfants réagissent favorablement aux couleurs vives’…Merci Psycho Clown ! 4,5/6