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Mercan Dede › Nar

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SEN      dimanche 17 avril 2022 - 16:54
Rastignac      samedi 2 juillet 2016 - 16:28

cd • 8 titres • 74:03 min

  • 1Nar-ı Ney9:39
  • 2Nar-ı Mey11:34
  • 3Nar-ı Yar9:26
  • 4Nar-ı Aşk8:57
  • 5Nar-ı Şems5:20
  • 6Nar-ı Can11:28
  • 7Nar-ı Cem8:34
  • 8Nar-ı Seher9:05

informations

Enregistré à Planet Sudios, Montreal, Canada (Janvier - Mars 2002), Motif Studio, Istanbul, Turquie (15-17 Marc 2002). Produit par Mercan Dede

Crédité sous le nom Mercan Dede Secret Tribe.

line up

Göksel Baktagir (kanun), Mercan Dede (ney, electronique, claviers, percussions, programmations, instruments rythmiques, bruits de grenouille et d'eau, chant, chimes), Hüsnü Şenlendirici (clarinette), Scott Russell (programmations, percussions, basse, claviers), İzzet Kızıl (darbuka, chimes, tef, chants rythmiques, udu), Hugh Marsh (violon électrique, basse, claviers, électronique, effets sonores), Cem Görk (voix, radio), Yunus Balcıoğlu (gaze), Yurdal Tokcan (oud, cümbüş, fretless guitar), Neva Özgen (kemençe), Isara (chant)

chronique

De la musique pour tourner en rond, littéralement, c’est ça que fait Mercan Dede, musicien turc basé à Montreal. Quand je dis tourner en rond, c’est pas que tous ses morceaux se ressemblent, quoique, je parle bien de tourner comme des derviches de l’ordre Mevlevi. Mercan Dede, même son surnom évoque le spiritualisme soufi, secte musulmane interdite, un peu réduite au folklore aujourd’hui. De plus, Mercan Dede est aussi DJ Arkın Allen, musicien électro et ancien journaliste, tourné vers un syncrétisme autant spirituel que musical. Vous la voyez venir, l’aile protectrice, chaleureuse et un peu étouffante de la fusion world-music dans tous ce qu’elle peut avoir de beau comme de foireux ? Mais heureusement, d’une part, Mercan Dede connait son affaire, en authentique joueur de ney, cette flute traditionnelle aux sons boisés et envoutants, d’autre part il a le bon goût de ne pas simplement tartiner des beats électro sur de la musique soufie. Sa formation, Secret Tribe, s’articule autour de nombreuses percussions traditionnelles, d’instruments comme le oud, le kemençe, l’inévitable et magique kanun, ainsi qu’un violon électrique se liant naturellement au reste, le tout baignant dans des nappes mystérieuses, mystique, new-ag… non, j’ai pas dit ça. Bruits de respiration, bruits d’animaux venant ponctuer les longs morceaux visant à la transe sur un tempo mesuré, les derviches ne tournant pas non plus comme le Diable de Tasmanie. Beaucoup de soli, comme dans le folk ou la musique classique turque, dans lesquels se distingue la clarinette de Hüsnü Şenlendirici, l’instrument électrique de Hugh Marsh, violoniste canadien, apportant quant à lui cette touche presque jazz fusion tout en restant en harmonie avec l’ensemble. D’atmosphères plus rythmées, sans aller jusqu’à tribales, la secte soufie étant un ordre religieux et non pas une ethnie, à d’autres plus aériennes, caressantes, la voix angélique de la vocaliste Isara semblant iriser l’air comme la brume d’une chute d’eau. Bienvenu chez Naturalia. Oh bordel, pardon ! Mais autant écarter, en partie, cet élément qui pourrait en faire fuir certains, ce manque apparent d’orthodoxie dans la musique de Mercan Dede, reproche allant jusqu’à remettre en question les danseurs l’accompagnant sur scène qui n’accompliraient par la danse des derviche comme il se doit. Certe non, Mercan Dede n’est pas un parangon d’authenticité, dans un sens comme un autre. Oui, sa musique, d’origine profondément spirituelle, fleurte parfois avec le new-age, écoutez voir « Nar-i Ask » et décidez si c’est simplement harmonieux, envoutant ou un peu hygiéniste sur les bords. Je ne saurais trancher. Question d’humeur sans doute, même si sur ce « Nar », basé sur le thème du feu, la balance penche malgré tout beaucoup plus vers une fusion world chargée en traditionnel et infusée au jazz électrique pas dénué de dérapages, grincements et autres dissonances. Soit, une vraie réussite pour peu qu’on se laisse lentement couler dans les essences orientales et leurs soli longs en bouche, Dede y allant lui-même de sa ney sur quelques morceaux. Et puis se serait faire la bien fine bouche, ou être plus radical que l’imam, que de repousser du bout des doigts une musique aussi bien achalandée, où l’électronique ne fait que prendre la main des percussions, toujours en avant, où les nappes de synthés ne sont que tapis sur lesquels un ensemble somme toute très orthodoxe, lui, déroule des sortilèges enclins à faire perdre la tête. Tout sauf décorative la musique de Mercan Dede, dévoilant sa richesse au fil des écoutes, les morceaux les plus forts étant d’ailleurs situés en bout de course, le très lancinant « Nar-ı Cem » et ses croisements de mantras et de beat en finesse. Comme les danses des derviches, une écoute qui demande une endurance particulière pour ne pas se laisser aller à une lassitude facile et emboiter le pas à ces girations sans fin.

note       Publiée le samedi 2 juillet 2016

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    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    Bon souvenir de ce disque ayant squatté longtemps sur le disque dur. Faut que je le retrouve sur support moins périssable.

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