Jackdaw With Crowbar › Hot Air

Le groupe avait à son actif deux démos sorties sur cassette, auto-produites et auto-distribuées, qui contenaient déjà la presque intégralité de leur répertoire, qu’ils allaient d’empresser de graver sur matière noire dès qu’ils en auraient l’occasion. Les deux premiers EPs ensuite signés sur le label Ron Johnson commencèrent à introduire leurs exubérances en pleine forme dans les bacs à disques, et on pouvait s’attendre à du lourd pour la venue du premier album longue durée. On est en effet accueilli par un truc-machin-chose, qui ressemble à une version dub du déjà très étrange ‘Crow’ présent sur leur premier disque. Pourtant, c’est un reggae apaisé que le groupe nous sort juste après sur ‘Banjoid Festi’. Une habitude qu’ils ont depuis toujours et Hot Air n’y échappe pas… ‘Scrape’, ‘Stomach Pump’ et leurs relents de mélodica Augustus-Pabloïde sont là pour en témoigner. Une chose est sure, les Jackdaw sont toujours aussi difficiles à cerner. Cette bande de joyeux lurons espiègles semble prendre un malin plaisir à brouiller les pistes. Sont également de la partie tout plein des classiques du groupe, comme 'Amerillo', 'Fuck America' (indiqué ‘FUSA’ dans la liste des titres), ou encore leur mégatube ‘Iceberg’, déjà tous trois présents sur le dernier EP… mais ils sont joués ici dans des versions plus maigres. Eh oui : Si cette première galette propose une série de titres tous aussi bons les uns que les autres, c’est bien la prod’ qui pèche. Ce manque d’énergie dans le son n’entame peut être pas les pièces reggae, mais les morceaux plus vitaminés semblent justement en manquer cruellement… Si bien qu’on a l’impression d’entendre un groupe fatigué, les membres engourdis par le THC (sur ‘New Right Wing’ par exemple… ce morceau qui devrait faire preuve d’une lourdeur exemplaire se trouve ici tout léger). Au final alors, il vaut le coup cet album ? Oui !... Maiiiis, allez quand même écouter les vieux enregistrements, vous allez voir la différence.