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Pitchshifter › Industrial

cd • 8 titres • 38:47 min

  • 1Landfill03:50
  • 2Brutal cancroid05:09
  • 3Gravid rage03:24
  • 4New flesh04:33
  • 5Catharsis05:39
  • 6Skin grip05:19
  • 7Inflammator04:09
  • 8Eye06:44

informations

Lions Studio, Leeds, septembre 1990

line up

Mark Clayden (basse, chant), John Carter (guitare), Stue Toolin (guitare), Jon Clayden (backing vocals)

chronique

Simple, direct : « Industrial ».Circulez, on a affaire ici à un classique. La plupart d’entre nous le connaissent celui-là et je crois qu’on a tous un peu tort à son sujet. C’est vrai quoi, on est tous des hommes désormais, on a grandi, on en a bouffé de l’expé et des bizarreries auditives. Et si mes yeux semblent bien dégénérés désormais (Je viens à peine de découvrir le visage sur la cover…), mes oreilles sont encore capables de discerner si un groupe se fout de votre gueule ou pas.

En l’occurrence, « Industrial », copie de « Streetcleaner » c’est ça ?

Mais que dalle, quel raccourci malheureux. Evidemment que ça « ressemble » à Godflesh, il n’y avait qu’eux à l’époque. Et bien entendu que Godflesh est l’influence principale. De là à hurler au clone, je suggère d’écouter un peu plus ce machin pour constater qu’il a bien ses spécificités… Et son talent.

Il y a le son déjà, beaucoup plus compact, avec des guitares LOURDES, compactes, grises, balançant des riffs ultra carrés, en boucle : l’indus metal est bien là, définitif, froid, solide. Contrairement à Justin (cœur avec les mains) qui joue un peu ses accords n’importe comment comme un gros keupon, Pitchshifter s’applique à ériger des riffs façon murs en béton qui rappellent que la scène hardcore n’est pas bien loin. Tous les gimmicks de cet album ont donné naissance aux Dead World and co, Godflesh a posé les bases d’un genre mais les « suiveurs » comme Pitchshifter ont su se l’approprier et en proposer une version personnalisée, ici moins organique et sauvage.

Résultat, un bloc en acier forgé dans la gueule, répetitif à souhait, la faute peut-être à cette voix aussi tonitruante et oursifère que monotone, ou bien tout simplement à ces compos à double tranchant : à force de vivre collé au froid d’un mur brut, on finit par s’ennuyer un peu, alors qu’en parallèle on sait pertinemment qu’on vit une expérience assez unique. J’aime ce disque, il signifie beaucoup, c’est lui qui a amené le côté flippant du genre, le côté « plus grand que toi », on ne respire pas ici, ça pue le pétrole et la chaine de production.

« Industrial » s’écoute fort, très fort, notamment le morceau – sans guitares – « New flesh » (Clin d’œil ?) pour en mesurer tout le talent. A l’époque il n’y avait rien, la dualité gros riffs de coreux/leads en pinch harmonic avec la reverb’ à fond, l’atmosphère Blade Runner c’est eux, pas Justin (lui c’est genre tout le reste hein..). D’ailleurs, sans ce disque, je ne crois pas que Fear Factory eût jamais existé en fait, tant les américains ont repris tous les codes de cet album en les poussant, à leur tour, plus loin.

Pitchshifter déclare là son intention : écraser, dominer. Un disque emblème d’une époque où la rage se déclamait en répétant quelques mots simples, une époque où les peurs ouvrières se criaient encore au grand jour sur fond d’usines qui périclitent.

Justin a fait des petits, et félicitons-en nous, cela a permis de faire perdurer ces atmosphères apocalyptiques pendant que Godflesh explorait le groove et le dub. Hélas, cela ne durera que le temps de deux albums (« Desensitized » est absolument à écouter également, avec ces influences Ministry), le temps que les frères Clayden découvrent Prodigy, et là, à moins de continuer à jouer à la PS1, plus grand monde ici ne va suivre leur affaire. Niveau succès commercial, en revanche, ça sera le carton, comme quoi on est vraiment des vieux cons ici. Et c’est très bien ainsi.

Très bon
      
Publiée le samedi 15 février 2025

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    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    J'aimais assez la suite tardive puisque très influencé big beat (psi.com et Deviant) mais pour les avoir écouté récemment, autant je les trouve bien foutu, assez sympa, autant niveau compo pur et dur... bah ça vole pas haut. Du coup, lieu commun, mais comme souvent, dans certains "sous genres", tu comprends pourquoi certains albums sont des refs, et le reste simplement de suiveurs avec un peu moins de talent.

    born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

    Leurs deux seuls album potables resteront Desensitized (en forme de révélateur du potentiel dance de Ministry, sous ecsta et gitane maïs) et pitchifter point com, en effet.

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    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    Ce n'est pas un mal que de commencer par une influence godflesh, surtout au vu de la suite héhé !
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    Møjo Envoyez un message privé àMøjo
    Il est quand même pas terrible ce disque, j'en avais un meilleur souvenir :-( .. à part la voix (excellente) et quelques bons passages, c'est encore bien trop influencé par godflesh.. Desensitized sera bien meilleur !
    sergent_BUCK Envoyez un message privé àsergent_BUCK
    avatar
    Exellent tout ça ! Dans la parfaite continuité du Streetcleaner de GF, on y retrouve la même lourdeur, la même ambiance étouffante. Peut être un peu plus direct (la BAR est carrément percutante... mon dieu, ces cymbales !) et avec une voix plus grasse.
    Et ce "New Flesh" qui semble marcher sur les traces de "Devastator/Mighty Trust Krusher"... Je sens que je vais me dégotter Desensitized au plus vite moi !
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