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Milton Nascimento › Clube da Esquina

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Int      dimanche 19 mars 2023 - 14:28
Coltranophile      vendredi 4 novembre 2022 - 10:13
GuyLiguili      jeudi 31 mars 2022 - 10:57
julayss      lundi 2 août 2021 - 08:31
Procrastin      lundi 18 mai 2020 - 11:00
Eliphas      mercredi 30 novembre 2016 - 19:14
La Folia      dimanche 22 mai 2016 - 15:27
a loathsome smile      mardi 17 mai 2016 - 18:32
Copacab      lundi 16 mai 2016 - 23:32
Dariev Stands      lundi 16 mai 2016 - 23:25
zappymax      dimanche 29 septembre 2019 - 19:45

cd • 21 titres • 64:22 min

  • face A
  • 1Tudo Que Você Podia Ser
  • 2Cais
  • 3O Trem Azul [Lo Bôrges]
  • 4Saídas E Bandeiras N? 1
  • 5Nuvem Cigana
  • 6Cravo E Canela
  • face B
  • 7Dos Cruces [reprise de Carmelo Larrea]
  • 8Um Girassol Da Cor De Seu Cabelo [Lo Bôrges]
  • 9San Vicente
  • 10Estrelas [Lo Bôrges]
  • 11Clube Da Esquina Nº 2
  • face C
  • 12Paisagem Da Janela [Lo Bôrges]
  • 13Me Deixa Em Paz [reprise de Ayrton Amorim et Monsueto - chanté avec Alaide Costa]
  • 14Os Povos
  • 15Saídas E Bandeiras N? 2
  • 16Um Gosto De Sol
  • face D
  • 17Pelo Amor De Deus
  • 18Lilia
  • 19Trem De Doido [Lo Bôrges]
  • 20Nada Será Como Antes
  • 21Ao Que Vai Nascer

informations

Enregistré aux EMI-Odeon studios, Rio de Janeiro, 1971-1972 - Ingés-son : Jorge Teixeira, Nivaldo Duarte, Zilmar Araujo. - Produit par Milton Miranda - Supervisé par Milton Nascimento - "Leader" (direction musicale) : Lindolfo Gaia.

Disque sorti sous le nom "Milton Nascimento e Lo Borges".

line up

Lô Borges (guitare électrique, guitare rythmique sur la 3 et la 19, chant lead, piano sur la 12 et la 8, guitare acoustique sur la 10, surdo, choeurs), Milton Nascimento (chant lead, guitare acoustique), Beto Guedes (basse, carillon, chœurs, guitare électrique, guitare 12-cordes, chant lead sur la 4, la 15 et la 20), Luiz Alves (basse, basse acoustique, caxixi), Robertinho Silva (batterie, percussions), Nelson Angelo (piano sur la 17, guitare électrique sur la 4,8,11,12,15), surdo), Wagner Tiso (orgue, piano, arrangements d'orchestre), Tavito (guitare acoustique, guitare 12-cordes sur la 1, choeurs), Rubinho (Batterie, tumbadora sur la 1), Toninho Horta (basse, guitare électrique sur la 1 et la 21, percussions, choeurs), Márcio Borges (paroles), Ronaldo Bastos (paroles), Fernando Brant (paroles)

Musiciens additionnels : Eumir Deodato (arrangements d'orchestre des 8, 10 et 11), Gonzaguinha (choeurs sur la 10), Paulo Moura (direction d'orchestre), Alaide Costa (chant sur la 13)

