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Amps for Christ › Circuits

version 1cd • 19 titres • 48:14 min

  • 1Sweet William and Lady Margaret6:36
  • 2Cities of Refuge1:16
  • 3Janitor of Lunacy3:18
  • 4The Grey Funnel Line2:38
  • 5Colors1:57
  • 6The Blacksmith3:09
  • 7Edward2:43
  • 8Whisful Thinking1:30
  • 9Memorial Immemorial2:36
  • 10Eyes that Shine3:10
  • 11Detrimental Anisthesia1:07
  • 12The Wife of Usher’s Well2:53
  • 13Over the Hills of Marshall2:20
  • 14Echolocation2:26
  • 15Chinese Fascination with Westerns1:45
  • 16Moondog1:17
  • 17Esau’s Blessing0:55
  • 18The Cruel Sister4:32
  • 19Snap Dragons1:56

version 2lp • 23 titres • 64:14 min

  • Face A
  • 1Edward2:43
  • 2Cities of Refuge1:16
  • 3Janitor of Lunacy3:18
  • 4Detrimental Anisthesia1:07
  • 5Snap Dragons1:56
  • 6Echolocation2:26
  • 7Moondog1:17
  • Face B
  • 8Sweet William and Lady Margaret6:36
  • 9The Grey Funnel Line2:38
  • 10Colors1:57
  • 11Eyes that Shine3:10
  • 12Over the Hills of Marshall2:20
  • 13Esau’s Blessing0:55
  • Face C
  • 14The Blacksmith3:09
  • 15The Wife of Usher’s Well2:53
  • 16Memorial Immemorial2:36
  • 17The Cruel Sister4:32
  • 18Whisful Thinking1:30
  • 19Chinese Fascination with Westerns1:45
  • Face D
  • 20Empire*3:36
  • 21Yamasuka*3:18
  • 22The Knight on the Road*5:40
  • 23Bonnie Greenwoodside*3:26

informations

Non crédité.

Les titres marqués d’un « * » son présents seulement sur la réédition double-LP de 2012, l’ordre des morceaux différent par ailleurs de l’édition CD originale de 1999 à cette réédition. La réédition double-vinyle de 2012 est une coproduction Trd W/D-Water Wings Records.

line up

Henry Barnes (Barnes) (instruments à cordes, voix), Joel Connell (batterie, tabla), Enid Snarb (électronique, voix, notes de pochette), Tara Tavi (Tara Tikki Tavi) (piano chinois, accordéon, voix), Togarammah (Togarama) (beats)

Musiciens additionnels : Erika Anderson (Erika (EMA) Anderson) (guitare sur Empire), Aaron Kenyon (basse sur Yamasuka), Martin Kvisvic (Mars) (basse sur Bonnie Greenswoodside)

