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SoapKills › Bater

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Klarinetthor      mardi 13 septembre 2016 - 15:13

cd • 11 titres • 46:54 min

  • 1Leh Zaalen5:23
  • 2Zizi4:37
  • 3Cheat on Me3:36
  • 4Coit Me2:28
  • 5Coit Me (Zeid Mix)4:27
  • 6Yahoo!4:38
  • 7Follow5:59
  • 8While U Are Rehearsing3:12
  • 9Flower Juice2:46
  • 10Enlarge It7:03
  • 11Frères2:45

extraits vidéo

informations

La re-sortie en numérique chez Crammed Discs ne contient pas la piste 10, ce qui est bien dommage.

line up

Yasmine Hamdan (chant, guitare), Zeid Hamdan (chant, guitare, basse, programmations)

Musiciens additionnels : Rabih Mroué (flute, choeurs), Walid Sadek (trompette, melodica, cor tenor)

chronique

  • trip-hop libanais

Après la guerre, que faire ? Quand je dis guerre, je dis guerre, destruction, ruine. Pas quelques cicatrices, douloureuses certe, mais pas les mêmes que laisse un conflit généralisé sur d’interminables années. Faut pas confondre. La guerre, la vraie, comme dans le monde arabe. Beyrouth, après la guerre, ça devait pas être beau à voir. Après la guerre, faut reconstruire. Du neuf, du tout neuf sur les ruines. Du rutillant pour cacher les trous laissés par les morts. La guerre, ça creuse des espaces. La reconstruction, ça occupe et ça détourne l’attention. Que faire après la guerre ? De la musique ? Oui, de la musique. Avec de l’espace dedans. A Beyrouth, pour faire de la musique à la fin des années quatre-vingt dix, c’est pas facile. Faut récupérer du matos. Faut jouer interlope. Deux Hamdan, Yasmine et Zeid, sans lien sinon celui de vouloir en faire, de la musique, armés de quelques boites à rythme, synthés et guitares, s’inventent un groupe, Soapkills. Et font de la musique arabe d’après la guerre. Pas de la pop varièt. Encore moins de la « musique du monde », terme occidentalocentré sans signification aucune. Polyglottes et nourris d’influences européennes, Yasmine et Zeid font de la musique pour circuler dans les anciennes ruines, de la musique pour occuper l’espace, avec des beats minimaux, un peu d’échos et un chant soul et nostalgique pour planer au-dessus du spleen. La jeunesse à Beyrouth, faut bien qu’elle s’occupe. Qu’elle danse, qu’elle picole, qu’elle oublie et prenne possession d’elle-même. Faut de la bande son aux errances. De quoi tripper. En Europe, c’est déjà la queue de la comète trip-hop, devenu trop chic, trop aménagement du territoire lounge. Mais à Beyrouth ? Le trip-hop, c’est fait avec pas grand chose, il sonne nécessaire, il adouci la gravité. Sous influence, certaine, Portishead est irrémédiablement dans les têtes et la voix de Yasmine quand elle chante en anglais, sur les couplets de « Zizi », dont les beats espacés laissent toute sa place à la mélancolie d’une ligne de basse souterraine, la mélodie juste teintée en pointillé par un mélodica et une flute jazzy. D’autres morceaux, « Cheat on Me » ou « Enlarge it » embrassent encore plus cette influence, en version fauchée, bricolée, avec les moyens du bord, n’en restant pas moins hypnotiques, planants. Nocturne comme un jazz électronique de film noir à Beyrouth, « Follow » et son duo sax/flute qui vrillent sous des beats fiévreux en stop/start, on se surprend même à repenser à KaS Product. Sexuel aussi, « Coit Me », ben voilà, le titre en laisse deviner juste assez pour comprendre que ça ne risquait pas trop de passer pas en radio, alors que le Zeid Mix en fait un trip folk langoureux aux échos jazz-dub pour des nuits underground à se mélanger les essences. Le sexe, un problème évoqué frontalement et en français sur « Frères », réquisitoire en collage de voix d’une jeune femme qui veut simplement baiser, d’où baisser le prix des capotes constitue un combat. D’autres échappées en anglais, en presque simple guitare acoustique d’un folk sympatoche de soirées solitaires tristounes. Mais c’est en arabe que Yasmine trouve sa vraie voix sur les trippants, terme attendu mais ici incontournable, « Yahoo! » et « Leh Zaalen », perles de trip-hop tardif mais sans enluminure ni facilité qui ont fini par avoir raison du genre en Europe, ici tout sonne d’autant plus sincère que ça reste près de l’os des machines de Zeid, qui sussurent à l’unisson du souffle de Yasmine, sensuel et assuré, debout et annonciateur de quelques merveilles à venir.

note       Publiée le lundi 29 août 2016

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Comme j'aurai pas du lire le passage sur les capotes avant de l'ecouter...je me serais tapé une bonne barre de rire... il y a pas mal de bonne pistes, que ce soit celles proches de Portishead, celles ou elle chante avec un bel accent francophone... Celle qui fait du nu jazz avec du vieux (Well you neednt, flutoyée). Les passages plus dub.

    Note donnée au disque :