chronique

  • baroque pop / post-bossa > mpb

Vous pouvez chercher, dans l’histoire de la musique brésilienne, les double-albums sont une denrée rare, voire inexistants. Alors quand ça arrive, on se dit forcément qu’il y a un truc. Surtout avec une pochette pareille, sans nom ni titre (les barbelés ne sont évidemment pas un détail). Le verso indique "Milton Nascimento" écrit en gros, vedette montante dont les 3 premiers albums sont des succès, et en plus petit, le nom de Lô Borges, illustre inconnu, petit blanc à la voix de freluquet. Quant au "club du coin" du titre, ce sont des amis d’enfance, voisins de Milton, lui qui débarque à Belo Horizonte depuis sa campagne lointaine, et avec qui ils vont jammer tous les jours à ce fameux coin de rue. Comme il y avait eu le Tropicália de la bande des Bahianais de Salvador, Milton et ses amis veulent qu’on parle de leur musique comme d’un nouveau style, associé à l'état du Minas Gerais. N’y allons pas par quatre chemins : tôt ou tard, ce disque, vous allez y venir. C’est l’un des sommets intemporels d’à peu près tous les styles qu’il frôle (chanson mature et désabusée voire nostalgique, jazz en filigrane, coloré, souple, sensoriel, et bien sûr bossa, samba, chants religieux du Minas Gerais…). J’en aurais pour des pages à vous décrire le kaléidoscope de paysages irréels, de mélancolie grisante, de saudade frêle mais obsédante comme la pluie, de peine larvée et poussiéreuse tour à tour ruminée et transfigurée (cette voix de Saint noir, et cette voix d’enfant pâle hypermnésique), et au final de beauté étrange et impensable que contient Clube da Esquina. On pourrait chercher des références (outre la bossa et la samba), des précédents à cette atmosphère douce-amère générale, car Milton et les autres, qu’on sait fans des Beatles, ont beaucoup écouté le medley divin et éperdument estival d’Abbey Road… Oui, à la fin de Cais, ce piano solitaire (qu’on retrouve cerné de cordes graves, chargé d’un vécu lourd de silence sur Um Gosto De Sol) nous renvoie aux premières notes de "You Never Give Me Your Money", là où San Vicente semble lui emprunter les bruissements de sa coda qui s’évanouit dans la ville en été. Milton, bien sûr, a un timbre vocal à se damner, mais est aussi capable de jouer une guitare bossa en pointillés sur le samba Me Deixa Em Paz, chanté avec Alaide Costa, alias la dignité dans le dépit amoureux incarnée. Jamais le tourment n’a semblé découler d’une telle évidence terrestre, homme et femme dans la même détresse, l’un des deux comme chantant depuis la pièce adjacente, avant de se retrouver tous deux dehors, sous la pluie qui unit tout. Avez-vous déjà réalisé que plus on descend vers les pays chauds, plus la lumière déclinante se teinte de milles nuances différentes, de la brûlure (Dos Cruces) au voile de tristesse du crépuscule (Os Povos), lui-même décomposé en de minuscules instants toujours plus petits jusqu’au coucher final du soleil ? Si on a un tant soit peu de propension à saisir la poésie où elle se trouve (ou se trouvait, se trouvera, trouverait…), ces chansons vont le révéler. Tout ce dont on manque partout ailleurs y est en abondance, peint en relief : la terre, le sel, la chair, le ciel, le doute fécond, l’attente qui consume, la pure perte, l’espoir sans bornes (cette première chanson, je mets des lunettes de soleil avant de l’écouter), le temps qui vire au gris rocailleux, les éclaircies, la lumière qui émane d’un vitrail, de toutes part, la part d’ombre qui bat et réclame son dû… Clube Da Esquina vous rendra plus vulnérable.

note       Publiée le lundi 16 mai 2016

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Ces quatre albums sont des sommets indépassables, Clube Da Esquina en est l’égal.

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dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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même si j'ai horreur de cet argument : et en prime les paroles sont infiniment plus riches, troublantes et à fleur de peau que celles des Beatles, qui même à leur meilleure période n'ont jamais vraiment réinventé la poudre à ce niveau-là (idem pour Wonder, Beach Boys, voire Love etc...). Tout est trouvable en ligne, très bien traduit.

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Je lui ai longtemps préféré le premier Milton et l'éponyme de Lô Borges. Mais, avec le temps, sa richesse l'emporte. "Um Girassol...", c'est à faire pâlir les Beatles même à leur sommet mélodique. Et enchainer sur "San Vincente" comme ça, tranquille. Voyage, Voyage......

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Charogne80 Envoyez un message privé àCharogne80

Je viens de l'acheter en "import japanese" sur amazon!

Ecouté un peu hier suite à votre grosnique, d'habitude la musique d'Amérique du sud me fait gerber, mais là j'ai adoré.

Gros Bidon Envoyez un message privé àGros Bidon

Ok, merci. Je vais écouter tes recommandations.

dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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essaie celui d'avant (chro ici), ou si tu es d'humeur plus ... sombrex (ben ouais), Milagre Dos Peixes, l'album STUDIO, pas le live. On ne sait jamais ! ils ont une ambiance et une couleur bien différente de Clube, surtout Milagre...

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