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Sine Amplitude › Hypnotized

cd • 10 titres • 73:01 min

  • 1Arpworld 7:01
  • 2Swirling into the Blue 9:21
  • 3Children's Eyes 4:42
  • 4Hypnotized 8:06
  • 5Soulflight 7:23
  • 6Wechselspiel 5:27
  • 7Angst 10:44
  • 8Carefully Collided 9:03
  • 9Deception 6:02
  • 10Splendid Road 5:11

informations

line up

Torsten M Abel (Claviers et synthés) Martin Rohleder (Guitares) Andreas Aulke (Percussions)

chronique

Depuis quelques 5 ans, la MÉ dérive tout doucement vers un genre plus conventionnel où guitares et vrais percussions challengent les claviers, les synthés et les portables. Morpheusz, Maxxess et Picture Palace Music ont habilement réussi à sortir la MÉ de son lit Berliner pour l'amener dans des territoires de musique plus progressive. C'est aussi le lit de Sine Amplitude. Torsten M. Abel
a toujours eu une approche très progressive dans sa façon de composer sa musique électronique. On a qu'à penser à RAL 5002 ou encore Live 4F pour comprendre l'évolution de sa musique et surtout de son goût d'être un performer sur scène. Et avec Martin Rohleder, un brillant guitariste que l'on a pu entendre sur le très bon The Airtight Garage of Jerry Cornelius d'Alien Nature, et Andreas Aulke à la batterie, il forme le trio Sine Amplitude. “Hypnotized” est un premier album ainsi qu'un premier pari nettement plus audacieux; combiner les éléments de la MÉ de style Berlin School dans une approche de musique rock progressive qui vise directement à faire émerger de nouveau l'essence Krautrock.
Pourtant l'intro de "Arpworld" fait très essence Berlin School avec des séquences juteuses qui bondissent dans des nuages de brume, juste avant de structurer un rythme électronique toujours emmitouflé dans sa membrane ambiante. Le synthé, comme les séquences, irradient des ondes grésillantes d'où éclatent par moments des frappes de batterie. Et après près de 2 minutes d'hésitation, "Arpworld" éclate dans un fougueux rock électronique qui n'est pas trop loin de Maxxess à cause de sa structure galopante et de ces riffs de guitares qui forgent une approche teintée de rock. Des solos (de guitare et de synthé?) virevoltent dans ces horizons rythmiques tandis que les ambiances, tant gothiques que méphistophéliques, deviennent de plus en plus lourdes et de plus en plus tumultueuses, comme ces gros rock, comme ces hymnes de post rock électronique de Picture Palace Music. "Arpworld" donne le coup d'envoi à un album qui ne fait pas dans la dentelle. Ici, les rythmes sont durs et saccadés. Comme dans "Swirling into the Blue" qui fait vraiment dans le genre de rock théâtrale électronique à la Thorsten Quaeschning. Après une ouverture nourrie de séquences oscillatrices à la Berlin School, les percussions déboulent comme une horde de chevaux. La guitare de Martin Rohleder survole le rythme sec et saccadé avec de bonnes rasades de solos et des attaques épisodiques de riffs qui appuient le mouvement impétueux des séquences. Des séquences qui s'isolent vers la 5ième minute, entraînant la fougue de Andreas Aulke dans une dualité avec les séquences pulsatrices de Torsten M. Abel. C'est un bon titre finement élaboré, avec des percussions très présentes, avec une essence plus électronique, je dirais même mélodique par endroits, que de Krautrock. Les babillages d'enfants nous guident vers les lignes de voix brumeuses qui ouvrent le très bon lent tempo de "Children's Eyes". C'est un beau slow. Un frotte-bedaine assez émotif avec une très belle guitare qui éparpille des solos émouvants aux 4 coins de ce beau titre qui va vous faire chambouler votre état d'esprit si vos enfants vous manquent. La pièce-titre propose une ouverture électronique très nerveuse où les séquences fragilisent leur cadence avec des ombres grésillantes et des percussions de bois. Une autre ligne de séquences plus bondissante détourne le premier schéma de rythme, donnant à "Hypnotized" une approche très électronique. C'est lorsque les percussions tombent, elles sont lourdes et puissantes et ce à la grandeur de “Hypnotized”, que l'on sent un peu l'esprit du Krautrock