chronique

On se trimbale partout. On n’a pas trop le choix. On s'emmène, entiers et fragments. On s'emporte. Parfois on en laisse quelque part. On envoie en avant-gardes des messagers, des éclaireurs. L'un de ceux qu'on est, à la rencontre. Il y a eu l’enfance. Quelquefois hantises ou nostalgie ; nos amours, désirs, volontés ; des refus, appréhensions, détestations, dégoûts. Ça continue de changer. On a grandi, peut-être. Ça ne s’arrêtera jamais vraiment… On transforme, on mute. Il y a demain, dit-on. On en laisse tomber, on voudrait des places rases. On construit, on monte, on édifie, on creuse. On se fixe ou bien on nomadise. Pour quelques heures, un an, une vie, on s’attache. On fuit l’ennui ou le grain. Il y a des squats et des citadelles (et l’océan sur quoi croisent les vaisseaux)… On ne saurait décrire Amps for Christ. On ne les confondra pas, ce serait impensable. Avec d’autres, j’entends, pas plus que devant quelque tribunal… Ils ne jurent en tout cas que par leurs singulières convictions, esprit et formes. Enid Snarb raconte dans les notes de pochette qu’il cherchait une chanteuse. Pour reprendre avec lui les ritournelles, strophes, poèmes entonnés jadis, à deux voix, avec sa mère. Henry Barnes, ci ou là, ailleurs, raconte semblable histoire. Ses parents versés dans les répertoires. Dans celui de John Cage, aussi, friands d’expériences, de musiques qui postulent qu’on peut – avec tout ce qu’on a, qu’on transporte – partir autant que possible de rien. Barnes jouait avant – jouait encore au moment d’enregistrer ce Circuits – dans Man is the Bastard, ensuite Bastard Noise. Groupe hardcore atypique, pour le moins – hurleurs de saines colères qui avaient tourné radicaux-libres, électronique rudoyée, harshnoise vrillée ; ambient des limbes, d’un cosmos en harmonie hurlée, d’une manière d’apocalypse déclarée. Joel Connell – ici présent – en avait été également, d’ailleurs, de la curieuse envolée. Tout ça s’entend. Sur ce disque et sur d’autres, jamais vraiment pareil, toujours si distinctif. Qui fleurit comme un jardin ou comme la gale – c’est, semble-t-il, l’acarien responsable de cette saloperie là, le parasite qu’on voit paissant les composants, sur la pochette. Tara Tavi – aux cordes et aux chants – partirait bientôt en Chine pour étudier, confirmer peut-être des bribes et intuitions. Ils font là une espèce de folk plus près d’ici – enfin... il y a quand-même des continents, d’eux à nous, qui ne sont pas les mêmes. Ça veut dire aussi Donovan (celui de Sunshine Superman et Hurdy-Gurdy Man, oui) ; ou Nico (bien-sûr, celle du Velvet Underground, de Marble Index, de Chelsea Girl…) ; pris au même titre exactement que l’anonyme de ci ou d’ailleurs, que les peuples qu’on reconnaît mais n’ont pas tous signé les chartes territoriales ; que le celtique, le carnatique, l’hindoustani, que sais-je… ; que les Moorlands d’Écosse ou les communes gauchistes enclavées du San Francisco d'antan, de trente ans plus tôt ; que les cantiques des Pères Pèlerins, tiens. De fait ceux-là n’auraient pu être, sans doute, qu’américains – Claremount, Californie, au fait. Ça n’aurait certainement pas fermenté pareil, ailleurs. Cette espèce de mysticisme extrême-gauche, anarcho-biblisme. Jésus qui les cachera du regard de Big Brother, voilà, etcetera. C’est à prendre comme ça, allez, s’ils y tiennent. On se dit pourtant qu’ils auraient pu jouer avec Crass sans que ça choque – dans une cave sous l’une ou l’autre ville, passée l’une ou l’autre rive. Et puis bon : leurs visions sont frappantes ! Parfois c’est un lai superbe, triste à verser au fond du gouffre – ou bien illuminé, pâmé vers le bleu qui soudain troue la nuée ; plus loin c’est le retour au bruit ; vaticinations d’un punk en gravât brut ; saturations qui tapent aux inducteurs de la catatonie ; pulsation d’enveloppes qui crèvent ; et puis bien entendu : tout ça enfin d’une traite – grincements cinglés et hymnes, friselis de phrases dites en canon (The Cruel Sister… diantre) ! Amps for Christ assemblent, amalgament, soudent. Ce n’est pas un golem, pourtant, qui vient à nous, contrefaçon de chairs cousues ou mal modelées qui ne tiendrait que par sortilège et marcherait d’un pas gauchi. C’est bien plus vivant que ça – ils y sont, tout, ensemble. Ils ont fabriqué eux-mêmes une partie des instruments et appareils par quoi ça passe – étages d’amplification, générateurs de fréquences –, en plus de ceux collectés plus "normalement", sans doute, achetés. C’est déstabilisant, vraiment, au départ, ce son – à la fois sale, parfois lointain, et d’une présence, pourtant, d’un proximité saisissante ; on y entend tout, au vrai ; on n’est pas prêt de savoir dire avec certitude de quoi il s’agit, pour autant ; on se rend compte un peu esbaudi que c’est le même grain – on y revient – que sur certains disques de Man is the Bastard ; déplacé ailleurs, traversé d’autres phases… C’est bizarrement hospitalier, ces pièces. Sous l’onde brouillée, on trouverait vite ça fraternel, on devinerait des mains tendues. Quoi qu’on pense de leurs Livres – indiscutable ou billevesées, c’est à nos discrétions pêle-mêle ou respectives, allez – on se surprendrait bientôt à s’y plaire, à vouloir les conjoindre leur territoires autonomes, non-centralistes, décapitalisés – aussi accidentés soient-ils, terrains imprévisibles ; c’est toujours mieux – qu’on croit ou non en cet établissement ici et maintenant qu’ils clament, d’une citoyenneté d’Eden – que de s’envoyer encore des tranches bien faites et arrêtées de propagandes et marchandises.

note       Publiée le samedi 28 mai 2016

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Toujours aussi fantastique et à-nul-autre-pareil, ce disque... Je me tâte même à lui passer la sixième...

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taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

Le seul que je connaisse... et je n'arrive toujours pas à me décider si j'aime ou pas ;-)

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

ca me l'avait fait un peu moins, le dernier et le split avec bastard noise il y a longtemps; jamais rien ecouté de pre-circuits, c'est ptet la qu'il faut aller pour retrouver du scrrrrrrrtch (on se calme tous en vieillissant - a part Scott Walker)

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Quant à moi je suis sur l'option "en checker d'autres d'eux", en plus de celui-là et Beggars Garden (que j'écoute en ce moment même) ; parce que bon, y'en a un paquet, en fait ! (Et que ledit est aussi déstabilisant d'entrée que Circuits et se révèle encore une fois bien riche au fil des écoutes...).

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

J'ai profité de l'avoir a proximité (LP) pour le ressortir; je suis vraiment plus fan du premier disque mais je mets six boules tout de meme, pour l'audace, pour les passages de l'innocence des premiers titres des choses completement malsaines pas loin derriere. Prochaine etape: checker comme ca s'enfile sur le CD

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