Vous êtes ici › Les groupes / artistesOO.L.D. › Formula

O.L.D. › Formula

cd • 7 titres

  • 1Last Look
  • 2Break [You]
  • 3Devolve
  • 4Underglass
  • 5Thug
  • 6Rid
  • 7Amoeba

informations

line up

Alan Dubin (Voix), James Plotkin (Tout)

chronique

Il y a des disques qu’on cherche toute sa vie, sans se rendre compte qu’ils ont toujours été là, à côté, silencieux, attendant leur heure. Des disques qui nous changeraient des habituelles fin du monde, de l'horreur innommable, des tourbillons infernaux des caves des tréfonds, des mutilations et autres civilisations fumantes sur fond de dépression et de bitume chaud du sang des bagarres sans pour autant devoir s'enquiller les produits formatés pour faire son jogging, son yoga, draguer danser ou je ne sais quoi de cool, sympa et positif - pensez happy. Peut-on faire du happy sans tomber dans la niaiserie, les bons sentiments et le luxe de riche ? Oui. Formula est de ceux là : le bonheur pour les prolos, les ratés, les oubliés, les weirdos, les geeks. OLD, je ne souhaite pas vous insulter, mais quand même, il s’agit du premier groupe formé par James Plotkin (touche à tout génial, guitariste intrépide, bassiste colossal, producteur incontournable) et Alan Dubin (sorcière psychotique), qu’on retrouvera plus tard chez les fameux Khanate que vous connaissez bien si vous traînez vos guêtres par ici. OLD, le groupe le plus misérable d’Earache (c’est eux qui le disent), responsable d’albums ovnis improbables (un premier truc grind ignoble et produit dans des chiottes, un second qui mélange l’indus et le pif, etc…) et dont le caractère fondamentalement étrange culminera dans leur ultime offrande, ce Formula dont je souhaitais justement vous parler. La pochette devrait déjà vous mettre sur la piste : celui d’un futur positif, décoloré car usé, mais heureux de la vie. Comme un possible happy end aux nombreux frères d’Akira. Le duo déroule à longueur de morceaux un amour inconsidéré pour l’avenir radieux, la technologie réparatrice, la restauration d’un lien social fondé sur le partage et non l’accumulation. Guitare cristalline labyrinthique sur riff impossible de boucle électronique aventureuse évoquant furieusement le Ocean Machine de Devin Townsend (qui, en terme d’Amour, se pose quand même un peu là), parlé chanté vocodorisé à outrance (le seul album du monde à posséder les lignes de chant CLAIR du citoyen Dubin, je crois) aux paroles incompréhensibles, mélodie pop imparable et pourtant difforme, et enfin, surtout, boite à rythme synthétique qui nous fait penser à OLD comme le résultat d’un groupe d’androïde advenu soudainement à la conscience d'eux-mêmes et torturé par ça. L’impression finale sent le plastique, non pas fondu, mais charpenté, modifié aux atomes de carbone renforcé, un plastique de jouet pour enfant indestructible. Formula est la bande son d’un futur à mille ans, intemporel et pourtant impitoyablement marqué par son époque (mid 90’s). C’est là, à mon sens, le grand secret de cet album qui peut tourner à l’infini : se détacher de toute conception philosophique de sa musique (ceci est clairement l’anti Neurosis), de toute idéologie, de toute proposition ou théorie de l’avenir / futur / apocalypse à venir ; se contenter de peindre un avenir possible, un avenir heureux, plein de surprise, novateur, inattendu et diablement entraînant. Et si un monde sans Devin Townsend est un monde avec moins d’amour, un monde avec Formula est un monde avec plus d’espoir. Joie !

note       Publiée le jeudi 14 avril 2016

Dans le même esprit, saïmone vous recommande...

Devin Townsend - Ocean Machine - Biomech

Devin Townsend
Ocean Machine - Biomech

le fils héritier

dernières écoutes

Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Formula" en ce moment.

tags

Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Formula".

notes

Note moyenne        9 votes

Connectez-vous ajouter une note sur "Formula".

commentaires

Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Formula".

Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

Musique visionnaire, d'autant plus dans un monde ou la rétine se fait de plus en plus polluée par des synthèses de trends d'art restitués en dégueulis.

/imagine algorithme bienveillant, titane liquide et cotonneux, boucle et groove ininterrompu, ceinture de Van Allen, cyber Hermès perfusé de Mdma, cheat codes, instant présent.

Note donnée au disque :       
saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
avatar

L'utilisation du "core" à la fin des mots est devenue abusive au fil du temps(et j'en suis le premier fautif), mais le premier mot qui me vient quand j'écoute ce truc, c'est le papounet-core

Note donnée au disque :       
Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Très bon album. Merci pour la découverte. Si on pense effectivement à Devin Townsend, le nom de Cynic me revient en pensée également quand j'écoute l'album.

taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

De la bonne dope, mais cela reste finalement celui que je préfère le moins dans leur disco ! Mes favoris restent le tout premier, inégalable, ainsi que leur délire gabba en 95...

Note donnée au disque :       
Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
avatar

Aaaah! C'est donc à ça que ressemblait Battles dans les 90's?