embrasé la structure de "Hypnotized" dont l'approche minimaliste, les nuages allégoriques et la guitare flirtent entre l'univers d'Harmonia et d'Ashra. En fait, plus j'écoute et plus ça fait très Gottsching dans son univers de techno pour zombies marinés! "Soulflight" débute comme une belle ballade qui se métamorphose en un doux rock électronique, un peu moins galopant et soutenu que dans "Arpworld", avec une structure de rythme qui hésite à amplifier sa vitesse, préférant les douceurs d'une ballade où le synthé et la guitare s'échangent les rôles de refrain avec retenue. Ici comme ailleurs, la batterie d'Andreas Aulke reste assourdisante. Reste à l'avant-plan!
"Wechselspiel" est un bon titre du genre Berlin School avec un mouvement de séquences qui fait gambader des ions fragiles dans de bonnes morsures d'une six-cordes aux solos incisifs. Un bon titre qui accroche le lobe d'oreille à la première écoute. Les 5 premières minutes de "Angst" nous plonge littéralement dans l'esprit de son titre avec une ambiance d'effroi où chevrotements, bruissements, halètements et cris de frayeurs sèment l'épouvante au travers des lignes de synthé à la dérive. Les cliquetis d'une horloge déréglée tentent de forger une structure de rythme qui se dissolve et reforme dans des nappes de synthé où les murmures et les effets se fondent en une douce muraille ambiante. Lourd, le rythme tombe vers la 8ième minute avec une approche dramatique qui irait très bien à une série télévisée. Et peu à peu, il se distance de son enveloppe de lourdeur pour accélérer le pas et sonner comme un bon rock électronique parfumé des pastiches des années 80, notamment au niveau des nappes de synthé forgées dans des arrangements violonés qui font très Mark Shreeve. "Carefully Collided" est une petite surprise. Et son rythme mou, sensuel et suggestif, nous ramène à cette période où Pink Floyd faisait encore une musique inspirée par l'usage de drogues douces. La guitare de Martin Rohleder est aussi suave et vibrante que celle de David Guilmour. Et par moments, "Carefully Collided" caresse aussi les douceurs analgésiantes de Manuel Gottsching dans les premières heures d'Ashra Temple. Quand l'électronique des années 60 rencontre le rock, ça donne sans doute "Deception" qui reprend ici la route des rythmes fougueux de “Hypnotized” avec une guitare mordante qui étend des riffs rageur, comme base de refrain, et des bribes de solos égarés sur un bon matraquage des percussions d'Andreas Aulke. Le rythme est sautillant, à la limite saccadé, et accueille dans sa tourment une belle mélodie électronique tout à fait inattendue avec des séquences enfantines bourrées de tonalités des années Pop Corn. Le mouvement plonge dans une forme d'anarchie vers la 3ième minute, donnant ainsi toute la latitude à Sine Amplitude d'explorer les territoires de l'improvisation en concert. "Splendid Road" conclut ce premier opus de Sine Amplitude avec une douce guitare et ses solos éthérés. Une brève introduction remplie des parfums de Frank Dorritke avec que le titre n'explose pour le plus violent des moments de “Hypnotized”. Et là, la fureur du rythme, les percussions démentielles, les riffs mordants, les solos de guitare incisifs, les solos de synthé très électronique/progressif font de "Splendid Road" tout de ce que Sine Amplitude vise, soit du Krautrock à l'état pur. J'y est reconnu des parfums de Mythos et d'Ashra. Et je suis convaincu que plusieurs d'entre vous en reconnaitront plus...
“Hypnotized”! C'est du grand Torsten M. Abel qui cherche toujours à aller plus loin....Et il réussit avec panache! C'est un album qui fuit la demi-mesure et où Sine Amplitude joue sur les charmes de la frontière entre le Berlin School et le Krautrock tout en maintenant une approche un peu plus harmonieuse, je dirais même plus accessible, à une musique qui va faire onduler vos planchers et décoller la peinture de vos murs. À écouter fort, juste pour bien perdre les pédales...Sauf que moi le progressif, je ne connais plus bien cela!

note       Publiée le samedi 16 avril 2016

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