Brujeria › Viva Presidente Trump!

Brujeria n’a pas sorti de véritable album depuis quinze ans. À la place la bande à Brujo sort des compilations et des singles. En 2016, année de la haine, on a donc droit à un autre single. Pas d’album. Plus possible de faire des compilations parce que tout a déjà été réédité et recompilé. Donc en 2016, nouveau single oui et comme dans un cauchemar qu’est-ce que je vois : la tronche à Trump, avec un gros coup de 'machete' sur la tronche comme sur cet album de Cancer, comme sur l’affiche de ce film d’horreur, comme dans la presse mexicaine ! Comme dans la presse française ! Le martien qui vient de débarquer dans ce champ de bataille de multinational corporations génocidant les starving nations se demandera : "mais pourquoi ?". Eh bien, je vais vous le dire : Juan Brujo a déclaré que Donald Trump est l’équivalent de son personnage en 1993 - TOTAL WARRIOR. Voilà pourquoi ce disque est une ode au Donald en quelque sorte, enfin un appel à la guerre entre Américains du Nord et du Sud autour de ce fameux Mur que veut construire le futur Presidente Trump a la frontera : une (autre) occasion en or pour se mettre sur la gueule. Niveau musical, la face A est une espèce de reprise de « Matando Güeros » (la ligne de basse, avec le spoken word du Brujo, entre les refrains) finissant sur un air de Napalm Death récent, et le découpage en règle de Donald, en petit morceaux, puis petits cubes cabronés. On comprendra aisément la raison de l'arrivée de ce single, si on connaît Brujeria et si on perd son temps à écouter Trump à la radio, vu son discours samplé au début du morceau, appelant à arrêter d’accueillir tous ces mexicains qui amènent drogue viols et crime chez les gringos. Bon, OK. Face B, ça ressemble plus à du vieux hardcore qui sent fort, très dansant, nous parlant de mort et de baston entre proches, pour ce que je peux retenir de ce tas de mots extrêmement vulgaires et choquants, c’est même estampillé « parental advisory », désolé les enfants, c’est pas pour vous ! Oui, c’est pas très finaud, c’est goret mais c’est tellement bueno, et en plus de cette pochette d’un mauvais goût s’affinant année après décennies je retrouve encore mon bon brujo comme s’il avait quinze ans, en fait le gars est immortel, le Highlander de la sierra, le cochon satan des sables, il ouvre sa gueule pour bouffer les oreilles tels des pieds paquets arrosés de tequila. Et il arrache sa trompe pour nous pondre le futur hit de l’été. À déguster en terrasse, foulard sur la bouche, un œil fâché calé sur l'autre côté des barbelés et ces gardes sur-armés qui se foutent de votre gueule depuis déjà bien trop de siècles.